A moins de prendre des méga-doses pendant plusieurs mois, la vitamine D ne comporte aucun danger.
Cher(e) ami(e) de la Santé,
Quoi ?
25% de cancers en moins, simplement en avalant une vitamine tous les jours[1] ?
Pour certains de nos « prêtres en blouse blanche », c’est juste inconcevable.
Alors ils ont tendance à dénigrer la vitamine D, comme dans ces commentaires que j’ai reçu sur Twitter :
« Ma pharmacienne m’a mis en garde contre les dangers de la vitamine D (sans plus de précisions) ».
« Attention tout de même car un surdosage entraîne une insuffisance rénale ».
« La vitamine D ne sert à rien en effet si ce n’est à entretenir des business de compléments alimentaires et exposer des gens à un surdosage »
Cette dernière perle, je le précise, vient d’un « expert » en immuno-oncologie qui, comme par hasard, travaille pour Big Pharma, chez Novartis[2].
Alors, mes chers lecteurs, est-ce que je vous expose à un dangereux « surdosage » en vitamine D, en vous parlant de son action ébouriffante contre le cancer ?
A mon avis, ce sont plutôt ces scientifiques affiliés à Big Pharma qui vous mettent en danger, en essayant de vous faire peur sur les soi-disant dangers de la vitamine D.
C’est ce que nous allons voir aujourd’hui, en détail.
Je vous donne toute de suite la conclusion de mon enquête : il n’y a aucune toxicité à prendre jusqu’à 4.000 unités de vitamine D tous les jours.
Je vais vous le démontrer, mais sachez que l’Académie de médecine est sur la même ligne : « le risque d’effets toxiques aux doses recommandées (jusqu’à 4.000 UI/jour) est nul. »[3]
Dans la plupart des cas, il n’y a même aucun problème à prendre 10.000 à 20.000 unités de vitamine D par jour, tant que vous ne dépassez pas les 80 ng/mL dans le sang – ce qui est facile à contrôler.
Attention, je ne dis pas qu’il faut prendre 10.000 UI par jour – je vous dirai en détail la dose que je vous conseille d’avaler, selon votre situation.
Une chose est sûre : à des doses raisonnables, vous pouvez prendre votre vitamine D sans la moindre inquiétude.
Voici pourquoi :
Quand des nourrissons prennent 40 fois la dose recommandée pendant 2 mois
La meilleure preuve de la sécurité de la vitamine D vient des (rares) cas de surdosage chez les nourrissons.
Ce sont des cas très intéressants, car les organes des nourrissons ne sont pas matures, notamment les reins et le foie.
En conséquence, les nourrissons sont des petits êtres très vulnérables aux produits toxiques et aux surdosages. Donc, s’ils survivent à des surdosages massifs, c’est bon signe pour l’innocuité de la vitamine D.
Et en effet, c’est ce qu’on observe.
En deux ans, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) a relevé trois cas d’intoxication des bébés à la vitamine D[4].
Trois cas, c’est extrêmement rare, sachant qu’il y a 700.000 naissances par an en France.
Et dans ces trois cas, les parents ont fait une GROSSIÈRE erreur.
Ils ont cru qu’une goutte de vitamine D contient la même quantité de vitamine D, quelle que soit la marque.
Or selon les marques, une goutte peut contenir 200 UI… ou 10.000 UI, c’est à dire 50 fois plus !
Il faut donc bien lire les étiquettes !
En effet, dans ces trois cas, des parents ont acheté sur Internet des compléments alimentaires de vitamine D contenant 10.000 UI par gouttes… et ont donné à leur bébé 4 gouttes par jour, c’est-à-dire 40.000 UI, pensant leur donner 800 à 1.200 UI, c’est-à-dire la dose recommandée
Autrement dit, ces parents ont donné à leur nourrisson 40 fois la dose adéquate. Et cela, sur plusieurs mois !
Ces enfants sont-ils morts ? Handicapés à vie ?
Pas du tout !
Au bout de deux à trois mois d’extrême surdosage en vitamine D, ces bébés ont fini par développer des symptômes inquiétants, notamment un coup d’arrêt dans leur prise de poids.
Ils sont donc allés à l’hôpital faire une batterie de tests…
…et ces tests ont révélé une hypercalcémie, une conséquence directe de l’excès de vitamine D dans le sang.
Comme le dit l’ANSES, les symptômes d’une hypercalcémie sont variés : « ils peuvent être une fatigue, une faiblesse musculaire, une anorexie, des nausées, des vomissements, une constipation, des troubles du rythme cardiaque, une calcification des tissus mous, une perte de poids. »
Et il est exact qu’une hypercalcémie prolongée n’est pas à prendre à la légère : elle peut finir par provoquer de graves problèmes au cœur, au cerveau et aux reins.
Donc, je ne cherche pas à minimiser ce qui est arrivé à ces bébés, qui ont dû passer du temps à l’hôpital pour éliminer cette hypercalcémie.
Et je demande aux parents de faire très attention et de ne pas donner à leur enfant 20 à 40 fois la dose de vitamine D recommandée.
Mais tout de même !
Ce qu’on peut retenir de ces trois cas, c’est que les bébés vont désormais très bien, après avoir pourtant pris jusqu’à 40 fois la bonne dose de vitamine D, tous les jours pendant plusieurs mois !
Avec un même excès de Doliprane, ces bébés seraient morts en 24 heures !!
J’ajoute qu’une étude finlandaise menée sur 38 enfants gravement surdosés a abouti aux mêmes conclusions[5] : malgré des taux démentiels de vitamine D dans le sang (400 ng/mL en moyenne, alors qu’il faut rester sous la barre des 80 ng/mL), aucun enfant n’a eu de séquelles sérieuses.
Donc, voilà une première preuve de la sécurité de la vitamine D.
Voyons maintenant ce qu’il en est pour les adultes :
Deux cas INCROYABLES de surdosage massif (500 fois la dose !)
On trouve dans la littérature médicale des cas franchement sidérants.
Ainsi, en 2011, un article scientifique rapporte le cas incroyable de deux hommes :
- Le premier a pris 970.000 UI de vitamine D tous les jours pendant 1 mois
- Le second a pris 1.864.000 UI de vitamine D tous les jours pendant 2 mois.
C’est à dire 250 à 500 fois la dose « standard » (de 4.000 UI par jour).
Résultat, ils ont atteint des taux inouïs de vitamine D dans le sang : 645 et 1.220 ng/mL (alors qu’on déconseille de dépasser les 80 ng/mL) !
Ces deux hommes ne l’ont pas fait « exprès », ils ont été victimes d’un produit défectueux.
Sont-ils morts ? Pas du tout !
Certes, ils ont expérimenté les fameux symptômes de l’hypercalcémie. Mais après quelques jours d’hospitalisation, ils sont sortis sans séquelles.
Fascinant, non ?
D’autres cas – moins spectaculaires mais révélateurs également – sont régulièrement rapportés dans les journaux médicaux.
Que se passe-t-il si des adultes prennent 15 fois la dose pendant 2 ans ?
Prenez l’histoire de cet Anglais, récemment décrit dans le journal BMJ Case Reports[6].
L’homme a avalé 150.000 UI de vitamine D par jour… pendant 4 mois.
150.000 UI, c’est à peu près 40 fois plus que les 4.000 UI que je recommande à la plupart des gens !
Après plus de 100 jours à ce dosage, il a fini par consulter un médecin en se plaignant de vomissements, diarrhées, soif excessive et perte de poids. Lui aussi avait clairement un excès de calcium dans le sang (hypercalcémie).
Mais après 8 jours de traitement à l’hôpital, il est ressorti sans problème particulier.
C’est d’autant plus intéressant qu’il prenait, en plus de ses méga-doses de vitamine D, 1 gramme de calcium par jour, ce qui aggrave les problèmes d’hypercalcémie (je déconseille ces suppléments).
Un dernier exemple ?
Cette fois, il s’agit d’un homme de 73 ans, hospitalisé suite à de sérieux problèmes cognitifs (il n’arrivait plus à faire marcher son rasoir électrique et commençait à uriner dans le lavabo)[7].
Après une batterie de tests, les résultats sont « normaux » sur le cœur, les poumons et le cerveau.
Mais ils trouvent une hypercalcémie… et comprennent qu’il est en surdose de vitamine D.
Et pour cause : il a pris 60.000 UI par jour pendant… 2 ans !
C’est à dire 15 fois la dose « standard » (4.000 UI)… pendant 2 ans !
Et pourtant, après deux semaines de traitement, il était redevenu tout à fait normal.
Et pour enfoncer le clou…
S’il en était encore besoin, voici encore une étude très rassurante.
Des chercheurs américains ont examiné les analyses de sang de 75.000 patients hospitalisés[8].
Environ 800 patients (1 %) avaient un taux de vitamine D dans le sang considéré comme « excessif », c’est-à-dire supérieur à 80 ng/mL.
En réalité, comme le précisent les auteurs de l’étude, avoir plus de 80 ng/mL n’est pas forcément risqué (la plupart des études montrent qu’il n’y a pas de problème si l’on reste sous les 120 ng/mL).
De fait, sur les 700 patients ayant entre 80 et 120 ng/mL dans le sang, les chercheurs américains n’ont trouvé aucun cas avéré de toxicité liée à la vitamine D.
Et pour les 90 patients ayant plus de 120 ng/mL dans le sang ?
Eh bien les résultats sont très intéressants.
Après avoir épluché en détail les dossiers de tous ces patients, les auteurs en ont trouvé seulement 7 (donc 7 sur 90 !) qui avaient des niveaux de calcium sanguin supérieurs aux normes.
Et en tout et pour tout, il n’y avait que 4 patients qui manifestaient des symptômes de toxicité de la vitamine D :
- Deux enfants, avec près de 500 ng/mL dans le sang, à cause d’erreurs grossières des parents (exactement comme dans les cas décrits plus haut) ;
- Une patiente avec 250 ng/mL dans le sang, qui prenait 50.000 UI par jour, et qui souffrait de douleurs abdominales, constipation et nausées ;
- Et une femme de 70 ans avec 200 ng/mL, qui souffrait de problèmes rénaux et cognitifs.
Donc, sous les 200 ng/mL par jour, il ne semble pas que les risques soient élevés.
Mais pour être parfaitement prudent, je conseille de ne pas dépasser les 80 ng/mL (je vous détaillerai mes conseils de dosage précis plus loin).
Et les calculs rénaux, alors ?
Au total, aucune toxicité n’est donc à déplorer avec la vitamine D, sauf à prendre 10 à 50 fois la dose pendant des mois et des mois.
C’est confirmé par les différents essais cliniques menés sur la vitamine D, qui n’ont jamais trouvé d’effets indésirables sérieux.
Dans l’essai VITAL, sur 26.000 patients, il y avait même moins de troubles liés à l’hormone parathyroïdienne dans le groupe vitamine D que dans le groupe placebo.
Il y a toutefois une petite exception : les calculs rénaux.
C’est la seule contre-indication à la vitamine D, indiquée sur les notices officielles.
Globalement, comme le dit le Pr Souberbielle, membre de l’Académie de médecine, on manque de preuves irréfutables sur ce point :
« Il n’y a pas d’étude qui démontre clairement que la vitamine D augmente le risque de calculs rénaux. Des études scientifiques vont même dans le sens contraire »[9]
Toutefois, je préfère toujours pécher par excès de prudence. Et quand je regarde de près l’étude VITAL, j’observe qu’il y a bien un peu plus de calculs rénaux dans le groupe vitamine D que dans le groupe placebo (non significatif statistiquement).
J’ai fait le calcul : le risque d’avoir un calcul rénal pourrait être de 1 sur 250, quand on prend 2.000 UI par jour de vitamine D pendant 5 ans[10].
1 risque sur 250 de calcul rénal, ce n’est pas considérable. Et le calcul bénéfice-risque est vite fait, quand on sait que la vitamine D évite 1 cancer mortel sur 400 (1 sur 130 pour ceux qui ont un poids normal).
Mais surtout, il est assez facile de ramener ce risque à zéro.
Car les calculs rénaux sont liés à un manque de potassium. Or les études mentionnées ont été faites sur des Américains qui ne mangent probablement pas une dose optimale de légumes. Donc le risque, déjà faible, devient certainement négligeable avec une bonne alimentation.
De plus, dans ces études, entre 20 et 30 % des participants prenaient des compléments alimentaires de calcium, ce qui augmente le risque de calcul rénal[11].
Donc, vous pouvez supprimer le risque de calcul rénal si vous avez une alimentation correcte et que vous évitez les compléments de calcium (inutiles ou dangereux dans la plupart des cas).
Alors, quelle dose de vitamine D devez-vous prendre ?
Cette lettre avait un objectif principal : vous faire comprendre qu’il n’y a quasiment aucun risque à avaler de la vitamine D tous les jours, tant que vous n’en prenez pas 10 à 50 fois la dose.
Contrairement à ce que disent mes détracteurs, je ne suis donc pas en train de vous « mettre en danger » en chantant les louanges de la vitamine D à longueur de lettres.
Mais cela ne dit pas quelle dose est optimale, pour vous.
C’est un sujet un peu complexe, que je détaillerai dans une prochaine lettre.
Je vous résume quand même d’ores et déjà mes recommandations :
- Ce qu’il faut viser, c’est un taux dans le sang supérieur à 40 ng/mL (et inférieur à 80 ng/mL), en priorité en s’exposant au soleil;
- Les doses nécessaires à avaler tous les jours pour atteindre ce seuil minimal de 40 ng/mL varient énormément selon les gens (notamment selon leur masse corporelle et leur couleur de peau), donc c’est à vous de le déterminer;
- Par défaut, à ceux qui refuseraient catégoriquement de faire quelques prises de sang à 10 euros, je conseille 2.000 à 4.000 UI par jour pour les adultes, tant le bénéfice-risque est éminemment favorable ;
- Et si vous prenez des doses quotidiennes de vitamine D, veillez également à avoir de bons apports de magnésium (par l’alimentation et/ou en complément alimentaire) ; je conseille également de prendre un bon multivitamines contenant de la vitamine K2 et du zinc.
Je vous expliquerai tout cela la prochaine fois, restez connecté !
Bonne santé,
Xavier Bazin
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