Jeudi dernier, Jean-Luc Meissonnier, maire de Baillargues, dans l'Hérault, a voulu forcer l’entrée de l’aire de l’accueil de Castries pour y installer des gens du voyage. Comment ? Pourquoi ? La Métropole de Montpellier a porté plainte.
"Un coup de folie", "surréaliste", "lunaire"… Les commentaires ne manquent pas sur le coup de sang, jeudi dernier, sur les coups de 11h, du maire de Baillargues, quand celui-ci, au volant d’une pelleteuse, a défoncé la barrière d’entrée de l’aire d’accueil des gens du voyage de Castries, pour y faire entrer des caravanes qui s’étaient installées sur sa commune. Un acte illégal, répréhensible… et qui lui vaut une plainte de la Métropole de Montpellier, déposée le jour même, à 15 h45, par le chef d’unité dédié.
Un accès refusé pour deux raisons
Extraits : "Vers 11 h, le service “gens du voyage” a reçu un appel téléphonique de Jean-Luc Meissonnier. Il demandait l’ouverture des places restantes à l’aire de Castries. Le chef de service lui a répondu par la négative pour deux raisons. La première est que l’aire n’est pas achevée et que les places disponibles ne sont pas alimentées en fluide."
Le second motif du refus est que les familles qui accompagnaient le maire de Baillargues sont « interdites sur les aires de la métropole aux motifs d’agressions de personnel et de dettes suivies de condamnation par le tribunal de référés."
La suite ? "Il a rappelé cinq minutes plus tard. Il m’a hurlé dessus en criant qu’il allait débarquer sur l’aire avec un engin de chantier pour dégager l’entrée de l’aire."
"Le ton est monté très haut"
Le courageux maire de Baillargues, accompagné notamment de « cinq ou six policiers municipaux » et d’agents techniciens de sa commune, a alors débarqué "au volant d’un tractopelle", "il voulait pénétrer sur l’aire". Résultats, toujours d’après les propos tenus par le chef d’unité lors du dépôt de plainte : "J’ai vu les dégâts, à savoir que la barrière d’accès était détruite, le système anti-effraction, constitué de rochers, était déplacée. Avec le maire, je me suis accroché verbalement et sévèrement, le ton est monté très haut mais nous n’en sommes pas venus aux mains. Je précise que le maire était incorrect." Avec cette phrase attribuée à Jean-Luc Meisonnier : "Si t’es pas content, tu diras au préfet que le maire a pété un câble, que j’ai tout démoli, j’assume."
Une version peu ou prou corroborée avec celle du maire, avec dans un premier temps, une réelle tension, durant laquelle les gens du voyage déjà installés sur l’aire ont fait entrer les enfants présents dans les caravanes. Avant que l’agitation ne redescende.
Les caravanes installées à Baillargues évacuées ce mercredi
Ce mercredi, si des cailloux bloquant l’accès à la zone en travaux avaient été replacés, la barrière porte encore les marques de la pelleteuse. Cassée en deux, descellée, la barrière, selon le chef d’unité de la Métropole coûte à la collectivité "la bagatelle de 40000 €". Plus les frais annexes.
Quant à la famille de gens du voyage que Jean-Luc Meisonnier avait voulu déplacer à l’aire d’accueil de Castries, elle a été évacuée ce mercredi soir, en présence des gendarmes, du Psig et de la police municipale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.