15 novembre 2023

L’Asie centrale, base arrière américaine

Dans l’engrenage de la guerre

En un an, Washington a mis en place son dispositif militaire en Asie centrale. A bas prix : quelques dizaines de millions de dollars d’aide lui ont suffi pour obtenir l’accord de dirigeants trop heureux de renforcer, par cette alliance, leur propre pouvoir. Grande perdante, la Russie voit son influence reculer rapidement dans la région.

Les véhicules militaires quittent la base située à l’aéroport de Manas, près de la capitale kirghize. Ils se dirigent vers Marmarnaya, un village voisin. En arrivant dans ce bourg de 1 700 habitants, ils s’arrêtent, et les soldats commencent leur patrouille de routine. L’ambiance est détendue ; quelques militaires américains et norvégiens distribuent des biscuits aux enfants. Au centre du village, le maire, M. Jindizbele Mazhitov, et plusieurs villageois commencent à discuter : ils se plaignent du bruit des avions militaires qui atterrissent et décollent jour et nuit ; du fait que pas une personne du village ne travaille à la base ; des routes défoncées ; des écoles qu’il faut remettre en état. Les habitants du village espèrent que l’arrivée de 1 900 militaires de sept pays différents non loin de chez eux leur permettra de transformer leur vie.

Pour mener sa guerre contre le terrorisme international, Washington a envoyé des troupes sous sa direction dans plusieurs pays de l’ex-Union soviétique. Les premières arrivèrent sur la base aérienne ouzbèke de Khanabad, d’où elles jouèrent un rôle majeur dans la campagne aérienne menée contre les talibans basés dans le nord de l’Afghanistan. Depuis, des forces américaines stationnent dans d’autres bases au Tadjikistan, et près de l’aéroport de Manas, au Kirghizstan. Un groupe de deux cents soldats des forces spéciales a gagné la Géorgie, afin de former l’armée du pays et de l’aider à mener des opérations antiterroristes dans les gorges du Pankisi, près de la frontière troublée de la Tchétchénie. Les événements du 11 septembre 2001 ont, en fait, accentué des tendances à l’œuvre depuis dix ans dans la région : le recul de l’influence de Moscou et l’installation de la nouvelle hyperpuissance mondiale.

L’arrivée des Américains a réveillé les espérances des populations. Le Kirghizstan en a retiré 24 millions de dollars d’avantages économiques ; l’aide militaire à la Géorgie pour la formation de quatre bataillons, composés chacun de cent soldats, est estimée à 64 millions de dollars...

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