L’info de la semaine– L’industrie et les services en France accusent désormais une récession aussi sévère que lors des deux premiers confinements ! La récession dans la zone euro pourrait s’installer jusqu’au second trimestre de l’année 2024. C’est en tout cas ce que nous vous expliquerons dans le numéro de décembre de Finance & Tic.
La situation en France est, sans surprise, pire, notamment dans le secteur industriel, lequel est en récession depuis juillet 2022, atteignant aujourd’hui un plus bas depuis mai 2020, période où nous étions en plein (premier) confinement ! Circonstance nouvelle et aggravante : les services sont pareillement touchés par cette récession, qui leur fait atteindre un plus bas depuis novembre 2020, soit la période du deuxième autoenfermement soviétique covidique. De plus, le PIB français devrait inévitablement (c’est-à-dire sauf nouveau changement de méthodologie de l’INSEE) connaître une baisse significative au 4e trimestre 2023, la hausse du chômage ayant pour sa part déjà commencé.
L’Allemagne et l’Italie, dont les économistes attentifs guettent l’écart de taux, le spread, vont également finir l’année 2023 en récession. Pour Berlin, ce devrait de l’ordre de -0,5% en volume sur l’année, ce qui ne l’empêchera pas de devenir la troisième puissance économique mondiale, devant le Japon. L’économie a parfois de ces mystères : devoir choisir entre chauffer sa population ou construire des berlines cet hiver, mais se hisser en même temps sur le podium des premières puissances économiques mondiales…
Le chiffre de la semaine
60%, la part des Français qui a renoncé à acheter du « made in France » à cause de l’inflation
C’est officiel mais là encore sans surprise : l’inflation fait reculer la consommation des produits « made in France », 60% des Français renonçant désormais à acheter des produits tricolores en raison de la hausse des prix, selon une étude d’Opinion Way. Ce sondage révèle néanmoins que les Français demeurent toujours attachés à l’origine des produits qu’ils consomment, mais que le prix est devenu un frein majeur. Pour preuve, parmi les personnes interrogées, 85% consomment déjà du « made in France » et 89% souhaiteraient en acheter davantage. On touche là toute la différence entre la préférence révélée (par les actes de consommation) et la préférence déclarée, débat classique entre économistes.
Cependant, la tendance consistant à trouver les produits français trop chers est particulièrement marquée chez les jeunes, qui représentent la majorité des personnes ayant cessé d’acheter des produits made in France. Face à cette situation, les distributeurs sont appelés à mettre en avant les produits français dans leurs rayons et à travailler sur la diversification de l’offre. Ce qui ne renflouera pas les jeunes, lesquels devront même, pour certains, accepter de laisser leur logement pendant les JO en échange d’un billet de 100 balles que leur jettera au visage la ministre des Sports.
Les industriels français, quant à eux, sont sommés de veiller à maintenir des prix compétitifs tout en garantissant une qualité élevée. On en viendrait presque à regretter Arnaud Montebourg !
La déclaration de la semaine
« Deux temps pour négocier, c’est nécessaire pour conserver un équilibre et préserver les petites marques » Olivia Grégoire, ministre du Commerce
Après Bruno, je vous présente sa collègue Olivia. Elle est ministre du Commerce et elle a lu dans sa boule de cristal que l’inflation alimentaire, ce serait fini un peu après la dinde. De Noël (pas Olivia).
En effet, les sénateurs et les députés ont trouvé un accord pour avancer la date des négociations commerciales entre les marques et les distributeurs. Ces négociations, qui se concluent traditionnellement le 1er mars, devront désormais être closes au 15 janvier pour les PME et au 31 janvier pour les autres marques. Cette mesure viserait à faire baisser plus vite les prix des produits alimentaires dans les magasins. Notre (dilaté et hilarant) ministre de l’Économie, Bruno Lumière©, a assuré que des baisses de prix seraient effectives dès le 15 janvier. La baisse de l’inflation sur les produits alimentaires tend à confirmer l’efficacité de cette mesure. En octobre, l’inflation sur les produits alimentaires s’élevait à 7,7%, contre 9,7% en septembre et 15,9% en mars dernier. Cependant, ce ralentissement de la hausse (une désinflation donc) ne signifie pas que les prix vont baisser (déflation) et donc compenser l’inflation qui continue de dépasser les 4% en octobre en glissement annuel.
Finalement, pour mettre fin à l’inflation, nul besoin de banque centrale : la macronie l’a fait en deux temps, trois mouvements. En marche a vraiment un côté militaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.