[...] J’observe chaque jour la laideur de ce monde. Je regarde autour de moi, c’est sale et c’est hideux. Ça me fait gerber. Coincée parmi eux, ça me tord les boyaux. Je suis mal. Je ne suis pas dans mon élément. Ils sont tous là, à vous dévisager, à guetter vos moindres faits et gestes.
Ils me foutent les boules. Je ne les supporte pas. Je ne parle à personne. Je n’aime pas leur parler. Mais, ils viennent jusqu’à chez moi pour me casser les pieds. Ils sont intrusifs. Je ne les aime pas. Je ne leur dis pas grand-chose. J’interagis peu avec eux, et pourtant ils me mettent hors de moi. Les caissières, les chauffeurs de bus, le médecin, le postier, les agents administratifs, c’est déjà trop pour moi. Ils me gonflent. Ils me fatiguent. Ils me pompent mon énergie. Je ne peux même pas cracher ma véhémence à leur gueule, car ça ne sert à rien ! Ils ne comprennent pas de toute façon. Ils m’usent. Je me terre chez moi pour ne pas les voir. Je ne sors pas beaucoup. Je me promène que quand ils sont rentrés chez eux, ou loin d’eux. Cela fait trois ans que c’est comme ça. Trois ans, que je n’ai pas eu une conversation avec un être comme moi. Trois ans, que je me planque dans ma bulle. L’espèce humaine m’a trop déçue. Elle m’a craché trop souvent à la gueule. Elle m’a vomi sa haine. Elle ne m’a pas laissé de répit. Uppercut, droite, gauche, j’en ai pris des coups, et j’en prends encore. Cela me fait mal. J’encaisse et je ferme ma gueule. Je n’arrive pas à parler. J’encaisse et je me planque chez moi. Je me défoule sur le papier, c’est plus facile, c’est moins crevant. Ils sont trop débiles les gens autour de moi.Ah ! Les miteux qui se la pètent avec leur maison à crédit, leur bagnole à crédit, leur cuisine à crédit, leurs chaussures à crédit, leur mort à crédit. Ils sont fiers d’eux. Ils sont fiers d’être les esclaves de Mammon. Ils sont rien pourtant. Ils sont creux et vides. Ils sont heureux de leur vie misérable. Ils ne vous diront jamais qu’ils sont malheureux. Ils se forcent à être heureux. Le soir, ils boivent et gobent des Xanax pour supporter leur condition. Ils en chient mais ils ne le disent pas. Ils y croient dur comme fer à leur réussite. Ils sont misérables. Ils ne parlent que de bouffe, de cul et de beuveries. Ils parlent de leurs voitures aussi. Ah ça la voiture, c’est du prestige pour eux. Ils parlent de leurs morveux qui sont aussi cons qu’eux. Je dois les endurer tous les jours. Tous les jours, je prie que cela me soit supportable. Je n’ai pas le choix de toute façon. Je dois les supporter. Je n’arrive pas à rester zen tout le temps. Ils font tellement de bruit que je n’arrive pas à me détendre. Je suis crispée. Je suis sur les dents. Je suis tendue. Je m’en mords la langue parfois.
J’aimerais qu’ils crèvent tous, qu’ils brûlent en enfer pour l’éternité. Je ne peux rien faire contre eux. Il y a rien à faire. C’est peine perdue. C’est pas possible de lutter seule.
Leurs âmes sont souillées à jamais. Ils sont irrécupérables. Ils ont perdu la lumière. Ils me débectent. Je vis un cauchemar sans fin. Je me réveille tous les jours en espérant que ça s’arrête, mais ça continue de plus belle. Et, c’est de plus en plus horrible. J’en ai mal au bide, c’est physique maintenant. Tous me donnent la nausée. Je ne peux plus rester longtemps à lire les infos par exemple, ça me fait grincer des dents. Pour ne pas perdre la tête, je ne vais plus trop sur internet. Ce n’est plus possible pour moi, c’est devenu un ramassis de merde insupportable. Je ne peux plus voir la gueule des politiques véreux et corrompus. Je ne peux plus lire les commentaires des ignares. Je ne supporte plus leur débilité profonde. Un cauchemar, je vous dis. Il faut que je retourne dans ma bulle, c’est plus serein, c’est plus clair. Toutes ces âneries au quotidien peuvent vous rendre marteau. Ça vous rend fou, fou de rage, ça donne des palpitations.
Je vais aller me clamer, je vais lire, marcher ou encore cuisiner, il n’y a plus que ça qui me détend. J’essaye de m’évader. J’essaye, mais ce n’est pas facile avec les tocards qui m’entourent.
J’essaye d’oublier mon voisin qui me fait chier avec le bruit qu’il fait sous ma fenêtre. Il me fait chier avec les odeurs d’essence et de dissolvant qui rentrent chez moi. Il me fait chier avec son fils qui klaxonne au lieu de sortir son cul de la voiture pour aller toquer. Il me fait chier avec les portes de son camion qu’il claque à 4:00 du mat le dimanche. Il me fait CHIER. Je le maudis. Je souhaite que la misère l’étouffe, que le vaccin le fasse crever. Alors, je l’ignore. Je l’ignore et ça me coûte. Je l’ignore tout le temps, et ça le fait grave chier. Il n’aime pas ça. Il n’aime pas que je ne lui donne pas d’attention. Il m’en veut. Je le sais. Je continue de rien dire, même que je ne dis plus bonjour. Rien. J’y arrive plus. De toute façon, ça ne veut plus sortir de ma bouche, c’est coincé dans ma gorge. Il me crève déjà assez comme ça.
Je me remets dans ma bulle. Je réfléchis tout le temps. Je pense tout le temps. J’observe les gens. Je les étudie. Je sais très bien ce qu’ils ont dans le crâne. C’est facile pour moi. Je le vois. Je les connais bien. Je connais chacun de leurs gestes, chacune de leurs manigances. Chaque mouvement. Ils sont si prévisibles. Ils sont bêtes. Ils sont nuls. Ils aiment trop Mammon, ils lui sont très fidèles. Ils l’aiment. Ils se font saigner à mort pour lui. Ils sont comme Harpagon, ils sont accrochés à leurs biens matériels. Ils n’ont aucune spiritualité. Ils n’ont aucune vertu. Ils tueraient père et mère pour l’argent. Ils aiment le monde matériel. Ils vénèrent les billets. Ils sont damnés. Je vois leurs visages creusés par le Mal. Je vois leurs âmes aspirées par le Mal. Je sens le Mal en eux.
Et moi, je reste dans ma bulle. Je ferme mes fenêtres pour ne pas les entendre. Je suis fatiguée. J’aimerais avoir mon Shangri-La. J’aimerais être entourée de gens comme moi. J’aimerais parler et échanger avec des gens comme moi. J’aimerais vivre avec des gens comme moi. J’aimerais sourire avec des gens comme moi. J’aimerais partager avec des gens comme moi. J’aimerais cuisiner avec des gens comme moi. J’aimerais jardiner avec des gens comme moi. J’aimerais peindre avec des gens comme moi. J’aimerais discuter avec des gens comme moi. J’aimerais prier avec des gens comme moi. J’aimerais débattre avec des gens comme moi. J’aimerais rire avec des gens comme moi. Shangri-La. J’aimerais tant qu’on le fasse ce monde à nous. Ce monde sans perfidie, sans haine, sans maltraitance, sans manigance, sans malheur. Un monde en paix. Un monde d’amour. Un monde de bonheur. C’est mon rêve. Un rêve que j’aimerais tant voir se réaliser. Mais, pas maintenant, pas avec eux autour de nous. Il ne se réalisera pas tant que nous serons sous le joug des satanistes. Il va falloir une grosse tempête pour balayer cette merde qui nous englobe.
Je sais que c’est long. Il faut encore que je sois patiente. C’est mon purgatoire ici. Je suis coincée. Je le sais ça aussi. Je me remets dans ma bulle à rêver de mon Shangri-La. Il n’y pas grand-chose qui me fait tenir. Je tiens quand même. Je ne désespère pas, et puis je suis en colère. La colère ça vous maintient, ça vous garde en vie, ça vous donne du courage, ça vous pousse à continuer. Ma colère me garde lucide, elle me permet de ne pas fléchir. Elle est ma sauveuse. J’aime bien la garder avec moi. Elle est avec moi depuis cinq ans. Je suis en rage depuis 2018. Je continue. Je ne lâche pas l’affaire. Je ne lâcherai pas d’ailleurs. Je suis dans ce combat depuis trop longtemps, et je n’arrêterai pas, quoi qu’il m’en coûte.
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