27 février 2024

Le plus grand projet nucléaire des Balkans manque d’entreprises européennes

L’entreprise française EDF, qui aurait été la seule entreprise européenne en lice, a également exprimé officieusement son intérêt pour la construction de la centrale, mais s’est finalement retirée. [Shutterstock/Philip Lange]

L’entreprise sud-coréenne Hyundai semble être pressentie pour construire les unités VII et VIII de la centrale nucléaire de Kozlodouy en Bulgarie, qui devrait devenir le plus grand projet nucléaire du Sud-est de l’Europe après que le parlement bulgare a veillé à ce que la concurrence soit écartée.

Le coût du projet n’a pas encore été chiffré, mais le gouvernement a annoncé qu’il chercherait à obtenir une offre inférieure à 14 milliards de dollars pour les deux nouveaux réacteurs AR-1000, qui utilisent la technologie de l’entreprise américaine Westinghouse. Cela signifie que l’électricité produite par les nouvelles unités de la centrale devrait coûter 65 euros par mégawattheure, mais certains experts nucléaires estiment que le coût estimé des réacteurs est peu réaliste et trop bas.

La décision du Parlement a été prise vendredi après plus de trois heures de débat. La proposition pour que la centrale nucléaire de Kozlodouy négocie exclusivement avec Hyundai Engineering a été faite par deux partis de la coalition au pouvoir — le parti Citoyens pour le développement européen de la Bulgarie (GERB, PPE) et le parti Mouvement des droits et des libertés (DPS, ADLE). Les négociations doivent maintenant être conclues avant le 15 avril.

Des deux partis ont rejeté la proposition du troisième parti de la coalition au pouvoir, Nous continuons le changement — Bulgarie démocratique (PP-DB), de mener des négociations simultanées avec Hyundai et l’entreprise américaine Bechtel, qui travaille avec Westinghouse en République tchèque et en Pologne. Le parti Bulgarie démocratique était motivé par l’idée que la concurrence aurait pu réduire le coût du projet.

Une seule voix de plus en faveur de Hyundai a fait pencher la balance. Au total, 112 voix se sont exprimées en faveur du projet, contre 111. Quelques députés se sont abstenus.

Les deux alternatives proposées exigent que les entreprises bulgares mènent au moins 30 % des activités. La période de construction des deux unités est de 60 mois et de 54 mois pour les septième et huitième unités, respectivement. Il est prévu que la première nouvelle unité nucléaire soit intégrée au système énergétique d’ici 2033.

« Le Parlement n’est pas l’institution qui doit choisir les contractants, mais il doit voter les lois », a déclaré Kiril Petkov, co-président du PP-DB, au cours du débat.

Delyan Dobrev (GERB) a accusé le PP-DB d’essayer de saboter depuis des mois le processus de sélection des contractants.

Il y a une semaine, M. Dobrev, qui dirige la commission parlementaire de l’énergie, a annoncé publiquement que Hyundai était la seule entreprise qui remplissait les conditions de la Bulgarie pour le projet nucléaire de Kozlodouy.

Plus tard dans le week-end, il a été révélé que les entreprises américaines du secteur nucléaire Bechtel et Fluor, l’entreprise sud-coréenne Hyundai et l’entreprise chinoise CNNC avaient présenté des offres. L’entreprise française EDF, qui aurait été la seule entreprise européenne en lice, a également exprimé officieusement son intérêt pour la construction de la centrale, mais s’est finalement retirée.

Le président français Emmanuel Macron a rencontré la semaine dernière le Premier ministre bulgare Nikolaï Denkov à Paris, et les deux hommes ont convenu de renforcer la coopération dans le domaine de l’énergie nucléaire.

Pour l’instant, cependant, les entreprises françaises restent à l’écart du plus grand projet nucléaire d’Europe du Sud-est.

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