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Sur toutes les ondes, la question de l’identité des neuf agresseurs est en jeu. Il est assez sidérant que personne ne semble avoir remarqué, ou en tout cas commenté, un premier fait évident : cette scène est totalement masculine. Ce sont uniquement des hommes qui s’agressent. Les violences entre bandes de jeunes sont typiquement virilistes.
Au démarrage de l’altercation, un jeune homme aurait tiré les cheveux d’un autre en le qualifiant de « tchikita ». Ce terme argotique marseillais, titre de la chanson qui passait à ce moment-là dans le bal, décrit une « femme parfaite » ou « sexy ». Nous pouvons imaginer que ces mots sont immédiatement prononcés comme, et pris comme, une insulte. La sociologie le renseigne depuis longtemps : la culture viriliste est un support identitaire des hommes des milieux populaires – même s’ils n’en ont vraiment pas le monopole ! Elle fonctionne comme un refuge, une identité que l’on surinvestit parce qu’elle est valorisante là où l’appartenance de classe et/ou la couleur de peau génèrent, pour des raisons sociales et culturelles, une image de soi dévalorisée. Après ces mots sans doute ressentis comme une remise en cause de la virilité, la situation dégénère : les rugbymans ont leurs poings, les autres ont leurs lames de couteau.
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ICI : Crépol : le choc des visions
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