HAUCONCOURT/LUXEMBOURG – Nicolas, père de famille de 29 ans, a reçu neuf coups de couteau devant une discothèque, au nord de Metz. Sa compagne, consultante au Luxembourg, témoigne.
«C’est la première fois de ma vie que je me suis dit que j’allais mourir». Cinq jours après une soirée festive qui a tourné au cauchemar, Nicolas, 29 ans, se remet doucement d’une altercation dont il aurait pu ne pas sortir vivant. Le jeune homme de 29 ans, originaire de la région messine, a déposé plainte après avoir été poignardé à neuf reprises, vendredi dernier, devant la boîte de nuit Le Victoria, située à Hauconcourt, à une quarantaine de kilomètres de la frontière luxembourgeoise.
«Il a été touché au ventre, aux cuisses, aux fesses et à la main. Une bouteille a été cassée sur sa tête. Heureusement, aucun organe vital n’a été touché. Mais il s’est vu partir», témoigne sa compagne Jenny*, consultante au Luxembourg. Actuellement en congé parental – Nicolas et Jenny ont deux enfants de 2 ans et 6 mois – elle doit désormais s’occuper de son conjoint, «complètement dépendant», à l’heure actuelle.
(…) Nicolas assure qu’il s’est excusé, mais l’homme aurait brandi un couteau. La victime l’aurait alors frappé en réponse. En deux temps trois mouvements «entre sept et dix personnes» auraient ensuite lynché le jeune Mosellan à coups de lame et de bouteille de vodka.
(…) «C’est une agression gratuite», déplore Jenny, indiquant que Nicolas n’est pas un habitué des lieux, «au contraire des agresseurs». Dans sa plainte, la victime affirme que certains d’entre eux auraient prononcé des paroles à caractère discriminatoire – «Sale gwer» (NDLR: un terme péjoratif pour désigner les personnes blanches) -, ce qui devra être confirmé par l’enquête pour «tentative de meurtre» confiée à la gendarmerie de Maizières-lès-Metz. Sollicité, le parquet de Metz n’avait pas encore répondu, jeudi, aux questions de L’essentiel.
13/12/23
Nicolas devait aller aux toilettes mais il y avait tellement de monde qu’il est allé uriner sur le côté de la boîte. Quelqu’un lui a dit “tu m’as bousculé” mais même s’il pense ne pas l’avoir fait, il s’est excusé immédiatement. Sauf que l’autre individu a sorti un couteau. Nicolas lui a mis un coup mais un autre est arrivé et lui a mis un coup de gazeuse. Finalement, ils lui sont tombés à plusieurs dessus.
Dans son dépôt de plainte, auquel Lorraine Actu a eu accès, Nicolas évoque « quatre ou cinq personnes ». Le jeune homme a été passé à tabac. Il indique aux gendarmes avoir été victime d’insultes racistes : « sale blanc » ou encore « tape-le, le gwer (un mot utilisé comme une insulte raciste envers les personnes blanches) ». D’après Meggy, « Nicolas a eu un instinct de survie : il a réussi à se relever et ouvrir les portes pour se réfugier dans la boîte ».
Finalement, « avec deux amis, ils sont passés par une sortie de secours, ils ont pu prendre la voiture et ils sont partis à l’hôpital de Mercy », ajoute la jeune femme. Nicolas a reçu neuf coups de couteau et a dû se faire poser 40 points de suture. « On lui a cassé une bouteille d’alcool sur la tête et on a dû lui mettre 15 points de suture à cet endroit », précise Meggy.
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