Le tribunal de commerce de Bordeaux se prononce ce jeudi sur la plainte d’un viticulteur reprochant à des négociants de lui avoir acheté du vin à un « prix abusivement bas ». C’est la première fois en France que cet article de la loi Egalim est soulevé.
Le silence de Berçy
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Dans sa première version, datant de 2019, la loi Egalim proscrit à un acheteur de produits agricoles de « faire pratiquer par son fournisseur un prix de cession abusivement bas ». Le tribunal devra dire si les négociants Cordier et Maison Ginestet, en achetant du vin autour de 1 200 euros le tonneau, soit en dessous du prix de revient selon le viticulteur, se sont mis dans l’illégalité (ce qu’ils contestent).
En clair, il reviendra à la jurisprudence dont la touche finale sera à n’en pas douter apportée par la Cour de cassation de déterminer ce qu’il convient d’entendre par « faire pratiquer » et « abusivement bas ».
Toujours est-il que cet article censé protéger les agriculteurs de la puissance de feu des plateformes d’achat n’avait jamais été activé. « Il s’agit pourtant de l’action la plus concrète pour faire bouger les lignes. Nul besoin d’une nouvelle loi, il suffit de faire appliquer le texte existant », pense Me Louis Lacamp, l’avocat du viticulteur. Il précise qu’avant de saisir le tribunal, son client s’était justement adressé au ministère de l’économie. « Nous n’avons reçu aucun soutien du Ministère, qui n’a pas participé à la procédure, en dépit de nos lettres du 1er décembre 2022 et du 12 janvier 2023 », déplore l’avocat. Et de déplorer que les déclarations de Bruno Lemaire annonçant contrôles et sanctions pour les contrevenants à la loi Egalim se trouvent « en décalage profond avec ce que nous avons pu constater en pratique, il y a à peine quelques semaines ».
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