Hier, 3 soldats américains ont été tués et 34 blessés lors d’une attaque qui a touché un lieu connu sous le nom de Tour 22. Cet endroit fait partie de la zone d’Al Tanf où les troupes américaines occupent illégalement des parties de la Syrie pour contrôler le trafic sur la route principale entre l’Irak et la Syrie.
Les informations disponibles jusqu’à présent ne répondent pas aux nombreuses questions qui se posent.
La tour 22 se trouve du côté jordanien de la frontière, mais la Jordanie insiste sur le fait qu’aucune attaque n’a eu lieu sur son territoire.
Une autre anomalie est le nombre élevé de blessés à la suite de l’attaque présumée d’un drone. Les drones sont utilisés en masse dans la guerre en Ukraine, mais les pertes qu’ils causent sont généralement inférieures à une poignée par drone.
Les systèmes de défense aérienne à courte et moyenne portée (C-RAM, l’équivalent des canons Phalanx de la marine) hautement automatisés de la base devraient être en mesure d’abattre n’importe quel drone. Pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné ?
Les États-Unis ont également utilisé la base d’Al Tanf et le camp de Rukban pour héberger et former des groupes dissidents d’ISIS afin qu’ils soient en mesure d’attaquer les ennemis présumés des États-Unis. Ces personnes étaient-elles dans les parages ?
Les États-Unis affirment qu’un groupe de résistance irakien, prétendument soutenu par l’Iran, est responsable de l’attaque. Il existe plusieurs groupes de ce type alliés à l’Iran en Syrie et en Irak. Lequel d’entre eux a fait cela ? Les États-Unis le savent-ils ?
L’Iran nie toute implication dans l’attaque.
Il s’agit certainement d’une escalade par rapport aux attaques précédentes. Le président Biden a déclaré qu’il y répondrait.
La question est alors de savoir où réagir (Syrie, Irak, Iran) et à quel niveau. Il est très probable que les États-Unis procèdent à une escalade à partir de leurs précédents bombardements de tel ou tel groupe de résistance irakien. Si les États-Unis attaquent des institutions ou des positions liées à l’État, la situation s’aggravera encore.
Le camp de la résistance s’efforcera alors d’endommager davantage de biens américains. Depuis l’assassinat du général Quassam Suleimani par les États-Unis, l’objectif global est d’éliminer les États-Unis du Moyen-Orient.
La réponse immédiate des États-Unis à la frappe a été l’activation d’avions-citernes à long rayon d’action :
OSINTdefender @sentdefender – 0:21 UTC – 29 janvier 2024
Au moins 6 avions-citernes KC-135 de l’armée de l’air américaine, la plupart provenant de la base aérienne de March en Californie du Sud, se dirigent vers le nord-est des États-Unis et se préparent à traverser l’Atlantique en direction du Royaume-Uni et de l’Europe. Je me demande quel type d’avion ils vont ravitailler ? 🤔
Les ravitailleurs aériens sont utilisés pour maintenir les avions de combat en vol pendant plusieurs heures. Les raisons de maintenir les avions en vol ne sont pas nécessairement d’attaquer quelqu’un, mais d’empêcher qu’ils ne soient détruits par une attaque sur leurs propres aéroports.
Les États-Unis disposent de nombreuses bases au Moyen-Orient qui abritent un grand nombre de jets coûteux.
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Si les États-Unis soupçonnent que ces bases seront attaquées, ils auront besoin d’une grande capacité de ravitaillement en vol pour sauver les avions à réaction qui y sont actuellement stationnés.
On pourrait en conclure que les États-Unis vont attaquer une cible si importante qu’ils doivent se préparer à une riposte totale contre leurs propres bases au Moyen-Orient.
Il existe plusieurs autres possibilités, mais cette conclusion semble être la plus probable.
Prenons maintenant un peu de recul pour examiner la situation dans son ensemble.
L’escalade actuelle au Moyen-Orient est due à la tentative sioniste de nettoyage ethnique à Gaza, en Cisjordanie et au Sud-Liban. Le soutien actif des États-Unis à cet objectif a conduit à de nouvelles guerres américaines au Yémen, en Irak et maintenant en Syrie. Bien que les États-Unis aient affirmé qu’ils ne veulent pas d’une guerre totale au Moyen-Orient, ils font tout pour la favoriser.
La décision dystopique des États-Unis et de leurs vassaux européens de refuser tout soutien à l’UNRWA en réponse à la décision de la Cour internationale de justice contre le génocide des Palestiniens par Israël constitue une nouvelle escalade. On savait depuis des semaines qu’une douzaine ou moins des 30 000 employés de l’UNRWA étaient probablement impliqués dans les événements du 7 octobre. Le fait d’annoncer cela juste après la décision de la CIJ est un acte de vengeance évident contre l’ensemble du système des Nations unies.
Il s’agit d’un ordre fondé sur des règles, dans lequel les États-Unis établissent et rejettent toutes les règles à leur guise, en luttant même contre le droit international et humanitaire établi de longue date.
Sam Husseini @samhusseini – 18:58 UTC – 27 janvier 2024
Francis Boyle déclare qu’avec l’arrêt du financement de l’UNRWA par les États (y compris les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni), il ne s’agit plus pour ces États d’aider et d’encourager le génocide israélien contre les Palestiniens, en violation de l’article 3(e) de la Convention sur le génocide qui criminalise la “complicité” dans le génocide. Ces États violent aussi directement l’article 2(c) de la Convention sur le génocide : ‘Soumettre délibérément le groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle…‘”.
La CIJ est la plus haute cour indépendante dont dispose l’humanité. Les États-Unis et leurs mandataires ont décidé de lutter contre le droit international communément admis.
Il s’agit de l’ordre fondé sur des règles contre tous ceux qui le refusent. C’est le passé unilatéral qui s’oppose à un avenir multilatéral en création. Une période dangereuse.
Comme le dit Antonio Gramsci, cité par Arnaud Bertrand :
L’ancien monde se meurt, le nouveau monde se bat pour naitre. C’est le temps des monstres.
Moon of Alabama
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