“Donnez-moi la vie, donnez-moi la douleur, donnez-moi à nouveau moi-même.”
-Tori Amos, “Little Earthquakes” (Petits tremblements de terre)
L’histoire d’Oliver Anthony et de sa chanson “Rich Men North of Richmond” ne cesse de s’améliorer. L’hymne folklorique d’Oliver pour ce que Gary North appelait “le restant” et que Ron Paul considérait comme “la majorité silencieuse” ne s’est pas seulement échappé du confinement, il est devenu une chose vivante, qui respire.
Et je ne saurais trop insister sur l’importance de ce moment. Sa chanson est si simple. Et pourtant, les vérités simples en disent long.
Après s’être hissé au sommet des classements de streaming sur Spotify
et Apple Music, Oliver devient un authentique héros populaire en
refusant l’argent fondamentalement sale de l’industrie musicale : huit millions de dollars !
Il sait que cet argent est assorti d’un grand nombre de conditions ; des conditions qui seraient le genre même des tentations qui l’ont poussé à écrire la musique qu’il a faite en premier lieu.
Non seulement il refuse, mais en plus il crache sur leur offre. Parce que leur offre était, selon ses propres termes, “un salaire de merde” . Même s’il ne se soucie pas de l’argent, il en vaut dix fois plus maintenant, grâce à ce qu’il leur a craché au visage.
C’est le moment où quelqu’un dit enfin : “Ce n’est pas une question d’argent.”
Cela concerne “les gens comme moi et les gens comme vous”.
Paradoxalement, c’est en refusant les grosses sommes d’argent, en ne se vendant pas, que l’on gagne vraiment de l’argent, surtout à l’ère du crowdfunding et de la capacité des créateurs de contenu à contourner les gardiens des entreprises.
Si vous avez des doutes à ce sujet, si votre armure émotionnelle se lève et que vous commencez immédiatement à chercher l’homme derrière le rideau qui pose l’AstroTurf, je vais faire quelque chose que je ne fais jamais… Je vous mets un lien vers *frissons* une page Facebook, pour que vous puissiez lire l’histoire de cet homme vous-même.
Voici le lien. Arrêtez de lire mon baratin et lisez son histoire, parce que c’est le genre de chose qui explique directement pourquoi il a refusé l’argent.
Entendre les histoires, ressentir la douleur et l’angoisse des personnes touchées par sa musique est une rémunération en soi.
C’est du vrai capital. Les gens sont heureux de dépenser de l’argent pour des choses réelles qui leur apportent de la valeur. Ils se sentent honorés de soutenir quelqu’un qui parle en leur nom. Et avec cela vient la responsabilité de rester aussi authentique que possible, parce que demain est un autre combat.
Demandez-moi comment je sais cela…
L’authenticité est la vraie monnaie du royaume
L’un des tout premiers articles de blog que j’ai publiés sur Gold Goats ‘n Guns en 2016 s’intitulait “The Authenticity Gap” (le choc de l’authenticité). J’y identifiais les raisons pour lesquelles les Millennials seraient la génération qui trahirait l’establishment et donnerait la présidence à Trump plutôt qu’à Hillary Clinton.
C’est une génération plus consciente de la façon dont elle est foutue que la mienne ne l’était. Et bien que leur identité politique soit en mutation – ils ont été élevés avec les sarcasmes de Comedy Central qui représentent un mécanisme d’adaptation au mensonge – ils ont une quasi-obsession pour les choses naturelles – les vêtements en fibres naturelles, la mode des bûcherons, les choix alimentaires de la ferme à la table, etc.
Ils ont transformé leurs maîtrises en justice sociale en des doctorats sur les cocktails, cappuccinos et bières artisanales… et bénis soient-ils. Je peux enfin me procurer un bon whisky sour lorsque je visite mes amis dans le sud de la Floride.
Au moins, certains d’entre eux sont maintenant des entrepreneurs.
Leur identité culturelle est un grand cri d’authenticité dans une mer de prétentions. Le manque d’authenticité d’Hillary est tout simplement trop important pour que de nombreux Millennials puissent s’adapter à ce système de valeurs.
Et c’est exactement ce qui s’est passé. Beaucoup d’entre eux sont restés chez eux et certains, comme Oliver Anthony, ont voté pour Trump. Aucun analyste politique n’avait modélisé des types comme lui en 2016.
Il avait 23 ans et travaillait 16h par jour dans une usine de papier.
Revenons au présent. Relisez cet article, remplacez “Hillary” par l’ensemble de “l’establishment de Davos post-COVID” . Et dites-moi que les mêmes problèmes ne sont pas sur le point de se reproduire.
Le DNC est actuellement en guerre contre lui-même pour savoir qui doit être son porte-drapeau. Il y a au moins trois factions que je peux identifier par déduction et qui se disputent le contrôle. Hillary tente de revenir dans le club en se réjouissant de l’inculpation de Trump tout en parlant au nom des néoconservateurs qui veulent à tout prix que la guerre en Ukraine continue.
Obama tente de s’accrocher à son quatrième mandat tout en essayant de trouver comment remplacer Biden et Harris avant la saison des primaires.
Quelqu’un d’autre (Wall St. ??) s’en prend maintenant à Obama.
Robert F. Kennedy Jr. joue le rôle de Bernie Sanders, mais comme réaliste plutôt que faux populiste, tandis que Trump continue à faire ce qu’il veut.
Pour mémoire, là où votre Spidey sense devrait être en éveil, c’est au sujet de Vivek Ramaswamy, qui semble pour le monde entier être un cheval de course de Davos destiné à reprendre les rênes du populisme une fois qu’il sera assez bien testé pour remplacer Trump lorsqu’ils mettront ce dernier en prison l’année prochaine.
Contredisez-moi, les gars ! Mais c’est à cela que ressemble vraiment l’AstroTurf !
Aujourd’hui, les Millennials sont encore plus choqués qu’ils ne l’étaient en 2016. Ils ont maintenant dans leurs dossiers de stress post-traumatique trois situations où leurs grands-parents boomers leur ont volé le peu qu’il leur restait de leur avenir.
Ils peuvent voir ces choses pour ce qu’elles sont.
Petits héros
Même leur musique est inauthentique et ils le savent. Ma fille, une “Zoomer”1 de première année selon le modèle du quatrième tournant, me dit tout le temps : “Papa, notre musique est nulle” .
Ma réponse est toujours à peu près la même : “Ouais” .
Leur musique a été délibérément vandalisée, comme tout ce que ces salauds de Davos touchent. Promouvoir la laideur et l’ordure, c’est leur mode opératoire. Normaliser l’absurde et le déviant est leur obsession.
Ils mentent tout le temps pour pouvoir mettre cela sur le compte des excès du “capitalisme” ou de la “cupidité” . Ensuite, ils nous grondent comme des enfants parce que nous passons notre temps à inspirer de l’oxygène et rejeter du dioxyde de carbone, tout en retournant nos enfants contre nous et en les transformant littéralement en zombies.
Leur maladie est d’une telle ampleur qu’ils ont armé notre existence même contre nous, en prenant la doctrine catholique du péché originel et en la transformant en une autre forme de torture psychologique pour obtenir de la nourriture végétale.
Il n’y aura plus rien de beau dans le monde tant que nous ne nous soumettrons pas à leurs plans véritablement inhumains.
Cet été, ils ont intensifié leurs attaques contre nous : ils ont allumé des incendies, terrorisé les agriculteurs, fait exploser des silos à grains, tué des dissidents et mis tout cela sur le compte du changement climatique.
Et voilà que des rumeurs font état d’un nouveau variant mortel du COVID canadien.
Jusqu’à ce que nous nous soumettions à eux, ils feront défiler une série infinie de boutons de boîte de Skinner pour que nous nous défoulions sur nos peurs et nos angoisses dans des actes de rage impuissante plutôt que de tourner nos regards vers le nord de Richmond et l’est de Calais.
Alors, oui, si je suis Oliver Anthony et que je suis vraiment en colère contre ce monde, je regarde ces 8 millions de dollars et je pisse dessus aussi. Leurs dollars ne valent rien. Mais les nôtres peuvent tout changer, petit à petit.
Et c’est ce qui les effraie le plus. Le fait que nous nous considérions tous comme des victimes de leurs abus plutôt que comme des rivaux pour une pile de plus en plus petite de nourriture froide et réconfortante est le début d’une véritable empathie, d’une guérison sociétale.
La musique a quelque chose de si primitif qui ne peut être quantifié. Son effet sur nous ne peut pas vraiment être étudié. Bien exécutée, la bonne chanson est une expérience qui touche tout le corps. Elle nous fait sortir de notre tête et nous remet en phase avec nous-mêmes.
Lorsque je me sens le plus détaché du monde, c’est lorsque je réalise que je n’écoute pas ou ne fais pas assez de musique.
L’industrie musicale est un jardin de cendres encore plus grand que les industries du cinéma ou des médias sociaux, avec des productions plates et grandiloquentes. Ces productions transpirent l’insécurité et l’oppression. Ils savent que vous savez que c’est nul, tout comme un film qui vous donne de l’action sans fin pour masquer le fait qu’il n’y a pas d’histoire.
C’est du porno audio. Et c’est tout aussi faux que les bimbos d’Instagram générées par l’IA et les seins des nanas sur Pornhub.
Norman Spinrad nous a mis en garde dans son livre incroyablement cool Little Heroes en 1987, imaginant une industrie musicale avec de faux artistes, des paillettes, du sexe, tout ce qui fait l’âme d’une salle de réunion d’entreprise qui a du tofurky2 et des choux de Bruxelles en guise de déjeuner.
Récemment, j’ai regardé la joie pure d’un producteur de musique comme Rick Beato parlant sur YouTube de la vaste gamme dynamique de Little Earthquakes de Tori Amos. Il était presque en larmes devant la maîtrise de la production, sans parler de l’écriture. C’est cette soif d’authentique, de réel, de connexion qui non seulement fait défaut dans la production musicale moderne, mais qui nous est délibérément cachée.
Cette vidéo montre à elle seule à quel point l’industrie est tombée bas.
Il n’est pas nécessaire d’aimer Tori Amos pour comprendre comment un homme comme Rick peut être aussi ému par cet album.
Tout est mid-heavy et brutal, compressé à l’excès sans aucun paysage sonore. Il n’y a pas de profondeur comme dans Dark Side of the Moon. Il n’y a aucune chance de laisser la musique respirer, se frayer un chemin et vous apporter de la joie.
La production musicale d’aujourd’hui est de la merde, cyniquement conçue pour inciter votre cerveau à être attentif plutôt que de faire vibrer votre âme.
C’est la raison pour laquelle Oliver Anthony a su se démarquer si facilement.
Il s’agit simplement d’un homme avec une belle voix, deux Go-Pros, un micro loué à 2000 dollars, un résonateur à 700 dollars et, surtout, quelque chose à dire.
Magnifique dans sa simplicité. Puissant dans son honnêteté. C’est ainsi que l’on réveille le monde. Pas en faisant hurler une sirène d’urgence toute la journée, mais en lui disant tranquillement la vérité à l’oreille.
L’aile médiatique de l’oligarchie a reçu une précieuse leçon la semaine dernière. Et ils n’en ont probablement pas entendu un mot.
Les mensonges coûtent cher. La vérité se vend d’elle-même.
Vos jours sont comptés. Le cycle s’est inversé. Nous ne voulons pas de votre argent. Nous voulons retrouver nos vies que vous nous avez volées, petit à petit.
Tom Luongo
Traduit par Zineb, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
Notes
- De la génération Z née entre la fin des années 90 et l’année 2010 hyperconnectée.
- Tofu imitation dinde
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