Première Loi : un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant inactif, laisser cet être humain exposé au danger,
Deuxième Loi : un robot doit obéir aux ordres donnés par les êtres humains, sauf si de tels ordres sont en contradiction avec la première loi,
Troisième Loi : un robot doit protéger son existence dans la mesure où cette protection n’est pas en contradiction avec la première ou la deuxième loi. »
Manuel de la Robotique 2058 ap.J-C
C’est en 1942 qu’Isaac Asimov, célèbre auteur de science-fiction
américano-russe, pose ses Lois de la Robotique. En 1986, il ajoute une
quatrième Loi :
« Loi Zéro : un robot ne peut nuire à l’humanité, ni laisser sans assistance l’humanité en danger ».
Depuis lors, ces « Lois », concernant de fictives machines intelligentes, n’ont jamais été remises en cause et ont même été maintes fois appliquées, y compris par les juristes de l’Union européenne qui s’y réfèrent aujourd’hui pour fixer le cadre d’utilisation des robots actuels, bien réels eux (Résolution du 12 février 2019 du Parlement européen sur une politique industrielle européenne globale sur l’intelligence artificielle et la robotique).
Techniquement, il est admis que lorsque le robot est le corps, l’IA
est le cerveau ; qu’en est-il du cadre juridique et des garde-fous qui
en protègent l’humanité ?
Le droit, et ses praticiens, sont aujourd’hui soumis à l’utilisation
toujours plus invasive de l’IA et de ses dérivés. Poser un cadre
juridique est une évidence mais quel cadre et pour quelle utilisation ?
Nous devons en garder le contrôle, la maîtriser, la contenir tout
en s’en emparant ; avocat.e.s formé.e.s au numérique, tant pour
prévenir les libertés de nos clients que pour protéger nos cabinets
et nos pratiques, nous devons rester les maîtres à bord.
Nous ne devons pas nous contenter d’une utilisation utilitaire mais bien
en maîtriser les contours pour gagner en qualité de la défense et en
compétence. L’IA doit rester un robot assujetti aux Lois de la robo-
tique, et non une intelligence sans maître au service des intérêts
privés, ou une intelligence permettant plus de contrôle social ou une
surveillance généralisée de la population.
Le Syndicat des Avocats de France a décidé de prendre la question à bras le corps, craignant que de vieilles idées d’ordre et de sécurité mettent en péril ce que l’IA propose en termes d’avancées technologiques. Loin du mirage numérique, nous proposons de prendre le contrôle ; l’IA ne doit pas porter atteinte aux droits fondamentaux de toutes et tous et doit nous protéger de tout danger.
Pour que l’intelligence collective l’emporte, l’IA doit être maîtrisée.
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