« Attention, sujet brûlant. Ce mardi, les ministres de l’Énergie des Vingt-Sept vont tenter, à Luxembourg, de trouver un accord sur la réfome du marché de l’électricité. « Nous devrons peut-être y passer la nuit, mais nous nous quitterons sur un accord », a affirmé la ministre espagnole Teresa Ribera, présidente du Conseil, en arrivant à la réunion. « Si nous n’avons pas d’accord aujourd’hui, ce sera difficile d’avoir un texte avant la fin du mandat du Parlement européen », a de son côté souligné la commissaire Kadri Simpson. »
L’urgence est pourtant là. « Il faut donner un signal de maîtrise des prix à tous les Européens avant l’hiver », insiste l’eurodéputé (Renew) Christophe Grudler. Pour espérer que le conseil de ce mardi soit conclusif, il faut d’abord que la France et l’Allemagne s’alignent. À Hambourg, la semaine dernière, Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont traité de la question du marché de l’électricité en tête-à-tête, pour tenter, sans témoin, de purger enfin leurs différends. À l’issue, le président français a affirmé qu’un accord sur le marché de l’électricité était « à portée de main » tandis que le chancelier allemand jugeait que « le plus probable » était en effet « une solution européenne commune ». Emmanuel Macron l’a promise avant la fin octobre.
L’électricité nucléaire
Depuis que la Commission a présenté un projet de réforme au printemps, les discussions sont dans l’impasse. Le nœud du problème se présente sous la forme des 56 réacteurs nucléaires existants en France. Un parc unique en Europe, placé au croisement de deux lignes de fractures qui traversent les Vingt-Sept. La première porte sur le rôle de l’électricité nucléaire dans la transition énergétique du continent. La seconde, sur la compétitivité des prix de l’électricité que chaque État est en mesure d’assurer à ses citoyens et à ses entreprises. »
Avant la réunion du Conseil, la ministre française de la Transition énergétique Agnès Pannier Runacher a organisé en début de matinée une rencontre avec certains de ses homologues de l’Alliance du nucléaire, la coalition des pays partisans de l’atome au sein de l’Union formée cette année pour peser sur les débats européens. Une séance de « team building » avant le bras de fer ? Si l’opposition au nucléaire reste vive et pollue systématiquement les négociations sur les enjeux énergétiques, le débat s’est déporté ces dernières semaines sur la compétitivité. »
La dispute franco-allemande n’a « pour une fois rien à voir avec la forme de l’énergie, qu’elle soit nucléaire ou renouvelable, mais avec l’organisation du marché », a déclaré le ministre allemand (Vert) de l’Économie, Robert Habeck, le 11 octobre. Le problème du parc nucléaire français ? À ses yeux, c’est surtout qu’il est exploité par EDF, « un groupe public qui, grâce aux garanties de l’État, peut éventuellement faire ce qu’un système d’économie de marché ne peut pas faire». Autrement dit, Berlin redoute que la France vende ses électrons à perte, pour mieux attirer sur son sol des industriels pour qui l’Allemagne, privée du gaz russe, est brutalement devenue moins séduisante. Pour Agnès Pannier-Runacher, il ne faudrait pas que cette inquiétude d’une éventuelle distorsion de concurrence ne soit, encore une fois, un « prétexte » pour discriminer le nucléaire. « C’est le nucléaire qui assure la sécurité énergétique » de l’Europe, a-t-elle martelé mardi avant l’ouverture des débats. »
Subventionner les prix avec un bouclier tarifaire c’est évidemment creuser les déficits et la dette, là où il suffirait… de simplement vendre l’électricité française au vrai prix français et pas au prix de la plus mauvaise centrale à charbon allemande.
Reste à voir si la France aura la force de ne pas se faire couillonner ce qui est loin d’être acquis.
Source Le Figaro.fr ici
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