06 janvier 2024

Les salariés les "moins performants" se retrouvent dans les entreprises où les salaires sont les plus bas


C’est une étude terrible que publie l’INSEE sur les salaires. Se donnant le temps d’explorer les effets salariaux dans la durée, l’administration de la statistique française s’est penchée sur les inégalités de salaire, et les résultats, qui méritent d’être décantés dans le temps, sont révélateurs de plusieurs tendances “sociologiques” à l’œuvre dans notre tissu économique. En particulier, on retiendra que les salariés les plus performants ont tendance à se regrouper dans les entreprises qui paient le mieux, et que les moins performants se regroupent dans les entreprises où les salaires sont les plus bas.
 
 
Il faut prendre le temps de la décantation pour aborder l’intéressante étude de l’INSEE sur les inégalités salariales à travers le temps. Je reprends ici quelques éléments essentiels de conclusion : les bas salaires (Décile 1 sur le graphique ci-dessus) ont progressé plus vite que le SMIC et que les salaires les plus élevés, ce qui infirme la théorie selon laquelle :
  • les bas salaires seraient pénalisés par rapport au reste de la société…
  • les inégalités salariales au sein des entreprises sont en régression
  • les inégalités salariales entre entreprises progressent

Autrement dit, alors que les salaires tendent à se rapprocher au sein d’une entreprise, ils tendent à “s’écarter” entre entreprises. ce phénomène s’explique par la sectorisation progressive des entreprises : elles se regroupent par métiers et par niveau de salaire.
 


Surtout, l’INSEE évoque un phénomène “d’appariement sélectif”
 
 :

Nous laissons chacun méditer longuement cette explication qui tend à affirmer que si un salarié est mal payé, c’est parce qu’il est peu productif… Voilà qui ne manquera pas de faire couler encore beaucoup de baveuse amertume. 

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