Les perturbateurs endocriniens peuvent favoriser les cancers, le diabète ou l'obésité (photo d'illustration) © Maxppp - PHOTOPQR/LE PROGRES/Richard MOUILLAUD
Selon une étude menée par la région Île-de-France et le Réseau Environnement Santé sur l'exposition des lycéens aux phtalates, sur 489 d’entre eux, huit des neufs perturbateurs endocriniens recherchés étaient présents.
Une étude, menée par la région Île-de-France et le Réseau Environnement santé pour mesurer l’exposition des lycéens aux perturbateurs endocriniens, montre un résultat sans appel. Huit phtalates, perturbateurs endocriniens, sur les neuf testés ont été retrouvés sur les bracelets de tous les volontaires. Au total, près de 500 élèves volontaires issus de 30 lycées parisiens et de banlieue ont en effet porté un bracelet en silicone pendant sept jours afin d’évaluer leur exposition à neuf phtalates.
Par ailleurs, le taux d’exposition maximum relevé dans le panel est 250 fois plus élevé que le taux d’exposition minimum enregistré sur l’un des participants. Ainsi, "les élèves plus exposés ont la possibilité de réduire leur exposition pour se rapprocher des moins exposés", indique l'étude.
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Plus présents dans les lycées du 93 qu'à Paris
Pour ne stigmatiser aucun élève, les résultats ont été donnés seulement par lycée. Mais d’un établissement à l’autre, les différences sont très importantes. Le taux d’exposition aux perturbateurs endocriniens est quatre fois plus important pour les lycéens de Seine-Saint-Denis que pour les Parisiens. "C'est flippant parce qu'on se dit qu'il y en a au quotidien, ça fait un peu peur...", s'inquiètent Dounia et Lina, élèves de première au lycée François Arago, à Villeneuve-Saint-Georges, rencontrées par France Inter.
Élise-Anne a porté le bracelet pour les besoins de cette étude. Élève en Terminale au lycée Louis-Le-Grand, elle a beaucoup appris de l'expérience. "Dans beaucoup de cas, on en entend parler et comme on n'agit pas on ne se sent pas complètement concerné et, là, ça encourage à agir et à sensibiliser autour de nous", dit-elle.
"Résultats très immédiats"
Des conseils pratiques ont aussi été donnés aux lycéens pour réduire ces polluants de leur environnement. Ou comment mieux sensibiliser les jeunes générations. "C'est important de comprendre qu'on n'est pas sur une problématique avec des résultats dans trente ou cinquante ans, mais de façon très immédiate", indique le toxicologue André Cicolella, président du Réseau Environnement santé.
"Les troubles du langage, les maladies infantiles, déjà perçus comme des problèmes assez importants, peuvent régresser assez rapidement" en réduisant notre exposition, indique-t-il. Limiter l’exposition aux perturbateurs endocriniens, c’est aussi prévenir à plus long terme les troubles de la fertilité, certains cancers hormono-dépendants ou encore le diabète et l’obésité.
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