Plus de 2 000 Ukrainiens ont été entraînés par des militaires français depuis février 2022. Ces sessions, d’une durée moyenne de deux mois, se sont déroulées sur le territoire hexagonal, mais aussi en Pologne et en Roumanie.
Alors que tout indique que la contre-offensive ukrainienne a commencé, avec, dans ses rangs, jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’hommes formés par les Occidentaux, les langues commencent à se délier concernant le profil de ces Ukrainiens et de ceux qui les ont entraînés au cours des derniers mois, en particulier au sein de l’armée française.
Selon des éléments divulgués depuis ces dernières semaines, plusieurs régiments se sont ainsi relayés pour ces formations, qui ont eu lieu à la fois sur le territoire hexagonal, en Pologne et en Roumanie. Parmi eux : le 27e bataillon de chasseurs alpins (27e BCA), basé à Annecy (Haute-Savoie) ; le 3e régiment de parachutistes d’infanterie de marine (3e RPIMa), basé à Carcassone (Aude) ; ou encore le 1er régiment d’artillerie de Belfort. Des forces spéciales ont aussi été mobilisées en vue d’apprentissages très spécifiques.
Deux mois en moyenne
Selon les chiffres officiels, plus de 2.000 Ukrainiens ont ainsi été entraînés par des militaires français depuis février 2022, dont 600 en Pologne – soit l’équivalent d’un bataillon – dans le cadre de la mission d’assistance à l’Ukraine de l’Union européenne. Ces formations se sont notamment faites sur les équipements français cédés à Kiev, c’est-à-dire des blindés AMX 10 RC, des canons Caesar, et dans des domaines comme la guerre des mines, la santé, le combat en zone urbaine, la reconnaissance blindée et le commandement d’un groupement tactique interarmées mécanisé.
L’âge des Ukrainiens formés apparaît très disparate : depuis des jeunes gens à peine majeurs jusqu’à des personnes ayant dépassé les 50 ans. Quelques femmes ont aussi été envoyées par Kiev, dont une, très expérimentée, qui était tireur d’élite et a marqué les esprits. Parmi ces volontaires formés par le 3e RPIMa, la moitié avaient déjà une expérience du front ukrainien. « Ils arrivent souvent très fatigués, mais sont très sérieux », détaille une source militaire.
Pour les soldats français, ces formations, d’une durée moyenne de deux mois – trois semaines peuvent suffire pour former un artilleur –, ont aussi été l’occasion de mesurer les écarts en ce qui concerne la culture militaire et l’expérience. Qu’ils aient une expérience du front ou pas, beaucoup des Ukrainiens entraînés manquaient de tactique et d’organisation à leur arrivée. « Ils avançaient en meute et criaient énormément », raconte un officier.
Marqués par les méthodes soviétiques
A l’inverse, les soldats Ukrainiens sont apparus très aguerris à la gestion de la menace des drones. « Ils passaient leur temps à lever la tête et à chercher à se mettre à couvert », décrypte ce même officier. Des réflexes que sont tout juste en train d’intégrer les militaires français, peu exposés à ce type de risque jusqu’à présent.
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