Le procès de l'attentat de Trèbes s'est ouvert lundi à Paris © Pascal RODRIGUEZ/SIPA
Jugé pour « association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d'un crime d'atteinte aux personnes » au procès de l’attentat de Trèbes et de Carcassonne, Reda El Yaakoubi entretenait des liens avec un délégué du préfet de l’Aube. Il bénéficiait notamment de « traitements de faveur ».
Le procès de l’attentat de Trèbes et de Carcassonne s’est ouvert lundi 22 janvier à Paris. Radouane Lakdim a abattu le gendarme Arnaud Beltrame, un boucher et un client au Super U de Trèbes, avant d’être neutralisé par les forces de l’ordre. La justice s’intéresse à l’entourage du terroriste, avec dans son viseur : Reda El Yaakoubi, le « parrain » de la cité d’Ozanam à Carcassonne. L’ordonnance de mise en accusation du procès, relayé par Le Point lundi 22 janvier, a détaillé son profil. S’il donne d’abord une image d’homme respectable (président du club de football local, emploi dans le BTP…), il serait surtout connu pour son trafic de drogue. Il serait aussi très proche de Radouane Lakdim, et semblait adepte d’un islam intégriste. Auprès des enquêteurs, Reda El Yaakoubi a confié être au courant de la radicalisation de son ami, sans savoir qu’il serait capable de commettre une attaque.
Mais le document mentionne une relation encore plus inattendue. Les enquêteurs ont découvert que Reda El Yaakoubi entretenait des liens avec le délégué à la Ville du préfet de l’Aude. Lors d’une garde à vue, l’individu a en effet eu le droit de contacter un proche. Ce dernier a appelé le délégué en question.
Un échange de bons procédés
Depuis 2019, les deux hommes avaient noué un échange de bons procédés. Le délégué était chargé de négocier « des mises hors de cause ou des reports d’audition par la police dans des affaires où il paraît impliqué », tandis que le caïd devait obtenir « des informations relatives aux incidents dans le quartier et un retour au calme (dans la cité) », indique l’ordonnance.
Reda El Yaakoubi avait ainsi pu « bénéficier d’informations couvertes par le secret professionnel », de « traitements de faveur » et « d’une forme d’impunité », relate Le Point. Le délégué lui aurait par exemple soufflé « une version à fournir à la police » lors de ses auditions. L’homme fort du quartier Ozanam est jugé dans le procès de la tuerie de Trèbes pour le chef d’« association de malfaiteurs terroriste en vue de la préparation d’un crime d’atteinte aux personnes ». Il est suspecté d’avoir fourni de l’argent et des armes au terroriste. Concernant le délégué, aucune procédure n’a été ouverte à son encontre. Il exerce désormais dans une mairie du sud de la France.
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