L’info de la semaine : Le géant nippon des NTIC exhorte son pays à prendre le virage de l’IA. Le PDG de SoftBank, Masayoshi Son, vient de lancer un appel passionné pour que le Japon adopte beaucoup plus massivement l’intelligence artificielle (IA) et fasse même en la matière preuve de beaucoup plus de proactivité : il a ainsi mis en garde sa patrie contre le risque de devenir un « poisson rouge » dans un monde peuplé d’orques technologiques, thématique dont nous traitons régulièrement dans Finance & Tic. M Son a notamment souligné que l’avenir du pays dépendait de sa décision de s’emparer de l’IA ou de rester – définitivement – en retrait de ses avancées. Pour justifier sa métaphore halieutique, il a averti que, d’ici 20 ans, l’écart entre l’IA et l’intelligence humaine serait immense, similaire à la différence entre un être humain et un poisson rouge, même si cela dépend tout de même de quel être humain on parle : s’il s’appelle Bruno ou Christine, le doute reste permis…
Du haut d’une légitimité rendue très discutable par de nombreux échecs en matière d’investissements et l’excessif niveau d’endettement du groupe, le PDG de SoftBank en a profité pour reprocher aux entreprises japonaises de ne pas assez intégrer l’IA dans leurs process. La déclaration survient après l’introduction en bourse de sa filiale Arm, véritable bouée de sauvetage spécialisée dans les microprocesseurs, censée investir massivement dans l’IA, en partenariat avec OpenAI (qui a conçu ChatGPT), le but étant d’offrir des solutions d’IA générative aux entreprises japonaises.
La nervosité de Son a toute de même de quoi interroger et rien ne dit qu’il ne finira pas lui aussi par faire des bulles dans un bocal au bout d’un M Son…
Le chiffre de la semaine
124%, le taux d’inflation en Argentine en glissement annuel
L’indice mensuel des prix à la consommation en Argentine a grimpé de 12,4%… pour le seul mois d’août dernier, soit son niveau le plus élevé depuis 32 ans ! Pire encore, le taux d’inflation en glissement annuel atteint 124%, ce qui signifie que, par rapport au début de l’automne 2022, les prix argentins ont, en moyenne, plus que doublé !
C’est dans ce contexte qu’émerge Javier Milei, grâce à sa promesse de dollariser l’économie pour lutter contre l’hyperinflation et la pauvreté croissante du pays (qui rejoindra les BRICS+ le 1er janvier 2024) depuis 2018. Milei, qui prône un « capitalisme libertarien » (comprendre un vrai capitalisme de propriétaires) et une réduction radicale du rôle de l’État, s’est hissé en tête des primaires en août dernier avec un score inattendu de 29,86% des voix, devançant les autres candidats. Devenu le favori, Milei a eu la bonne idée de nuancer sa proposition de dollarisation, la présentant désormais comme un « système de libre concurrence de monnaies » (il a lu Hayek), dans lequel le dollar l’emporterait sur le peso.
Cependant, un certain scepticisme règne quant à la faisabilité de cette idée, car la dollarisation nécessite un stock important de dollars pour se substituer à l’actuelle base monétaire, cash dont l’Argentine ne dispose pas. Malgré les doutes, les partisans de Milei estiment que la dollarisation est déjà de facto en cours en Argentine, puisque les citoyens détiennent environ 245 Mds $ en espèces ou sur des comptes à l’étranger, et ce malgré un strict contrôle des changes. Premier tour d’ici quinze jours…
La déclaration de la semaine
« Un modèle de langage peut nous aider à améliorer les textes que nous rédigeons. »
Des responsables de la BCE
La BCE envisage d’adopter plus largement l’IA, notamment pour une analyse plus approfondie de l’inflation, suite à une série d’erreurs en matière de prévisions et de décisions de politique monétaire. L’utilisation de l’IA permettrait notamment, selon l’institution, de « collecter, nettoyer, analyser et interpréter ces données de manière plus efficace » ; ce qui n’est pas bien difficile quand on voit le niveau de ChLag (Christine Lagarde) !
Les banquiers centraux européens envisagent même d’automatiser le processus de classification des données provenant de nombreuses entreprises, banques et entités du secteur public, dans le but de mieux comprendre leur situation financière et économique. Comble de l’ironie : ils souhaitent également simplifier leur communication – est-ce un aveu ? – en utilisant l’IA pour rendre leurs messages plus compréhensibles pour le grand public. Cette approche pourrait inclure le développement d’un modèle de langage destiné à rédiger des textes plus accessibles et l’utilisation de réseaux neuronaux de traduction automatique pour communiquer avec les citoyens européens dans leur langue maternelle.
Une question subsiste : quand nous apercevrons-nous que ChatGPT a remplacé ChLag derrière son pupitre ?
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/10/07/lia-na-rien-dintelligent-la-caste-non-plus-par-florent-machabert/
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