25 janvier 2024

Traité de l’OMS sur les pandémies : Tedros crie à la désinformation

Le nouveau traité sur le Règlement sanitaire international (RSI ) devrait être adopté lors de la 77e assemblée générale de 2024. Pour cette année, l’organisation onusienne souhaite au plus vite élargir ses prérogatives à « l’échelle mondiale »  avec l’approche « une seule santé », une ébauche de traité sur les pandémies, et la réforme du Règlement sanitaire international (RSI). Le traité pose la gouvernance mondiale de la santé, comme solution pour régler les questions de pandémie. Mais le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, craint que ce projet risque de ne pas aboutir en « raison des mensonges et théories du complot ».
 
 

Le premier RSI a été publié par les Etats Membres de l’OMS en 1951. C’est le précurseur du véritable RSI qui a été réformé en 2005. Il s’agit d’un instrument de droit international qui oblige les 196 Etats partis ( dont 194 membres de l’OMS) de signaler à l’OMS les problèmes de santé publique qui pourraient présenter un risque de propagation à l’échelle mondiale. Le RSI met aussi en avant les approches à adopter par tous les pays et les obligations qu’ils doivent respecter en matière de préparation et de réponse aux épidémies. Le RSI décrit les critères permettant de déterminer si un événement particulier constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Selon l’organisation onusienne, les gouvernements ont proposé 307 amendements qui vont apporter des modifications assez importantes au RSI. Ce projet avance, mais selonTedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS l’élan avait été ralenti par des positions tranchées et « un torrent de fausses nouvelles, de mensonges et de théories du complot » .

Un risque lié aux désinformations et théories du complot 

Selon l’OMS, la mise à jour de la réglementation constitue un moyen d’améliorer la capacité de détecter rapidement les menaces et d’éviter qu’elles ne deviennent des urgences de santé publique de portée internationale.

Les négociations ont déjà débuté et la signature de cet accord est censée avoir lieu lors de l’Assemblée mondiale de la santé de 2024, le 27 mai prochain. Mais le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a averti que ce projet risque de ne pas aboutir.

Selon l’OMS, les négociations sont actuellement au ralenti en raison des querelles et  de «fausses nouvelles, de mensonges et de théories du complot ». Selon certaines affirmations, cet accord viserait à céder à la souveraineté à l’OMS ou à lui procurer le pouvoir d’imposer des mesures draconiennes comme les confinements et les mandats de vaccination. Or, elles sont complètement fausses selon le patron de l’OMS.

A ce sujet nous avions plusieurs fois évoqué le futur traité sur les pandémies, permettra une gouvernance mondiale des politiques de santé  pour tous ses États-membres sans consultation démocratique.

En effet, nombreux pays africains membres, mais aussi la Malaisie, l’Italie, l’Iran, la Russie, le Brésil, avaient mis en exergue le “caractère liberticide” de la réforme du Règlement sanitaire international (RSI), proposée par les Etats-Unis lors de la 75e Assemblée mondiale de la Santé. Selon eux, la réforme donne au directeur de l’OMS les pleins pouvoirs au détriment des institutions souveraines des Etats.

Un accord largement contesté

Lundi, au conseil exécutif de l’OMS à Genève, le directeur de l’OMS a déclaré que « le temps est très court ». Pourtant, il y a encore beaucoup de travail à faire. Il a aussi indiqué que l’absence de ce traité international serait « une occasion manquée » et les générations futures « pourraient ne pas nous pardonner ». Il est hors de question que cet accord historique soit saboté.

Le directeur des urgences de l’OMS, Michael Ryan, a aussi rappelé que la pandémie a causé des dégâts sociaux, économiques et politiques. La création d’un nouvel instrument sur la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies est une nécessité absolue si on veut que la crise mondiale générée par le Covid-19 ne se reproduise plus.

Notons que des négociations sur la réforme du Règlement sanitaire international (RSI) sont en cours. Selon de nombreux pays, il comporte plusieurs failles. À titre d’exemple, le Dr Tedros Ghebreyesus a déclaré l’urgence de santé publique de portée internationale le 30 janvier 2020. C’est le niveau d’alerte le plus élevé de la réglementation. Mais il a fallu attendre le mois de mars 2020, alors que la situation était très critique, que le monde passe à l’action.

Pour l’OMS, la mise à jour de la réglementation constitue un moyen d’améliorer la capacité de détecter rapidement les menaces et d’éviter qu’elles ne deviennent des urgences de santé publique de portée internationale.

A noter que le journaliste d’investigation américain, James Roguski a déjà dénoncé cette proposition de réforme du RSI , en affirmant qu’elle « transférerait la souveraineté de chacun des 194 États membres à l’OMS », et que cela serait dangereux.

Le président Macron avait appelé à cette réforme du RSI, il avait déclaré que « l’OMS est la seule institution légitime pour garantir la sécurité sanitaire universelle, et nous permettre d’avoir une réponse coordonnée, unie et solidaire ».

Au mois de mai 2022, l’Assemblée mondiale de la Santé (AMS) avait voté un texte qui va faire tripler les cotisations obligatoires des Etats membres de l’OMS, la partie du budget financée par les Etats membres passera de 16 % à 50 % d’ici à 2028. Le refus d’obtempérer des Etats membres peut entraîner des sanctions pouvant aller de la suspension du droit de vote à l’ AMS, mais aussi à l’Assemblée générale des Nations unies.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2024/01/25/traite-de-loms-sur-les-pandemies-tedros-crie-a-la-desinformation/?

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