Le Center for Economic and Policy Research (CEPR) vient de publier une étude sur :
Les résultats sont ceux auxquels tout observateur de tels actes s’attendrait. Les sanctions sont utilisées de manière trop large. Elles ne servent presque jamais leur objectif initial supposé et n’atteignent pas leurs buts. Elles nuisent davantage aux pauvres qu’aux dirigeants de tel ou tel pays prétendument visés.
Les chiffres sont toutefois étonnants :
Au cours des six dernières décennies, le recours aux sanctions économiques par les puissances occidentales et les organisations internationales s’est considérablement accru. Au début des années 1960, moins de 4 % des pays étaient soumis à des sanctions imposées par les États-Unis, l’Union européenne ou les Nations unies ; aujourd’hui, cette proportion est passée à 27 %. L’ampleur est similaire si l’on considère leur impact sur l’économie mondiale : la part du PIB mondial produite dans les pays sanctionnés est passée de moins de 4 % à 29 % au cours de la même période. En d’autres termes, plus d’un quart des pays et près d’un tiers de l’économie mondiale font désormais l’objet de sanctions de la part des Nations unies ou des pays occidentaux.
En vertu du droit international, seules les sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies ont une valeur juridique. Les sanctions imposées par les États-Unis ou l’Union européenne constituent, en vertu du droit international, une utilisation illégale des instruments de l’État. Les États-Unis recourent constamment aux sanctions pour pousser les pays qui leur sont subordonnés à faire leurs quatre volontés. Jusqu’à la récente guerre en Ukraine, l’UE a eu recours aux sanctions principalement pour « faire quelque chose » parce qu’elle était à court d’idées ou de capacités diplomatiques.
Les récentes sanctions contre la Russie se sont avérées beaucoup moins préjudiciables aux Russes qu’aux citoyens de l’Union européenne. Les dirigeants européens ont commis une erreur catastrophique en acceptant de manière préventive les sanctions que les États-Unis préconisaient avant que la Russie n’entre dans la guerre civile en Ukraine aux côtés de ses cousins ukrainiens. Les conséquences n’avaient manifestement pas été évaluées et réfléchies.
Lorsque près d’un tiers de l’économie mondiale est soumis à des sanctions, les deux autres tiers sont également perdants. Il serait donc logique pour tout le monde d’abolir toutes les sanctions qui n’ont pas été émises par le Conseil de sécurité des Nations unies. Même les sanctions du CSNU ne devraient être utilisées qu’avec parcimonie et de manière très ciblée. Les sanctions qui frappent l’ensemble de l’économie d’un pays sont inhumaines et doivent être interdites.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
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