La municipalité de Montagnac, dans l'Hérault, a cédé une précieuse nappe phréatique inexploitée faute de moyens à un groupe industriel spécialisé dans l'eau en bouteille. Les habitants, confrontés à la sécheresse, dénoncent cette décision jugée aberrante. La commune, incapable de financer les 300.000 euros nécessaires pour sécuriser le forage de la Castillonne, a choisi de la vendre au groupe Alma pour seulement 30.000 euros.
Ce forage recèle pourtant un potentiel considérable. Le projet du groupe Alma (Cristalline, Courmayer, Saint Yorre, Rozana...) prévoit d'exploiter ce forage et de construire une usine de 15.000 mètres carrés pour produire 1,6 million de bouteilles d'eau par jour.Cette décision de détourner l’eau vers des bouteilles en plastique suscite l’indignation des habitants, d’autant plus que la région souffre d’une sécheresse sévère, avec certaines personnes non raccordées à l’eau potable. Une association baptisée « Veille eau grain » s’est formée pour s’opposer à ce projet, rassemblant une trentaine de membres. Les résidents estiment que la municipalité aurait dû choisir une solution qui profite à tous.
Anaïs Ricaud, l’une des 27 familles vivant sans eau courante juste au-dessus de la nappe phréatique, exprime son incompréhension : « Je me sens complètement incomprise. On traverse des années de sécheresse. Cette année en est vraiment la preuve, encore une fois de plus, et on a la chance d’avoir sur notre territoire ce forage et allez le vendre ? Je ne comprends pas, vraiment ! »
Christophe Savary, président de l’association « Veille au grain, » estime que d’autres solutions auraient dû être envisagées pour sécuriser le forage, notamment avec le soutien de l’Agglomération ou du Département : « L’argent que la mairie n’avait pas pour sécuriser le forage, d’autres auraient pu le débloquer. »
Les inquiétudes des habitants concernent également la possibilité que l’entreprise d’eau en bouteille, une fois établie, demande davantage de droits d’exploitation, risquant ainsi de tarir la ressource en eau. Les agriculteurs seraient les premiers touchés, mais la menace pèserait sur l’ensemble de la communauté. Cette réserve d’eau, d’une importance colossale, pourrait alimenter plusieurs villages, et sa vente est considérée comme une aberration par de nombreux résidents.
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