13 octobre 2023

le Gouvernement continue à tirer sur l'hôpital public

Il semblerait que le service public français de santé en général et l'hôpital en particulier soient l'une des cibles privilégiées de nos Gouvernements néolibéraux successifs. En effet, pourquoi financer un service de soin de qualité, s'il est possible de le détruire pour le rendre inefficace et ainsi ouvrir l'espace au secteur privé. Une sélection par l'argent pourra ainsi achever la restructuration, ou plutôt la déstructuration, de la société française, en pleine marée de paupérisation.

Le projet du Gouvernement demande à la Sécurité sociale de faire une coupe de 600 millions d'euros dans le financement des hôpitaux publics français. Cette nouvelle, pour le moins choquante, est pourtant très discrètement traitée par les médias français, voire franchement et volontairement ignorée. Un article de Marianne est à noter.

Il faut dire que les tensions sont déjà maximales dans le domaine hospitalier. Un exemple récent, celui de Quimper, où les habitants se battent, parfois au sens direct du terme, pour empêcher la fermeture du service des urgences la nuit. Le meilleur moyen de faire des économies, le plus "efficace", est en effet la fermeture. Plus d'hôpitaux, plus de déficit.

Or, le déficit de la branche santé de la Sécurité sociale a explosé avec la gestion désastreuse du Covid, comme le montrent les données officielles :

Dans ce contexte, le Gouvernement veut faire baisser le budget hospitalier. Rapide historique récent de ces absurdités politiques. L'hôpital est chroniquement sous-financé. En février 2023, le Gouvernement annonce une rallonge de ... 600 millions d'euros, ce qui est manifestement le chiffre fétiche de nos manageurs gouvernementaux. Dans un cadre de tensions sociales et économiques, des annonces politiques sont alors faites par Macron, comme l'augmentation des salaires et la facilitation de l'accès aux soins - la fermeture des urgences doit manifestement en faire partie. Mais ces annonces coûtent cher et dès août, il est clair que le budget ne peut être bouclé : selon la Fédération hospitalière de France, il lui manque 3 milliards.

Donc, puisque l'hôpital est en déficit, il faut encore lui faire faire des économies. D'un côté, l'on annonce une revalorisation du travail de nuit, qui entraîne un surcoût de 700 millions d'euros environ, et "en même temps" l'on veut imposer une coupe sèche de 600 millions. Est-ce de l'incompétence ou de l'hypocrisie ? Non, c'est une ligne politique.

Les Agences régionales de santé présentent des budgets locaux sur cette ligne, qui sont souvent retoqués par les pouvoirs régionaux :

"En Bretagne, comme dans beaucoup de régions de France, la situation est plus que tendue dans de nombreux hôpitaux. Le conseil régional a voté un avis défavorable au Projet régional de santé présenté par l’Agence régionale de santé (ARS). Manque d’ambition, manque de moyens financiers, les griefs sont nombreux."

N'ayons aucun doute sur le caractère volontaire de cette politique, qui est stable et continue à se renforcer en produisant les effets attendus : décrédibilisation du service public de santé, qui objectivement n'a plus les moyens de fonctionner normalement, ce qui doit justifier à terme de l'enterrer comme modèle trop social ; tensions sociales, qui justifient une politique de plus en plus autoritaire et répressive ; déstructuration de la société, dont les plus fragiles ne peuvent plus être soignés dignement, ce qui permet l'extinction physique et morale de la classe moyenne et la marginalisation des plus pauvres, laissant ainsi l'espace à une "élite" parasite.

C'est le programme néolibéral des sociétés globalisées, qui continue à être mis en place par le Gouvernement français, contre l'intérêt de la population et du pays. Et à part Philippot, l'on entend très peu de voix dans notre opposition bien disciplinée pour s'y opposer.

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