26 décembre 2023

Mer Rouge : BP et d'autres géants du pétrole refusent la navigation par crainte d'attaques

Les plus grandes compagnies maritimes ont jugé, au cours des derniers jours, que les eaux de la mer Rouge étaient désormais trop dangereuses pour y faire naviguer leurs bâtiments.

Les hostilités de la guerre entre Israël et le Hamas s'étendent désormais aux eaux de la mer Rouge, affectant directement les intérêts européens. La décision de BP, la troisième plus grande compagnie pétrolière mondiale, de suspendre le transit de ses navires dans cette région, en raison des attaques des Houthis soutenus par l'Iran, aggrave la crise énergétique.
Le conflit israélo-palestinien s’étend aux eaux de la mer Rouge, englobant ainsi les intérêts européens. BP, la troisième plus grande compagnie pétrolière privée au monde, a pris la décision de suspendre le transit de ses pétroliers dans la mer Rouge. Cette mesure s'explique par la récente série d'attaques contre les navires marchands, orchestrées par les Houthis yéménites, qui bénéficient du soutien de l'Iran et sont affiliées au Hamas.

Dans les minutes qui ont suivi cette annonce, le prix du baril de Brent, utilisé comme référence à l'échelle mondiale, a connu une hausse notable de 1,1 %, atteignant ainsi les 72 dollars. De son côté, le West Texas Intermediate, jouant un rôle similaire sur le marché américain, a enregistré une augmentation de 1 %. Parallèlement, les prix à terme du gaz naturel européen ont fait un bond significatif, enregistrant une progression de 8,5 %.

Les attaques des Houthis en mer Rouge affectent le canal de Suez

L'annulation des voyages de pétroliers et gaziers par BP s'ajoute à une série croissante de compagnies maritimes qui ont jugé, au cours des derniers jours, que les eaux de la mer Rouge étaient trop dangereuses. Ces entreprises optent désormais pour la route du cap de Bonne-Espérance, en Afrique du Sud. Cela implique un contournement complet de l'Afrique, retardant les cargaisons de pétrole brut du Moyen-Orient de cinq semaines et celles en provenance d'Asie de trois semaines pour atteindre leur destination en Europe.

La société danoise Maersk, première compagnie mondiale de transport maritime par conteneurs, a annoncé que ses navires ne traverseraient pas le canal de Suez vendredi 22 décembre. L'allemand Hapag-Lloyd - le plus grand rival de Maersk -, le suisse MSC et le français CMA CGM n'emprunteront pas non plus la mer Rouge. Au cours du week-end dernier, la ministre française des affaires étrangères, Catherine Colonna, a annoncé lors d'une visite au Royaume-Uni que les attaques des Houthis contre les navires marchands "ne peuvent rester sans réponse".

Impacts sur le transit des produits manufacturés asiatiques et sur les matières premières


Cette crise frappe de plein fouet l'Europe, puisque les produits manufacturés provenant d'Asie et destinés au Vieux Continent transitent principalement par le canal de Suez. Les économies développées d'Amérique du Nord et d'Asie sont moins vulnérables, recevant ces marchandises via le Pacifique. Néanmoins, le prix des matières premières, notamment le pétrole, fluctue de manière similaire partout dans le monde, impactant toutes les régions.

Alors que l'inflation commence à se tasser en Europe et que la BCE exclut toute hausse imminente des taux, la fermeture de facto de la mer Rouge, et donc du canal de Suez, constitue une mauvaise nouvelle pour le continent européen. Une flottille dirigée par les États-Unis en mer Rouge a été renforcée par l'intégration directe d'unités navales britanniques et françaises. Leur objectif est de contrer les attaques perpétrées par les Houthis, une communauté soutenue par l'Iran, alignée avec le Hamas dans le conflit de Gaza.

Au cours de la dernière semaine, les Houthis ont intensifié leurs attaques de missiles contre les bateaux en mer Rouge. Malgré les interceptions réussies de missiles par des navires américains et britanniques, plusieurs navires marchands ont été touchés. Les Houthis ont également innové en utilisant des missiles balistiques de manière inédite contre des navires, ouvrant la voie à une possible révolution dans la guerre navale. 
 

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