06 février 2024

L’ivermectine pour sauver les JO des punaises de lits

Il y a quelques mois c’était la panique avec une recrudescence des punaises de lits (un foyer sur dix serait concerné), et l’image qu’elles pourraient donner de la France à l’étranger pendant les jeux olympiques, problème déjà largement évoqué dans la presse étrangère. C’est le branle-bas de combat dans les hôtels, tous les moyens sont bons, jusqu’aux chiens renifleurs de punaises ! Le problème c’est que s’ils les trouvent, ils ne les mangent pas !

On apprend dans ce document complet que je vous ai mis en pdf que les punaises de lits sont très sournoises : on ne sent pas leurs piqûres car elles injectent un anesthésique avant d’aller plus profond au contact du sang, dont elles se nourrissent. Si les réactions cutanées (réponse immunologique aux 46 protéines identifiées de leur salive) ne sont pas un gros problèmes, elles peuvent véhiculer des maladies dont le lien avec les punaises ne doit pas être fait très souvent. En effet ces punaises peuvent véhiculer une quarantaine d’agents infectieux : bactéries (brucellose, salmonelles, rickettsies), champignons et virus (fièvre jaune, variole).

Pour lutter contre ces punaises qui parasitent également les animaux comme les élevages de volailles, ce travail d’entomologiste montre qu’outre les insecticides, comme le fluralaner qui a actuellement le vent en poupe chez les vétérinaires, il existe un autre traitement. Si le premier est utilisé chez les animaux, il ne peut être utilisé chez l’homme (car non testé), par contre le second l’est. La solution simple est pourtant là, mais elle a tellement été dénigrée depuis 3 ans, que tout le monde l’évitera. Cette solution s’appelle ivermectine (IVM), traitement le plus efficace pour détruire tous les insectes et parasites nuisibles pour l’homme et les animaux, sans aucune nocivité pour l’homme, contrairement au DDT et autres cyphénothrine et perméthrine. Punaises, mais aussi puces et poux n’y résistent pas.

La première propriété étudiée pour l’ivermectine a été cette action sur les invertébrés : l’ivermectine les tue en agissant sur le système nerveux, entraînant paralysie musculaire et asphyxie ne pouvant plus respirer. C’est l’équivalent du curare chez l’homme que l’on injecte pour entraîner un relâchement musculaire, obligeant à vous ventiler sinon vous êtes immédiatement asphyxié.

Ces propriétés sont très utilisées chez les animaux, l’ivermectine et d’autres dérivés d’avermectines étant un des traitements majeurs de la pharmacopée des vétérinaires. J’avais déjà relaté ici il y a 3 ans ces vaches traitées qui tuaient les moustiques qui venaient les piquer. Il existe nombre d’observations de ce type chez l’homme (comme ici ces 4 scientifiques ayant couché avec 6 punaises après prise de comprimés bleus), mais mises au placard car la médecine moderne n’observe plus, elle modélise, randomise et manipule la statistique. Elle recherche également avant tout le profit : ainsi l’ivermectine étant connue pour être le meilleur traitement pour les poux, il n’y aura jamais de conditionnement spécifique ni d’AMM, car le produit étant tombé dans le domaine public, aucun laboratoire n’investira dans une démarche d’autorisation qui profiterait d’abord aux autres.

Une étude a été faite en 2013, démontrant l’efficacité de l’ivermectine contre les punaises de lit, en les alimentant avec du sang contenant de l’ivermectine, versus placebo ! (même sang sans ivermectine). Bien évidemment 0 décès à 13 jours dans le groupe placebo contre 98% dans le groupe IVM. Aucune des nymphes survivantes ne pouvait se reproduire. Même test sur souris, avec 86% de mortalité au lieu des 98%. L’homme semble plus comestible que la souris, autre démonstration des punaises.

Le même auteur (de la prestigieuse Mayo Clinic à Cleveland) a remis le couvert dans d’autres études dont une en 2016 montrant la supériorité de l’IVM sur la moxydectine (antiparasitaire) et une autre en 2019, montrant qu’une prise d’un seul comprimé d’IVM était suffisante.

Il y a 2 ou 3 semaines dans un commentaire, je me posais la question de savoir comment l’utiliser. Pour faire disparaître les punaises d’une habitation, faut-il un cobaye (à deux pattes) volontaire pour prendre de l’ivermectine et ensuite s’exposer à la curée des punaises ? Quid des punaises qui sautent un repas et ne viennent pas piquer ? Est-ce qu’on éradique tout ainsi ? Je me demandais s’il n’était pas possible de répandre de la poudre d’ivermectine ou l’utiliser en spray. Apparemment au vu des expériences, il faudrait mélanger la poudre avec de la poudre de sang séché, tel les appâts utilisés pour les rongeurs, avec des céréales imbibées de brodifacoum. Beaucoup de présentations pourraient être essayées.

J’ai un début de réponse avec un confrère du Loiret qui m’a appelé il y a peu pour des problèmes avec l’Ordre. Dans la discussion nous en venons à parler des différentes actions de l’ivermectine, et il me raconte l’avoir utilisé à trois reprises pour des patients très embêtés avec ces punaises de lit. Ils présentaient de sévères lésions et ne pouvaient plus dormir dans la chambre. Après ivermectine, disparition très rapide des troubles (actions immunomodulatrice et antiinflammatoire ?) et des parasites. Est-ce que les punaises se contaminent entre elles ? Pas de récidive depuis bientôt 6 mois. Les patients lui ont dit que son traitement était miraculeux.

Combien coûte le traitement d’une habitation contre les punaises de lits ? J’ai recherché sur internet, les prix sont variables, comptez 200 à 250 € pour un appartement de 25 m2 et 500 à 700 € pour 100 m2. Une étude de 2019 a calculé le coût de désinfestation pour un établissement de soins de 937 lits qui était de 55 915 $ pour une année. Rappelons que le comprimé d’ivermectine coûte 3 € chez Merck et 2,10 € en générique.

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