Le Premier ministre arménien Nikol Pachinian n'en termine pas de mettre de l'huile sur le feu et de tenter de séparer l'Arménie de la Russie, c'est d'ailleurs bien pour cela qu'il a été mis en place en 2018. Après avoir quasiment annoncé l'abandon du Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan, malgré les efforts diplomatiques de la Russie et contre la volonté de la population, il reproche à la Russie de ne pas être suffisamment efficace dans la région et de ne pas suffisamment garantir la sécurité arménienne. Tout est fait pour provoquer un conflit, a minima diplomatique, autour d'une entrée de l'Arménie dans l'OTAN.
Les organes de gouvernance globalisée redoublent d'efforts ces derniers temps pour reprendre directement en main l'espace post-soviétique, afin de limiter l'influence de la Russie dans sa zone historique naturelle. Nous avons entendu parler des tentations d'élargissement de l'UE vers les Balkans et l'Est (voir notre texte ici), c'est désormais à l'OTAN de faire une tentative, cette fois-ci envers l'Arménie.
Le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, en a donné la possibilité, avec ses déclarations du 3 septembre dans les médias italiens, à la fois critiquant l'inaction, voire l'auto-retrait de la Russie du Corridor de Latchine, qui est une voie d'accès entre l'Arménie et le Haut-Karabakh, et en remettant en cause le rôle historique de la Russie de garant de la sécurité de l'Arménie contre la Turquie (aujourd'hui, l'Azerbaïdjan).
Evidemment, l'OTAN a immédiatement réagi :
Ainsi, le président du Comité européen de développement de l'OTAN, Günter Fehlinger, a publiquement appelé l'Arménie à rejoindre l'Alliance de l'Atlantique Nord.
"J'appelle l'Arménie à rejoindre l'OTAN. Protégez l'Arménie, Président Biden", lit-on dans sa déclaration.
Pour autant, les élites politiques arméniennes ne sont pas encore prêtes à faire le grand saut - dans le vide. Et le ministère arménien des Affaires étrangères a immédiatement répondu, qu'il n'était pas question pour l'Arménie à ce jour d'entrer dans l'OTAN.
De son côté, la Russie, et dément son retrait de la zone, et émet des doutes quant à l'efficacité sur le plan des garanties de sécurité pour l'Arménie, d'une fantasmagorique entrée dans l'OTAN.
Pour autant, l'on voit bien deux forces déchirer l'Arménie. Les unes, historiques, pro-russes, cherchant à protéger l'équilibre et la stabilité du pays. Les autres, menées par Pachinian, cherchant à déstabiliser la situation et faire sortir par la force l'Arménie du monde russe, pour la noyer dans le globalisation atlantiste.
Il est vrai que le partenariat entre l'Arménie et l'OTAN est très actif depuis les années 2000 :
L’Arménie a mis en œuvre son cinquième Plan d’action de partenariat individuel pour 2017-2019. À partir de 2022, le cinquième IPAP prolongé reste en vigueur. Depuis 2004, les unités arméniennes de maintien de la paix participent aux opérations de paix en fournissant ses troupes à la mission de la KFOR au Kosovo, ainsi qu’à la mission Soutien déterminé en Afghanistan (jusqu’en 2021).
Ces jours-ci, l'Arménie va mener des exercices militaires avec les Etats-Unis, ce qui est un geste hautement symbolique :
Les manœuvres « Eagle Partner 2023 » annoncées mercredi par le ministère arménien de la défense doivent se dérouler du 11 au 20 septembre au centre d’entraînement Zar. Elles visent à « augmenter le niveau interopérationnel » des forces américaines et arméniennes participant à des opérations de maintien de la paix.
Et pendant que Pachinian tente de construire la figure de l'ennemi-traître russe, l'Azerbaïdjan regroupe ses forces ...
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