Gazprom a annoncé la livraison de 40,7 millions de m³ de gaz à l'Europe ce 2 janvier, via le territoire ukrainien. Malgré la baisse d’approvisionnement des Européens depuis le début du conflit en Ukraine, la production gazière russe continue d’augmenter. Le géant russe s’est tourné vers l’Asie.
En ce début d’année, Gazprom poursuit ses livraisons d’or bleu aux Européens, via l’Ukraine. «Gazprom fournit du gaz russe pour le transit à travers le territoire de l’Ukraine dans la quantité approuvée par la partie ukrainienne via la station de pompage Sudzha», a annoncé ce 2 janvier un porte-parole de l’entreprise, cité par TASS. «Le volume est de 40,7 millions de m³ au 2 janvier», précise-t-il. Soit un volume similaire à celui de la veille ainsi qu’à de précédents communiqués quotidiens de fin décembre.
S’il n’a pas cessé avec l’offensive russe en Ukraine, l’approvisionnement en gaz russe de l’Europe via le territoire ukrainien semble en sursis. D’une durée de cinq ans, l’actuel contrat de transit expire fin 2024. Or, fin octobre, dans une interview à Radio Free Europe, média financé par le Congrès des États-Unis, le patron de Naftogaz Ukraine avait fait savoir qu’il ne renouvellerait pas ce contrat avec Gazprom.
Moscou, de son côté, entend assurer ses engagements. «Quelle que soit la situation politique, les entreprises russes s’efforcent de remplir régulièrement toutes leurs obligations envers les contreparties en Europe pour la fourniture de ressources énergétiques», a assuré le directeur du département de coopération économique du ministère russe des Affaires étrangères, Dmitri Birichevsky, dans une interview à RIA Novosti publiée le 30 décembre.
Le 14 décembre dernier, lors de sa conférence de presse annuelle, Vladimir Poutine avait déclaré : «Gazprom est un partenaire fiable, il respectera toujours ses obligations», justifiant ainsi la fourniture ininterrompue de gaz à l'Europe par la Russie. «Y compris par le transit en territoire ukrainien», avait-il poursuivi. «D’ailleurs, nous sommes payés pour cela, et l’Ukraine reçoit aussi de l’argent pour le transit.»
L’Asie, nouveau débouché des énergies russes
Une politique menée en dépit des sanctions occidentales visant les ressources énergétiques russes. Reste que si les exportations gazières russes vers l’Union européenne ont drastiquement diminué – chutant de près de 56% en 2023 selon Reuters –, celles vers d’autres marchés mondiaux se sont nettement accentuées.
Le 26 décembre, lors d’une rencontre avec le président russe, le patron de Gazprom Alexeï Miller a rapporté une progression de 50% sur un an des exportations de gaz vers la Chine. Ces dernières sont passées de 15,5 milliards de m³ en 2022 à 23,2 milliards en 2023. Une réorientation vers le marché chinois appelée à s’accentuer avec la construction d'ici 2030 du gazoduc «Force de Sibérie 2», d'une capacité de 50 milliards de m³.
Un marché chinois qui, au-delà du seul gaz, a absorbé en 2023 près de la moitié des exportations énergétiques russes, selon le vice-Premier ministre en charge de l’énergie, Alexandre Novak. «Les principaux partenaires dans la situation actuelle sont la Chine, dont la part est passée à environ 45-50%, et, bien sûr, l’Inde», a déclaré le responsable politique sur Rossiya 24, le 27 décembre.
En matière de gaz, la production russe a même progressé de 6,4%, soulignait le 28 décembre le quotidien économique Kommersant, attribuant ce résultat à «l’augmentation de la production de Gazprom» ainsi qu’au projet pétrolier et gazier «Sakhaline-1».
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