11 janvier 2024

Trop d’eau, manque de sel, pratiques trompeuses… La répression des fraudes alerte sur la production de beurre

En cette période de galettes des rois, c’est une nouvelle qui vient alerter les consommateurs. Dans une récente enquête, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) épingle les producteurs de beurre.

Alors que son coût de fabrication a augmenté dans un contexte d’inflation, la DGCCRF qu’il peut y avoir un « développement de pratiques frauduleuses, compte tenu de l’enjeu financier important ». D’autant plus que les Français en comme en moyenne 8 kg par an et par personne.

Dans les résultats de son enquête d’envergure publiée il y a quelques jours, le service de l’État rapporte que « lors des contrôles, 89 analyses en laboratoire ont été effectuées dont 16 se sont révélés non conformes soit un taux d’anomalie de 18 % ».

Utilisation de matières grasses laitières autres que la crème et non autorisées pour certains types de beurre de qualité, déficit en sel pour des beurres salés ou demi-sel, teneur en eau trop élevée par rapport aux seuils réglementaires altérant la qualité des produits, utilisation de mélanges de beurres ou de beurres recyclés pour des beurres bénéficiant pourtant d’un qualificatif de supériorité…

30 établissements sur 129 ont écopé d’avertissements

La liste des défauts relevés est longue. Au total, 29,5 % des établissements contrôlés en 2019, dans 29 départements, étaient en anomalie. Les régions d’élevage laitier comme la Bretagne, la Normandie ou les Pays de la Loire étaient particulièrement scrutées.

En laboratoire, les tests ont noté que 15 % des échantillons comportaient plus d’eau que les 16 % autorisés par le règlement de l’Union européenne. De quoi faire des économies. À l’inverse, quatre échantillons de beurre demi-sel avaient moins de sel que la quantité nécessaire pour prétendre à cette dénomination.

Chez les mentions « AOP » ou « fermier », là aussi « un exploitant agricole revendiquait le caractère fermier de certains de ses beurres alors que seulement 26 % de la crème utilisée pour faire le beurre venait de l’exploitation et le reste était acheté auprès d’un grossiste et d’une coopérative laitière ». Les industriels sont aussi épinglés pour leurs pratiques.

« Par exemple, le fait pour une laiterie de réutiliser des beurres mal emballés ou retournés, en les faisant fondre et en les réincorporant dans les fabrications des beurres de qualité supérieure comme des beurres extra-fins pour lesquels le recyclage est interdit », note le rapport. Enfin, certains utilisaient de la matière grasse de lactosérum (petit-lait) alors qu’ils écrivaient sur leur emballage utiliser de la crème.

Fabricants de beurres artisanaux ou industriels, laiteries et élevages de vaches laitières, commerces de détail (fromagers, crémiers etc...) sur des marchés, dans des épiceries ou des magasins de producteurs, mais aussi dans les supermarchés et la grande distribution… Au total, ce sont 129 établissements, représentant l’ensemble de la chaîne, qui ont été contrôlés. Finalement, 30 ont écopé d’avertissement, principalement en raison de la quantité d’eau présente dans les beurres ou des étiquetages non conforme. La DGCCRF qui a aussi émis sept injonctions (remise en conformité) et un procès-verbal d’infraction pénale.

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