Le « temps de cerveau humain disponible », selon l’expression formulée en 2004 par Patrick Le Lay, alors président-directeur général du groupe TF1, est ce que la chaîne de télévision TF1 vendait à ses annonceurs : « Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible »1.
Cette ressource serait ainsi ce qu’une entreprise ou une marque chercherait à acquérir, par exemple lorsqu’elle paie pour diffuser une publicité télévisée, généralement sous la forme de spots publicitaires. Cette expression a subi par la suite une très importante médiatisation, que son auteur n’avait probablement pas prévue (estimant, par la suite, qu’il « aur[ait] dû [se] taire »)2.
Citation originale in extenso
« Il y a beaucoup de façons de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réaliste : à la base, le métier de TF1, c’est d’aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. Or, pour qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c’est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c’est du temps de cerveau humain disponible.
Rien n’est plus difficile que d’obtenir cette disponibilité. C’est là que se trouve le changement permanent. Il faut chercher en permanence les programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l’information s’accélère, se multiplie et se banalise.
La télévision, c’est une activité sans mémoire. Si l’on compare cette industrie à celle de l’automobile, par exemple, pour un constructeur d’autos, le processus de création est bien plus lent ; et si son véhicule est un succès il aura au moins le loisir de le savourer. Nous, nous n’en aurons même pas le temps !
Tout se joue chaque jour, sur les chiffres d’audience. Nous sommes le seul produit au monde où l’on « connaît » ses clients à la seconde, après un délai de 24 heures. »
— Extrait tiré du livre Les dirigeants face au changement, Éditions du Huitième jour, 20043.
Nicolas Bonnal
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