22 août 2023

Un rover chinois cartographie des structures cachées à 300 mètres sous la surface de la Lune

Les récentes découvertes du rover de la mission chinoise Chang’e-4 dévoilent une fascinante tapisserie de l’histoire lunaire, qui s’étend sur des milliards d’années.

Pour la première fois, des scientifiques sont parvenus à révéler des images d’une profondeur de 300 mètres sous la surface de la lune, dévoilant ainsi des secrets qui remontent à des milliards d’années.

Depuis son atterrissage en 2018 sur la face cachée de la lune – une première du genre – la sonde chinoise Chang’e-4 n’a cessé d’étonner par ses vues époustouflantes des cratères d’impact et ses échantillons minutieux de minéraux du manteau lunaire. Aujourd’hui, son rover, Yutu-2, nous offre une vue inégalée sur les couches complexes de la croûte supérieure de la Lune.

Radar de pénétration lunaire avancé : La clé

Doté d’un radar de pénétration lunaire (LPR), Yutu-2 a la capacité d’aller en profondeur en envoyant des signaux radio sous terre et en écoutant attentivement leurs échos, comme l’explique Jianqing Feng, un chercheur astrogéologue de renom. Cette utilisation intelligente des ondes radio échangées permet aux scientifiques de cartographier en détail le sous-sol lunaire. Alors qu’en 2020, les 40 premiers mètres avaient été cartographiés, cette fois-ci, ils ont creusé beaucoup plus profondément.

Des découvertes cruciales en provenance du sous-sol

Les données indiquent que les 40 premiers mètres de la lune sont constitués d’un mélange de poussière, de saleté et de roches fragmentées. Il est intéressant de noter qu’au milieu de ces couches se trouve un cratère, vraisemblablement le résultat de la collision d’un objet spatial important. Feng et son équipe estiment que les débris environnants sont des débris d’impact ou des éjectas.

En descendant plus bas, ils ont identifié cinq couches de lave individuelles, vestiges d’une époque où la surface de la lune était recouverte de lave en fusion. Un témoignage de l’histoire tumultueuse de notre lune, qui serait née il y a 4,51 milliards d’années à la suite d’une collision cosmique. Le passé de la lune est truffé d’impacts d’objets spatiaux, qui ont provoqué des fissures à la surface et libéré du magma en fusion sous forme d’éruptions volcaniques.

Les données recueillies par Chang’e-4 témoignent d’une diminution de la ferveur volcanique. Les couches successives de roches volcaniques sont devenues de plus en plus minces à mesure qu’elles s’approchaient de la surface. Cela indique une diminution des volumes de lave dans les éruptions les plus récentes.

« L’activité volcanique lunaire a diminué au fil du temps, ce qui indique un refroidissement progressif de la lune et une diminution de son énergie », a expliqué M. Feng. Bien qu’elle soit largement perçue comme « géologiquement morte », M. Feng laisse entendre que des réservoirs de magma potentiels se cachent dans ses profondeurs. Et comme le voyage de Chang’e-4 est loin d’être terminé, de futures révélations pourraient encore nous surprendre avec d’autres merveilles géologiques cachées.

Source : Curiosmos – Traduit par Anguille sous roche

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