25 octobre 2023

Elon Musk dénonce la censure de NewsGuard

Musk a critiqué NewsGuard pour avoir censuré des contenus et a demandé à l'UE de clarifier ses liens avec l'organisation

Elon Musk a qualifié le modérateur de contenu NewsGuard d’« escroquerie » et a demandé sa « dissolution immédiate », suite à des allégations affirmant que l’entreprise américaine supprime tous les propos qui ne s’alignent pas sur ses positions politiques. Elon Musk a également mis en cause l’Union européenne pour sa collaboration présumée avec NewsGuard.

Le 19 octobre, Mike Benz, responsable de l’administration Trump, a déclaré dans un message sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter, que NewsGuard était « au cœur d’un complot destiné à amener [les gouvernements] à mettre en faillite les informations alternatives. NewsGuard a travaillé [avec l’] UE sur une nouvelle loi sur la désinformation. Son modèle commercial prévoit des services de ‘conformité à la désinformation’ [avec les] lois de censure à promouvoir ».

Le « Code de bonnes pratiques 2022 sur la désinformation » de l’UE appelle les entreprises technologiques et les sociétés de publicité à étouffer financièrement les éditeurs identifiés comme diffusant des contenus considérés comme de la « désinformation ». En réponse au message de M. Benz, Elon Musk a déclaré : « Est-ce vrai @ThierryBreton ? Si c’est le cas, les citoyens européens méritent une explication. » Thierry Breton est le commissaire européen chargé du marché intérieur de l’Union européenne.

Dans un billet X du 19 octobre, Tim Pool, commentateur politique et animateur de podcast, a révélé que NewsGuard les avait mis sur la touche « parce que nous avions publié 5 articles sur près de 5000 qui citaient [l’ancien président Donald] Trump ».

« Ils ont prétendu que rapporter les propos de Donald Trump était irresponsable parce que nous devrions plutôt vérifier les faits, et que Donald Trump se trompait. Ils affirment à présent que nous ne corrigeons pas les erreurs puisque nous n’avons pas répondu à leurs fausses allégations le mois dernier », a-t-il ajouté.

Elon Musk a répondu au message : « Quelle arnaque ! Newsguard devrait être dissous immédiatement ».

Fondé en 2018, NewsGuard prétend évaluer les contenus en ligne selon leur fiabilité, insistant sur le fait que l’entreprise reste objective et non partisane.

Toutefois, une enquête menée par Epoch Times en août a montré que la mesure de la qualité des médias par NewsGuard dépendait de la conformité du contenu desdits médias avec les opinions propres à l’organisation.

Elon Musk est soumis à une pression croissante que lui impose l’Union européenne concernant la modération de X.

Musk contre l’UE

Le PDG de Tesla est depuis longtemps en désaccord avec l’Union européenne sur les politiques de modération des contenus de l’Union.

Depuis qu’Elon Musk a pris les rênes de Twitter – aujourd’hui baptisé X – en octobre de l’année dernière, M. Breton a fait savoir que si la plateforme voulait faire des affaires dans l’Union européenne, elle se devait de « respecter nos règles ». Il a également suggéré à Elon Musk d’« augmenter » le nombre de modérateurs de contenus sur la plateforme dans l’UE.

Le commissaire européen français Thierry Breton fait des gestes alors qu’il prononce un discours lors de l’université d’été du MoDem à Guidel, dans l’ouest de la France, le 1er octobre 2023. (Photo by FRED TANNEAU/AFP via Getty Images)

À la mi-décembre, de nouvelles tensions sont apparues entre X et l’UE lorsque la plateforme en ligne a suspendu plusieurs journalistes pour avoir prétendument violé sa nouvelle politique en matière de doxxing (révélation publique d’informations personnelles). Vera Jourova, vice-présidente de la Commission européenne, a qualifié de « préoccupante » la « suspension arbitraire » des journalistes.

En février dernier, l’UE s’est plainte que X ne prenne pas au sérieux la lutte de l’UE contre la « désinformation », la plateforme ayant produit un rapport incomplet sur sa conformité aux règles de l’UE relatives à la censure. Le 9 février, l’UE a souligné que X était en retard sur Google, Meta et TikTok pour ce qui est de la modération de la « désinformation » au cours des six derniers mois.

« Je suis déçue de voir que le bilan de Twitter est à la traîne par rapport à d’autres et j’attends un engagement plus sérieux vis-à-vis de leurs obligations », a déploré Mme Jourova à l’époque.

Contrairement à des entreprises technologiques comme Google et Facebook, X a refusé de participer à l’effort volontaire de lutte contre la désinformation de l’UE, le « Code de bonne pratique 2022 sur la désinformation ».

Lors d’une conférence de presse tenue en septembre, Mme Jourova a qualifié X de « plateforme présentant le plus grand nombre de messages de désinformation ». Elle a prévenu que « nous surveillerons ce que vous faites ».

Elon Musk a réagi à l’avertissement en publiant une série de mèmes sur X, dont un qui tourne en dérision l’empressement apparent des autres entreprises technologiques à se conformer aux lois de l’UE en matière de censure.

Ce mois-ci, M. Breton a accusé X de ne pas bloquer les messages relatifs au conflit entre Israël et le Hamas, affirmant que des groupes diffusaient des informations erronées et des contenus « violents et terroristes » sur la plateforme.

La PDG de X, Linda Yaccarino, s’est défendue en soutenant que la plateforme avait supprimé des centaines de comptes associés au Hamas et retiré des milliers de messages après l’attaque du groupe terroriste contre Israël.

Censure de NewsGuard

Une enquête menée par Epoch Times a révélé que NewsGuard avançait ses propres opinions biaisées lorsqu’il vérifiait les faits des éditeurs.

À plusieurs reprises, des éditeurs ont subi des pressions de NewsGuard pour avoir publié des articles sur des sujets tels que les vaccins Covid-19, les restrictions en cas de pandémie, le changement climatique et le Forum économique mondial, qui étaient contraires aux opinions de l’establishment de gauche, a révélé l’enquête.

La note NewsGuard sur un article de PragerU affichée sur un ordinateur portable à New York le 26 juillet 2023. (Samira Bouaou/Epoch Times)

La plupart des sites mal notés par NewsGuarded ont tendance à pencher à droite.

Un peu plus tôt, la plateforme éducative conservatrice PragerU s’est vu apposer un label rouge par NewsGuard. L’organisation a demandé à PragerU de cesser de critiquer les politiques de confinement Covid-19 et de ne pas remettre en question la fiabilité des vaccins Covid-19.

« Une partie de leurs exigences consistait à nous dicter le type de contenu que nous étions autorisés ou non à partager », a expliqué Marissa Streit, PDG de PragerU, à Dennis Prager, fondateur de PragerU, lors d’une interview accordée à son podcast.

NewsGuard a également reçu un financement de l’administration Biden. Selon les données de USASpending.gov, le ministère de la Défense a accordé à NewsGuard 749.387 dollars en 2021 pour le projet « empreintes digitales de la désinformation » de l’organisation.

Le projet suit les « campagnes de désinformation grâce à l’intelligence humaine et à l’IA », selon NewsGuard. Il fournit « une vue continuellement mise à jour de l’environnement de l’information numérique et un moyen puissant de suivre les récits qui émergent et se répandent en ligne ».

Dans un rapport publié en mars 2022, le Media Research Center (MRC) a révélé que NewsGuard avait donné « des notes parfaites aux médias qui avaient tenté d’étouffer l’affaire relative à l’ordinateur portable d’Hunter Biden ».

Les organes de presse de gauche Politico, The Washington Post, Axios et USA Today ont tous diffamé l’affaire Hunter Biden publiée par le New York Post, estimant qu’elle faisait peut-être partie d’une campagne de désinformation pour 2020.

« Le New York Times a finalement authentifié les courriels que les médias libéraux ont tenté de rejeter pendant des mois, mais il a également lié les documents à une enquête fédérale en cours. Malgré cela, NewsGuard a attribué à ces médias des notes excellentes de 100/100 pour leur ‘crédibilité’ «.

En mai de l’année dernière, le représentant Jim Banks (Parti républicain – Indiana) a écrit une lettre au commandant du US Cyber Command à propos de la subvention de 749.387 dollars accordée à NewsGuard.

« Le programme Misinformation Fingerprints permet à l’intelligence artificielle et aux logiciels d’apprentissage automatique de surveiller et de supprimer les histoires et les articles des médias que NewsGuard juge faux et peu fiables », a-t-il écrit à propos du projet qui a reçu le financement.

« NewsGuard a un parti pris partisan extrême », indique la lettre. Selon le Washington Free Beacon, le personnel de NewsGuard soutient massivement le parti démocrate : « Vingt cadres et conseillers de NewsGuard ont apporté leur contribution à des candidats démocrates depuis 2015, et seulement six ont fait des dons à des républicains. »

Le soutien financier du ministère de la Défense à la « suppression partisane du discours politique est un abus inacceptable et anti-américain de l’argent des contribuables », a souligné M. Banks.

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