Parfois, en France, il ne fait pas très bon tenter de vendre sa voiture sur certains sites de petites annonces : un individu l’a tenté récemment, s’est fait poignarder et voler son véhicule. Ce n’est pas le premier cas.
Parfois, en France, il ne fait pas très bon tenter de vendre un pantalon de jogging dans certains quartiers. Un adolescent l’a tenté récemment et s’est fait poignarder et tuer pour un vêtement de quelques dizaines d’euros. Apparemment, les guet-apens aux fausses petites annonces sont depuis plus de dix ans une “spécialité” des petits délinquants de ces quartiers.
Parfois, en France, il ne fait pas très bon enseigner l’histoire ou le français dans certaines communes, la représentation de certains tableaux classiques pouvant choquer nos petites têtes blondes ou presque, ce qui ne manque pas, toujours dans certaines communes, de déclencher des angoisses d’autant que ce n’est qu’un nouvel épisode “d’une longue liste depuis la rentrée”… Angoisses du reste compréhensible lorsqu’on découvre parfois des armes à feu ou des couteaux dans les mains des élèves. Rassurez-vous, le rectorat a clairement identifié que le danger n’était ni grave ni imminent. Ouf.
Parfois, en France, la jeunesse s’improvise cambrioleuse et manque de tuer une femme enceinte. Heureusement, cette jeunesse, affûtée comme du beurre chaud, laisse des indices subtils que la police parvient parfois à remonter.
Les cas se multiplient de jeunes déçus un peu virulents, de supporters anglais agités, de Kevin ou de Mattéo un peu trop vigoureux, d’adaptations ratées car trop passionnées d’un Roméo et Juliette modernisé…
Ne verrait-on pas là encore une fois une nouvelle preuve d’un réchauffement climatique délétère ?
Ou n’est-ce pas encore une fois la preuve indéniable d’une montée en puissance de l’ultra-droite violente et revancharde sur laquelle on va donc devoir cogner très fort, à coup de dissolutions et de discours martiaux ?
La question est complexe, et on comprend qu’elle titille. Le gouvernement, en ébullition, montre chaque jour qu’il s’est emparé du sujet.
Malheureusement, le travail de fond sur la justice n’est pas fait. C’est ballot.
Les propositions de réformes s’empilent comme autant de bricolages à la marge pendant que les budgets sont mesquinement inadéquats pour un pays comme la France. Comme dans tout le reste du système social français, la bureaucratie engloutit le plus gros morceau du gâteau : les procédures judiciaires sont devenues si complexes et si longues qu’elles nécessitent toujours plus de moyens qui ne sont plus dévolus à rendre la justice, mais simplement à huiler les petits engrenages de l’Institution, ce qui n’a plus rien à voir.
Concrètement et contrairement à ce qu’en rapporte une presse toujours plus veule, la racaille qui pourrit l’existence de millions de Français n’est tout simplement pas condamnée.
La prison et l’isolement qui la caractérise sont sous-utilisés, ne permettant donc aucun répit aux populations confrontées toujours aux mêmes crapules. Petit-à-petit infuse l’évidence qu’à ne plus mettre en taule que les pires numéros (et encore), on favorise l’émergence obstinée de tous les autres dont les pires penchants s’expriment d’autant plus librement que les sanctions peinent à trouver application.
On dit (certes facilement) que la prison transformerait les délinquants en criminels. Ce n’est pas si certain puisque cela dépend avant tout de l’organisation (logistique notamment) de la mise à l’écart des individus dangereux, de la dynamique des groupes présents, de l’encadrement. Et il est clair que la France a d’énormes efforts à faire de tous ces côtés ; les gardiens sont en sous-effectif chronique, mal formés et mal payés, l’accompagnement et l’encadrement ou la formation des prisonniers sont insuffisants voire inexistants.
Mais surtout, la prison n’étant plus utilisée qu’à titre exceptionnel pour des crimes particulièrement graves, elle devient un véritable rite de passage bien plus efficace à marquer l’entrée dans la vie adulte qu’un diplôme en carton comme l’actuel Baccalauréat ou le Brevet des collège qui fait rire tout le monde.
On sait inversement que l’application de sanctions systématiques et rapides (i.e. pas rares, fluctuantes et molles) est l’unique façon réellement testée et éprouvée de discipliner les individus qui n’y parviennent pas autrement sans d’ailleurs que la sévérité soit la règle. L’important reste de la cohérence de ces sanctions d’une personne à l’autre et dans le temps, ce qui est devenu une vaste blague en France.
Enfin, les sanctions ne peuvent être suivies de récompenses imméritées, qui envoient des signaux parfaitement contradictoires. Là encore, le système pénal français, distribuant des sanctions trop souvent inadéquates, de façon aléatoires, et après des temps calamiteusement longs, s’ajoute à un environnement d’aides sociales délirantes, trop nombreuses et saupoudrées de façon aussi laxiste qu’aveugle qui ne parvient pas encourager les comportements désirables par rapport aux autres.
Ici, on se heurte à un problème idéologique : on a décidé depuis un demi-siècle qu’il était inconcevable de garantir l’utilisation logique et normale de la sanction, en la posant aussi rarement que possible. La société sociale-démocrate, câline et bisounoursique, s’est voulue douce, aimable, ouverte, ultra-inclusive et cotonneuse, maternelle au point de refuser l’usage raisonné de la force.
Et en France Bisounours, le manque de prisons constitue une excellente excuse pour ne pas en user.
Cependant, compte-tenu de la taille de la population, on pourrait (devrait !) doubler le nombre de cellules disponibles et on serait encore en-dessous des besoins réels, notamment pour compenser la vétusté de certains établissements qui feraient honte même à des pays du Tiers-monde. Mais là encore, comme pour l’application de sanction de façon rapide et logique, on se heurte à un problème idéologique profond que je détaillais dans un précédent article.
Dans une société équilibrée, l’application des sanctions fait aussi partie du rôle des autorités parentales, des institutions d’encadrement. Or, lorsque les parents sont globalement absents et que leurs enfants ne sont plus soumis à des figures d’autorité parce que les institutions, partout, refusent d’user de la force, de la contrainte et de la sanction, pourtant seuls marqueurs de l’interdit, alors c’est le groupe qui se charge de le faire et ce dernier s’auto-alimente et se calibre en boucle interne ce qui ne peut aboutir qu’à toujours plus de violence et de comportements extrêmes (ce qu’on observe assez bien actuellement).
L’aboutissement est toujours l’auto-destruction, vers laquelle on se dirige de façon assez guillerette si l’on en juge par la gourmandise avec laquelle les clowns au pouvoir nous y emmènent.
Ce pays est foutu.
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