Selon une étude basée sur l’intelligence artificielle (IA), les chercheurs de l’Université Northwestern ont découvert que la pneumonie secondaire, et non les tempêtes de cytokines, serait l’une des principales causes de mortalité des patients Covid en unité de soins intensifs. Les chercheurs de l’Université Northwestern ont utilisé l’IA pour analyser les données de santé électroniques produites au cours de la pandémie. Leur objectif était de faire une évaluation quotidienne plus précise de la pneumonie bactérienne touchant les patients admis dans une unité de soins intensifs (USI).
Cette étude – menée par les scientifiques de la Feinberg School of Medicine de l’université de Northwestern – a été réalisée dans le but de « déterminer les conséquences d’un traitement infructueux de la PAV (pneumonie associée à la ventilation assistée) sur la mortalité des patients atteints de pneumonie sévère». Les scientifiques ont trouvé des preuves que le COVID-19 ne provoque pas de “tempête de cytokines”, si souvent considérée comme une cause de décès.
L’IA pour analyser les données quotidiennes des patients
Les résultats de cette analyse ont été publiés dans le Journal of Clinical Investigation, le 27 avril dernier. Ils révèlent que le risque d’infection secondaire nommé pneumonie sous ventilation assistée ou PVA est élevé chez les patients atteints du Covid-19 en USI. Plus de 57% d’entre eux ont développé une PVA. Selon les chercheurs, si l’infection secondaire n’a pas été traitée avec succès dans un délai de 14 jours, le patient décède ou est envoyé en soins palliatifs.
Selon Catherine Gao, professeur de médecine à l’Université de Northwestern, l’intelligence artificielle a été utilisée – via le logiciel CarpeDiem de la plate-forme Jupyter Notebook – pour analyser les données quotidiennes sur l’état des patients en soins intensifs. Cette méthode a permis de regrouper les jours-patients et de détecter des modèles clairs de dysfonctionnements d’organes.
Les patients ont accepté de s’inscrire à l’étude SCRIPT (Successful Clinical Response to Pneumonia Therapy). Il s’agit d’un essai observationnel mis en place par les experts pour rechercher des nouveaux biomarqueurs et thérapies pour les patients qui souffraient de pneumonie sévère. Composés de médecins de l’USI, ils ont réalisé une analyse de pointe avec des échantillons pulmonaires.
La théorie sur la tempête des cytokines remise en question
Cette nouvelle approche adoptée par les chercheurs, a révélé que les infections respiratoires secondaires constituent une menace réelle pour les patients admis en soins intensifs, notamment ceux qui sont atteints du Covid-19.
L’étude IA a révélé que, contrairement aux craintes initiales de tempêtes de cytokines, il n’a pas été observé de preuves significatives de cette réaction inflammatoire chez les patients atteints de COVID-19.
Par le passé, des chercheurs de l’University College London Hospitals (Royaume-Uni) avaient révélé, dans la revue The Lancet, “qu’une partie des patients atteints d’une forme sévère de Covid-19 sont sujets à un syndrome de choc cytokinique », ce qui n’est pas le cas d’après cette étude.
Selon le co-auteur de l’étude, Benjamin D. Singer, le résultat de cette étude via IA pourrait améliorer la compréhension et la prise en charge des patients atteints d’autres affections respiratoires graves en unité de soins intensifs.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/06/06/la-pneumonie-comme-cause-majeure-de-mortalite-en-soins-intensifs-selon-une-etude-ia/
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