09 décembre 2023

Notre-Dame de Paris : Macron annonce un concours pour réaliser des vitraux contemporains

Au cours d'une longue visite, le président a expliqué que les vitraux déposés seront exposés dans un futur musée. «Le chantier de Notre Dame donne une image d'espérance», a-t-il estimé à un an de la réouverture.

Pour la quatrième fois depuis l'incendie, et la seconde en 2023, Emmanuel Macron s'est rendu sur le chantier de Notre-Dame de Paris, qui se trouve dans la dernière ligne droite avant la réouverture au public. Après avoir pris l'ascenseur de chantier et grimpé au niveau des charpentes en bois massif, le président a d'abord rendu un hommage à l’ancien président de l'établissement public, Jean-Louis Georgelin, en gravant son nom sur la charpente de la flèche. «On doit beaucoup au général», a souligné le président. Beaucoup, dont une reconstruction en cinq ans, fixée comme une bravade par Emmanuel Macron au soir de l'incendie. «Les délais seront tenus», a assuré le président, sous le regard des entrepreneurs et des architectes à l’œuvre. L'évidente dynamique qui règne sur le chantier, où près de 500 artisans et compagnons s'activent, explique en grande partie l'intérêt soutenu de l'Élysée pour la renaissance de la cathédrale. «C'est une formidable image d'espérance et d'une France qui sait rebâtir», a-t-il estimé avant de redescendre par l'ascenseur de chantier pour rejoindre la nef de la cathédrale

Le président a levé une dernière fois le regard vers les hautes voûtes désormais refermées. Puis il s'est arrêté devant une des sept baies des chapelles sud de la nef. Là, aux pieds des vitraux XIXe dus à Eugène Viollet-le-Duc, il a annoncé le lancement d'un concours pour la réalisation de six vitraux contemporains qui porteront «la marque du XXIe siècle» dans le monument.

Revirement de l’Etat

«L'archevêque m'a proposé ce geste, auquel je souscris», a-t-il lancé. Déjà, en 2020, le diocèse de Paris avait rédigé un projet d'aménagement intérieur, qui comportait des vitraux contemporains. Levée de boucliers immédiate, refus de principe de la commission nationale du patrimoine et même opposition de Roselyne Bachelot. La ministre de la Culture de l’époque avait expliqué que «la France a signé la convention de Venise de 1964 qui rend absolument impossible toute dépose desdits vitraux et leur remplacement par des œuvres modernes». «La chose est pour moi irrecevable et contraire aux conventions que nous avons signées», avait-elle insisté.

Trois ans plus tard, l’idée ne semble perturber ni le président, ni l’actuelle ministre de la Culture Rima Abdul Malak, debout à ses côtés. Officiellement, tout le monde semble s'accorder sur ce geste contemporain. En marge de la visite, l'archevêque Mgr Ulrich précisait que «seuls 8% des vitraux de Notre dame dataient du Moyen Âge». Il faut, ajoutait-il, « que l'on marque l'incendie d'avril 2019 dans les murs du monument».

Pour la réalisation, un concours va être organisé, sous la présidence de l'ancien directeur du Musée national d'art moderne Bernard Blistène, et l'artiste sera choisi d'ici la fin de l'hiver. Seuls les vitraux non figuratifs seront déposés, celui représentant l'arbre de Jessé demeurant sur place. «Ceux que nous enlèverons seront exposés dans un futur musée d'Histoire et d'art autour de Notre Dame» a annoncé le président. Il verra le jour au sein de l'Hôtel-Dieu, bâtiment voisin de la cathédrale et dont l'histoire est liée à celle de la cathédrale.

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