Si les changements climatiques, dont les signes sont de plus en plus évidents, forcent les gouvernements à prendre des décisions radicales dans l’optique de revirer le navire de bord, une réalité les rattrape : l’inflation et l’augmentation du coût de la vie.
Voilà pourquoi le Royaume-Uni croit que de forcer les consommateurs à adopter les véhicules électriques trop rapidement ne fera qu’ajouter un poids à leur fardeau financier. On a donc pris la décision de repousser l’interdiction de vendre des véhicules thermiques neufs au Royaume-Uni de 5 autres années.
Terrain glissant
La décision du premier ministre Rishi Sunak aurait été motivée par le prix élevé des véhicules électriques. À son avis, le fait de forcer les consommateurs à acheter électrique ne les aide pas du point de vue financier. Voilà pourquoi il compte autoriser la vente de véhicules thermiques neufs jusqu’en 2035 plutôt que 2030 comme le gouvernement anglais l’avait, à l’origine, annoncé. Il prétend que cette décision serait une manière « d’apaiser la transition énergétique au pays ».
Évidemment, une telle décision agit un peu comme un couteau à deux tranchants. D’une part, les arguments de M. Sunak sont tout à fait légitimes dans un monde où la classe moyenne est de plus en plus serrée dans un étau. Sans rabais incitatifs du gouvernement, les véhicules électriques neufs sont très coûteux, même si l’on tient du fait qu’on ne consomme plus de carburant. Pour plusieurs familles, c’est simplement hors de portée.
Cette stratégie pourrait toutefois avoir avec son lot d’effets pervers en ce sens qu’elle pourrait alimenter les détracteurs des véhicules électriques, devenir une arme politique ou, pire, motiver les constructeurs d’automobiles à mettre en marché davantage de véhicules polluants.
Rappelons que c’est en motivant la vente de véhicules électriques que leur prix peut éventuellement baisser. C’est aussi en imposant leur commercialisation dans un marché X que les constructeurs créent de la concurrence entre eux, ce qui permet de réduire les prix. À ce compte, il y a encore énormément de questions qui entourent la décision de M. Sunak : ce qu’il compte faire durant ces 5 ans supplémentaires, notamment.
L’avis de RPM
La décision de M. Sunak est très étrange. Non seulement transpose-t-il en 2035 un problème que nous vivons en 2023, mais il va également à l’encontre du consensus global de collectivement réduire nos émissions de GES. Oui, c’est vrai. La vie coûte cher, et les véhicules électriques neufs sont très coûteux. Mais si les consommateurs n’en achètent pas parce que le prix est trop élevé, l’offre deviendra forcément plus élevée que la demande, et les prix finiront par baisser. L’économie effectuera son travail.
D’ici 2030, la situation économique aura certainement beaucoup changé. Il est curieux de voir un premier ministre assumer que les problèmes d’aujourd’hui ne seront pas réglés dans 7 ans. Il devrait savoir que c’est en motivant la fabrication de véhicules électriques, surtout dans son propre pays, que les constructeurs finiront par offrir aux consommateurs des prix concurrentiels qui concorderont mieux avec leur réalité financière.
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