Avec le soutien de l'Occident, dans un schéma bien connu, la Serbie vient de connaître à l'occasion des élections parlementaires une tentative de renversement du pouvoir par la force et par la rue, contre les urnes et contre le peuple, afin de mettre en place des groupuscules pouvant sur le modèle ukrainien sacrifier le pays aux intérêts globalistes. Mais la Serbie n'est pas l'Ukraine, les élites dirigeantes n'ont pas trahi leur peuple.
Le 18 décembre, le Président serbe Alexandre Vucic annonce que la coalition présidentielle a obtenu la majorité absolue aux élections législatives. Reprenant le laïus un peu usé de la fraude électorale, sans laquelle évidemment, la Serbie aurait soi-disant déjà depuis longtemps pris le chemin périlleux de l'alignement atlantiste - puisqu'il n'existe aujourd'hui aucune autre voie acceptable dans le monde global, des manifestations ont été organisées dès le 24 décembre. Toute ressemble avec le Maïdan n'est pas fortuite. Même le bâtiment de l'Administration à Belgrad a été mis aux couleurs du drapeau ukrainien.
Les médias occidentaux reprennent le seul discours de la fraude électorale et du vol de la victoire à l'opposition forcément "démocratique" car pro-atlantiste, même si minoritaire, par la majorité politique pro-serbe, donc anti-démocratique. Logique. Une belle oeuvre de propagande chante cette ode dans Le Monde, qui en a certes l'habitude : des "opposants" rebaptisés dissidents pour l'occasion, en grève de la faim, les pôv' bichons. Il faut dire que ce vilain système non-démocratique a réoganisé des votes dans 30 bureaux de vote en raison d'irrégularités attestées, mais cela justement ne satisfait pas l'opposition. Elle préférerait manifestement remporter les élections, sans qu'il ne soit nécessaire de voter, comme en Ukraine en 2014. Ou en maîtrisant totalement la parodie électorale, comme cela fut le cas grâce à l'OSCE en Ukraine en 2004.
Mais la Serbie n'est pas l'Ukraine et l'exemple ukrainien sert de repoussoir. Les manifestants sortis dans la rue, qui ont tenté de prendre les bâtiments officiels, ont été repoussés par les forces de l'ordre. Il y a eu des dégâts, car le but de ces émeutiers est la destruction. Mais ils ont échoué. Les mouvements continuent certes, notamment auprès du bâtiment de la commission électorale de la République, mais tant que les forces de l'ordre ont pour mandat de maintenir l'ordre public, le Maïdan ne passera pas.
Tout d'abord, parce que le Renseignement russe a prévenu les autorités serbes d'une action préparée en vue de faire tomber le pouvoir, de la date et du lieu. Ainsi, les forces de l'ordre serbes ont été placées au bon endroit au bon moment.
"Je ne peux que dire merci, et cela ne plaira probablement pas à l'Occident, mais je pense vraiment, surtout ce soir, qu'il est important de défendre la Serbie et de remercier les gens des services de renseignement russes, qui détenaient toutes ces informations et les ont partagées avec nous, et nous avec les autres. Et tous les autres ont dit : « Allez, non, c’est de la désinformation russe », a expliqué la Première ministre Ana Brnabic.
Ensuite, les élites dirigeantes serbes, à la différence des élites politiques ukrainiennes d'alors, restent en poste pour défendre l'intérêt de leur pays et de leur peuple. Elles ne trahissent pas.
"C'est le produit de circonstances géopolitiques beaucoup plus graves, une tentative de nous priver de notre indépendance et de notre souveraineté", est convaincu le président. Lundi matin, le maire par intérim de Belgrade, Aleksandar Sapić, en a montré les conséquences. « Vous voyez maintenant à quel point le terme « Maïdanisation » est exact », a-t-il commenté à propos d’images montrant des fenêtres brisées, des meubles détruits, du matériel de bureau endommagé et des ordures éparpillées.
Les élites serbes ont eu conscience à temps de ce qui se jouait - l'existence même de la Serbie. Ce qui a bloqué la manipulation des foules organisées depuis l'Occident. Le schéma est toujours le même : vous nommez, dans la plus pure tradition orwelienne, un mouvement violent "Serbie contre la violence", laissant ainsi sous-entendre que la majorité politique est "pour la violence", vous le dotez de drapeaux européens et de slogans pro-occidentaux. Ensuite, vous sortez des activistes entraînés dans la rue, pour nullifier par la violence le règne du droit et de la politique. Selon Vuline, ancien ministre de la Défense et chef du contre-renseignement serbe, cela a bien été organisé de l'étranger :
« Et il y avait un fort soutien de la part de l’Occident. <...> Ces émeutes ont un nom officiel (« Euromaidan. » - NDLR). Il s’agit de la plus grande « réussite » du monde démocratique », a-t-il déclaré.
Selon Vuline, les pays occidentaux aimeraient faire quelque chose de similaire en Serbie. L'homme politique a souligné que l'Occident soutient la violence dans les rues de Belgrade, ce dont aucun citoyen serbe ne veut vraiment.
Parallèlement, évidemment, les médias et les politiciens occidentaux pleurnichent sur les "pôv' manifestants" et regrettent les dérives dites totalitaires d'un pays, qui ose se défendre contre une ingérence étrangère. Quelle idée, en effet ...
Les révolutions de couleur ont perdu l'élément de surprise, qui faisait leur force. Les élites nationales, grâce à l'exemple ukrainien, comprennent que ces mouvements ne peuvent réussir sans leur trahison, que la négociation est considérée comme un aveu de faiblesse, qui ne mène qu'au chaos. Les autorités serbes ont annoncé que les personnes interpellées lors de ces émeutes seraient jugées et sanctionnées, même si les leaders atlantistes appellent à leur libération au nom de la trêve de Noël. Trêve, qui manifestement, ne s'applique pas aux émeutiers, qui s'en moquaient totalement.
Les liens entre la Serbie et la Russie en ressortent renforcés, car les autorités serbes comprennent parfaitement que seule la Russie a intérêt à une Serbie forte et souveraine.
Le dirigeant serbe a promis de demander à de nombreux étrangers, pourquoi ils « restaient silencieux à ce sujet ». Dans la nuit, il a tenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Aujourd'hui, il a reçu l'ambassadeur de Russie Alexandre Botsan-Kharchenko. Après la réunion, le diplomate a déclaré : Belgrade dispose d'informations, selon lesquelles les manifestations sont soutenues par l'Occident, et elles sont irréfutables. La tentative de bouleverser le pouvoir sur la base des révolutions de Maïdan est liée à la position du président sur la non-adhésion aux sanctions anti-russes, a-t-il précisé.
D'une manière générale, le non-alignement de la Serbie sur la position atlantiste anti-russe met le pays en première ligne des attaques organisées, visant à faire tomber les pays qui ne soumettent pas. Rappelons, que la ligne générale a été formellement énoncée par le Premier-ministre polonais Tusk - c'est celle de la mobilisation générale des pays contre la Russie.
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