Des hommes et des femmes dénudés et masqués, dans des positions et des actes suggestifs… projetés en plein milieu d’un spectacle pour enfants. À la veille des vacances scolaires d’hiver 2024, sur la scène de la Grande Halle de L’Union (Haute-Garonne), deux classes de deux écoles primaires de la ville étaient invitées à assister au spectacle « Le Monde au bout du pied » et à y participer.
« Le spectacle durait 1h30 et les enfants ne sont intervenus qu’une dizaine de minutes », décrit un parent. Les images à caractère sexuel ont été projetées derrière les enfants, au cours de leur passage, furtivement. Les parents, choqués, se sont interrogés sur la présence de ces dessins, et l’institutrice leur a assuré ne pas en avoir été informée.
Orchestré par les comédiens Serge Soula et Jean-Michel Hernandez, la représentation a été pensée dans le cadre du parcours laïc et citoyen proposé par le Conseil départemental, en lien avec l’Éducation nationale. Un programme qui vise à aider les enfants à développer leur esprit critique, via des actions qui prennent la forme de représentations de théâtre, danse ou encore de poésie.
« Le Monde au bout du pied » vise à dénoncer les dérives commerciales du football. Au cours du spectacle, avant l’intervention des enfants, un premier geste alerte l’un des parents. « Le comédien s’est mis torse nu en caleçon, pour une scène de vestiaire, mais on n’a pas compris« , explique-t-il. Les parents dans la salle n’applaudissaient pas et ne riaient pas. » D’autres images, qui ont pu paraître choquantes, ont également été projetées.
Alertées par les parents, les directions des deux écoles ont adressé une réponse similaire, en affirmant que « le spectacle a été proposé de nombreuses fois dans de nombreuses écoles » et « qu’aucun problème n’a été soulevé par le passé ». En assurant tout de même que « le chorégraphe prend cette remarque très à cœur et va modifier son illustration, dans un objectif d’amélioration de la qualité de son spectacle. »
Contacté par France 3 Occitanie, Jean-Michel Hernandez a expliqué que ces images avaient été choisies par un autre de leurs collègues, un technicien. « C’est un montage extrêmement rapide, où les images défilent en subliminal. Personnellement, je n’ai jamais remarqué ces images auparavant, bien que nous ayons joué ce spectacle de nombreuses fois, explique-t-il. Je suis dans un grand désarroi. »
De son côté, Serge Soula, souligne que ces images ont été projetées pour « dénoncer les soirées chaude des footballeurs », dans la logique de critiquer les dérives de ce business.
Malgré ces déclarations, le Conseil départemental a décidé de suspendre les prochaines représentations, et a « engagé une évaluation du spectacle », en ajoutant que le descriptif des images donné par les parents « ne correspond pas du tout » à l’action qu’ils avaient retenue au départ.
Contacté, le rectorat de Toulouse s’est contenté d’un communiqué laconique expliquant avoir « fait remonter au Conseil départemental ses interrogations pédagogiques et éducatives quant à la diffusion de telles images, afin que cela ne se reproduise pas ».
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