Youpi, enfin, il était temps : Virginie Hayer a été nommée tête de gondole liste macroniste aux prochaines élections européennes !
Tout le monde se réjouit forcément de cette judicieuse désignation qui portera fièrement les couleurs du Président français lors du prochain scrutin européen, qui doit se tenir dans seulement trois mois, et qui permet notamment à Gabriel Attal de nous asséner quelques rots de son habituel technoblabla à base de lutte contre ceux qui veulent “déconstruire l’Europe”
Et trois mois, c’est peu pour préparer une élection qu’on pressent délicate pour le parti présidentiel… Car il faut bien le reconnaître, d’une part, la tête de liste Vivianne Hayer est une inconnue presque parfaite et d’autre part, le bilan européen tant de Macron que de ses députés strasbourgeois est suffisamment mauvais (pour ne pas dire catastrophique) pour qu’on comprenne l’inquiétude lisible dans les yeux aux reflets psychotropes du premier ministre.
Car oui, il est bien difficile de dire que Véronique Hayer est une ténor de la politique française : vaguement apparue à quelques rares occasions sur l’un ou l’autre plateau de télé régionale ou dans l’une ou l’autre feuille de choux locale, la voilà propulsée sur la scène politique nationale et internationale pour cornaquer les putatifs députés macronistes vers le Parlement européen.
De surcroît, lorsqu’on l’écoute, on peine à distinguer Valentine Hayer d’une Adeline Oudéa-Castéra moyenne, puisqu’au delà de son apparence étonnamment similaire, on retrouve le même vocabulaire, les mêmes intonations, la même novlangue polie au contact des administrations et des cabinets politiques français. Violette Hayer, c’est une macronette typique qui sort, comme toutes les autres, d’un même moule intellectuel, et qui affiche des comportements, des raisonnements et des attitudes étonnamment standardisés qui vont probablement lui donner du mal à se singulariser au cours de cette campagne électorale.
En outre, les tentatives gouvernementales de nous la faire passer pour autre chose qu’une créature technocratique ne marcheront pas, à plus forte raison lorsque ce sont des tromblons du calibre de Nathalie Loiseau qui se colleront à ce défi quasiment perdu d’avance : cette dernière pourra bien couiner “Femme, Française et fille d’agriculteurs”, ça ne donnera pas plus d’authenticité à sa candidature qui est l’exemple même d’un parachutage grossier.
Car si elle est bien issue d’une famille d’agriculteurs, elle est entrée en politique à 21 ans et ne s’en est pas moins lancée dans un diplôme de droit public pour se spécialiser en finances auprès des collectivités locales ; la traite des vaches et l’ensemencement en saison ne sont pour elle qu’une expérience très indirecte à moins de noter qu’elle est depuis devenue assistante parlementaire pour plusieurs sénateurs.
Autrement dit, elle n’est pas beaucoup mieux placée pour parler d’agriculture que n’importe quel autre pion gouvernemental du moment et alors que les tensions entre agriculteurs et gouvernement ne s’apaisent guère, on comprend que son badge “Fille d’agriculteur” ne lui servira pas à grand-chose même si Macron, son gouvernement et quelques médias inféodés veulent absolument nous faire croire le contraire.
D’autant qu’il faudra qu’elle supporte le passif du groupe dont elle prend la présidence pour ces prochaines élections, Renew (“renouveau”), cet amalgame de différents partis présentés comme “centristes”, “démocrates” et “libéraux”… Dont le bilan laisse songeur.
Renew, c’est par exemple le parti de Mark Rutte, qui fut premier ministre aux Pays-Bas, et qui peut s’enorgueillir d’avoir déclenché la vague de protestations des agriculteurs maintenant étendue à toute l’Europe. C’est du renouveau qui sent presque la révolte voire la révolution…
Renew, c’est aussi le parti qui, avec une très belle cohérence d’ensemble, a systématiquement voté toutes les mesures européennes les plus scandaleuses et les plus liberticides.
Un petit tour sur HowThewVote permet de bien vérifier qu’en effet, ils ont été de tous les bons coups : les mesures sanitaires délirantes et l’inique “pass Covid” européen, les sanctions débiles contre la Russie, les subventions pour les énergies intermittentes polluantes comme les moulins à vent et les miroirs magiques, les différentes tracasseries administratives sur différents produits phytosanitaires justement employés dans l’agriculture, l’Agenda 2030 et ses vexations permanentes des automobilistes et des citoyens parqués dans des villes de 15 minutes, les régulations de censure et de limitation à la liberté d’expression (DSA), les âneries régulatoires en matière d’intelligence artificielle, l’orientation de l’Europe vers les solutions énergétiques et de transport les moins pertinentes et les plus asservissantes, bref, difficile de trouver un palmarès plus pourri.
Eh oui, le Green Deal, le Farm To Fork (“de la ferme à la fourchette”), c’est notamment Renew, et c’est donc Veranda Hayer qui va devoir valider et supporter ce bilan, expliquer qu’on va continuer, bille en tête, à foncer vers le ravin, qu’il est même “hors de question de remettre en cause le Green Deal”, alors même que les agriculteurs sont actuellement dans la rue pour protester contre ces plans délétères.
Et il n’y aura aucune ambiguïté, aucune échappatoire, aucun moyen de diminuer la responsabilité des élus macronistes dans ces dossiers puisqu’encore actuellement, le président de la Commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen est un macroniste pur jus, cet ineffable Alphonse Canfin dont un précédent billet dressait le portrait il y a quelques années. Ce petit phlegmon ministériel a trouvé à se recaser en provoquant toujours plus de dégâts à son passage et c’est assez naturellement qu’on le retrouve dans le même groupe que Victorine Hayer.
Violette Hayer, comme Gontrand Canfin, sont les exemples même d’apparatchiks aux buts clairement socialistes camouflés derrière une démocratie en carton : les décisions doivent venir d’en haut, sont imposés à tous même lorsque les dégâts observables imposeraient la prudence ou l’arrêt, et se traduisent toutes par une diminution nette des libertés et des droits des individus.
Que ce soit la liberté de disposer de son corps (merci le pass vaccinal), celle de choisir le moyen de transport de son choix (merci les interdictions de véhicules thermiques), celle de s’exprimer librement (merci le DSA) ou à peu près toutes les belles idées maintenant raffinées sous forme de lois contraignantes et coûteuses mises en place ces dernières années, ces individus ont consciencieusement poussé et s’engagent obstinément à pousser encore pour quatre nouvelles années au sein de leur secte militante.
Le pompon est atteint lorsqu’en plus, ils osent camoufler tout ceci derrière le vocable “libéral”, nécrosant jusqu’à la mort cet adjectif et l’idée qu’il comportait jadis de la liberté des citoyens devant le léviathan étatique. Hayer et Canfin, l’autre appendice niais du macronisme au sein de l’Union européenne, promettent ainsi de continuer à saloper l’image du libéralisme en l’accolant à toutes leurs turpitudes parfaitement antilibérales et farouchement pro-étatiques. Ils continueront, quoi qu’il en coûte, de lutter contre le peuple.
Pas de doute, youpi, il était temps…
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