La ville Lumière va se parer de noir. Ce samedi 14 octobre, la municipalité lyonnaise a décidé de participer à l'opération Jour de la Nuit. Durant cette soirée nationale de sensibilisation à l'environnement coordonnée par l'association Agir pour l'Environnement, tous les éclairages des bâtiments emblématiques de la ville resteront éteints, soit près de 370 sites habituellement mis en lumière.
«La lumière est une composante majeure de l'identité de Lyon. À travers son nouveau Plan lumière, la Ville de Lyon prend soin de la nuit lyonnaise et invite à observer, comprendre et réfléchir à la manière dont se vit la ville la nuit dans toutes ses spécificités et non plus seulement comme simple négatif du jour», indique la municipalité lyonnaise dans un communiqué.
Lyon ville des Plans Lumière
Depuis de nombreuses années, la municipalité lyonnaise travaille sur l'éclairage des façades en ville tout en réduisant le plus possible la pollution lumineuse à travers ses «Plan Lumière» dont le premier a été inventé en 1989 par le maire de l'époque, Michel Noir (RPR), et son adjoint en charge de l'urbanisme, Henry Chabert. En mai dernier, l'exécutif écologiste a adopté la troisième version de ce plan en l'adaptant à sa vision de la ville: «Plus de trente ans après avoir initié cette dynamique, il est apparu nécessaire d'intégrer les enjeux contemporains de l'éclairage urbain, portés par de nouvelles attentes sociétales et environnementales. Il s'agit de traduire une vision renouvelée des problématiques de la ville et également de réinventer l'écriture de la lumière, dans le respect de ce qui caractérise la signature lyonnaise en la matière». La lutte contre la pollution lumineuse vise également les particuliers. En effet, selon une étude de la mairie de Paris réalisée en 2018, 58% des lumières émises la nuit sur son territoire provenaient d'éclairage privé contre 35% pour le domaine public et 7% pour les véhicules.
Des impacts sur l’homme et la nature
La lumière bleue présente en forte proportion dans les systèmes d'éclairage par LED perturbe l'horloge biologique humaine et présente plusieurs effets nocifs sur la santé comme l’altération du sommeil, les retards de l'endormissement, les troubles de la mémoire, de l'humeur, de l'attention, l’augmentation des risques cardiovasculaire ou encore l’augmentation des risques de cancer du sein et de la prostate, de diabète ou d'obésité.
Durant l'été, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique a annoncé l'ouverture d'une consultation qui portera entre autres sur la réduction de l'éclairage public la nuit. «Il a un effet dévastateur sur la biodiversité, sur les animaux et en particulier les insectes», avait-elle déclaré sur France 2. Selon l'association nationale pour la protection du ciel et de l'environnement nocturnes, l'ANPCEN, la lumière artificielle serait l'une des principales causes de la disparition des insectes et participerait à la désorientation des oiseaux et des poissons. «Elle est responsable de la mort de centaines de millions d'oiseaux et de milliers de milliards d'insectes chaque année», assure l’État Français.
Cet hiver, dans un contexte de crise énergétique, la ville de Lyon a également travaillé sur l'extinction de l'éclairage public (17% des points lumineux de la ville ) de 2h à 4h30 du matin, du dimanche soir au mercredi soir. Une expérimentation de trois mois qui n'a pas été poursuivie car le test, «bien que satisfaisant, a également révélé la complexité du réseau électrique lyonnais, ne permettant pas, à court terme, une extension du périmètre géographique, d'où un manque de lisibilité pour la population». Lors de cette opération Jour de la Nuit prévue samedi, les rues resteront bien intégralement éclairées.
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