Dans un document tenu secret mais que le journal spécialisé Contexte a pu se procurer, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) alerte l’Exécutif sur le dérapage des projections des coûts de production de l’énergie nucléaire (via les réacteurs classiques déjà construits), qu’elle estime se situer entre 57 et 61 € le mégawattheure (MWh) en moyenne pour la période 2026 -2040.
Cette estimation, largement supérieure à la précédente établie il y a trois ans, qui tablait sur un chiffre de 48,3 €/ MWh, a obligé le Gouvernement à escamoter la présentation de cette synthèse à la presse. Elle aura quand même fini par fuiter et mettre en lumière l’impéritie de l’Etat sur la question.
Rappelons que, depuis l’ouverture du marché de l’électricité à une relative concurrence, EDF est obligé de vendre à ses concurrents une part de l’électricité nucléaire qu’elle produit à un prix fixé à 42 € le MWh jusqu’en 2035. Ce mécanisme, appelé Arenh (Accès régulé au nucléaire historique) va donc obliger l’énergéticien à vendre à perte, obérant gravement ses capacités d’investissements au moment même où les centrales nucléaires vieillissantes doivent être rénovées.
Enormément de retard a été pris en la matière, motivant l’arrêt de plusieurs centrales l’hiver dernier au pire moment de la flambée des prix du gaz et du pétrole. L’Etat, pompier pyromane, n’a eu d’autre choix que de renationaliser EDF qui se trouvait alors dans une situation financière plus que délicate.
Aussi serait-il sans doute souhaitable de flécher des investissements publics vers la production d’électricité nucléaire par rapport aux énergies renouvelables et de libérer progressivement le marché de l’électricité avec un relèvement de l’Arenh destiné à amortir la transition pour EDF.
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