Si beaucoup peuvent penser que nous venons de traverser une pandémie majeure, qu’en est-il réellement ? Il est très probable que l’histoire n’en retienne pas grand-chose, sinon sa gestion médicalement déjantée. En effet, notre civilisation a connu bien pire.

Les bactéries existent depuis qu’il y a de la vie sur terre, et les virus existent depuis que l’homme et les animaux existent, il en est de même des épidémies. On pourrait penser qu’avec les mêmes germes elles sont de plus en plus fréquentes et graves en raison d’une population plus importante se déplaçant plus, l’histoire ne le montre pas.

Voici un tableau avec les plus grandes pandémies documentées depuis 15 siècles.

Le Typhus :

Les premières descriptions d’épidémies datent de quelques siècles avant JC, comme celle qui a sévi en 430 avant JC, touchant les Athéniens de Périclès lors de la seconde invasion des Spartiates. Il y a eu 2 vagues, la première tuant 1 000 soldats, la seconde 1 an plus tard en tuant 5 000. Il y eut 60 000 civils tués sur 200 000, Périclès et ses deux fils en mourront. La légende raconte qu’Hippocrate fut appelé en hâte à la rescousse.

Thucydide, successeur d’Hérodote, en a livré la description clinique ci jointe. 

Cette description ressemble à une épidémie de typhus. Le typhus est dû à une rickettsie, genre de bactérie, qui compte parmi les fléaux les plus anciens et les plus graves. Elle s’attrape avec des parasites type poux, tiques et puces. Elle a une affinité particulière pour les armées, comme celle qui a touché la grande armée de Napoléon lors de la retraite de Russie en 1812, tuant plus de grognards que les Russes. 100 000 morts, 20% de l’armée sera décimée par le typhus. Même chose lors du siège de la ville maure de Grenade par les espagnols en 1489, les espagnols perdirent 3 000 hommes au combat et 10 000 du typhus. 

La peste :

Le Moyen Âge fut traversé par de nombreuses épidémies, plus ou moins virulentes, souvent mal identifiées, grippes, variole et dysenteries, etc. Pour la peste, hors cas sporadiques, on dénombre 3 grandes épidémies ou pandémies en 15 siècles. Pourquoi des pauses de 6 siècles ? Nul ne le sait.

La peste de Justinien (541-767) ravagea l’Europe méditerranéenne et est considérée comme la première pandémie de peste. La deuxième est la grande peste du XIVe, qui tua 300 fois plus que le covid, entre 30 et 50 % des Européens en cinq ou six ans (1347-1352). Enfin la dernière est la peste de Hong Kong ou de Chine, apparue à la fin du XIXe, faisant 12 millions de morts pour 1 milliard d’habitants (contre 7 millions pour le covid et 8 milliards d’habitants, soit près de 15 fois moins).

La variole :

La variole est due à un poxvirus. On estime qu’en Europe, au XVIIIe siècle, la variole a tué soixante millions de personnes. La transmission est humaine, et la mortalité était de 20%. Si les éruptions peuvent surprendre en ce qui concerne cette mortalité, elle est due aux surinfections bactériennes. Comme quoi, si les antibiotiques ne marchent pas contre les virus, cela marche contre les maladies virales, pour « diminuer les cas graves »… 

La variole est à l’origine des premiers vaccins, avec Jenner, si l’on peut appeler cela vaccin, venant en contradiction avec le peu d’efficacité des vaccins contre les virus. En effet, le « vaccin » contre la variole n’est pas une manipulation du virus de la variole, mais Jenner a imaginé, à la suite d’études observationnelles bannies aujourd’hui, d’inoculer aux patients la vaccine bovine, voisin du virus de la variole. Il s’agit de rendre malades les patients, avec une autre maladie inoffensive, l’immunité acquise étant voisine de celle de la variole, protégeant de cette dernière.

Les grippes :

Pour les virus de la grippe A, les plus fréquents et les plus virulents, on les différencie en sous types H (1 à 18) et N (1 à 11), avec les variantes de leurs antigènes de surface, H pour l’Hémagglutinine et N pour la Neuraminidase.

Pour les grandes pandémies du siècle passé, on peut en retenir 5 :

La grippe asiatique (de Chine) de 1957. C’est un H2N2, qui a fait 2 millions de morts, dont 15 000 en France. Toujours sur des populations plus jeunes.

La grippe de Hong Kong de 1970 (venant de Chine). C’est un virus H3N2, qui a fait 1 million de morts dans le monde, dont 17 000 en France.

La grippe russe de 1977 (qui a démarré en Chine), a fait 700 000 morts, sur une population jeune. Le virus est un H1N1, et son analyse génétique présente des particularités qui ont fait supposer à l’époque un accident de laboratoire. Il est devenu un virus de grippe saisonnière avec celui de Hong Kong.

L’épidémie de H1N1 de 2009, qui a affolé le système à l’époque. Épidémie est un bien grand mot, tout était prêt (contrairement à 2020), mais on n’a rien vu passer. 280 000 morts dans le monde. D’origine porcine, Chine ou Mexique.

Ces quatre épidémies ne sont rien à côté de la grippe espagnole de 1918, qui n’a rien d’espagnole car née dans le Kansas. On la dit espagnole, car l’Espagne a été le premier pays à en parler, les autres ayant plus ou moins occulté son expansion, plus préoccupés par la sortie de guerre.

Elle est due à un virus H1N1, d’origine aviaire. Comment le sait-on après 100 ans ? Parce que les anatomopathologistes ont l’habitude de collectionner des fragments d’organes de patients décédés dans du formol, mais surtout l’exhumation de 3 femmes inuits bien conservées car dans la glace, ont permis cette identification.

Cette grippe qui a sévi de mars 1918 à fin 1920 a été extrêmement virulente. 20 à 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, jusqu’à 100 millions pour d’autres sources, pour une population de 1,7-1,8 milliards. Si on part sur 70 millions, cela fait 45 fois plus de décès par habitant que le covid. 2,3 millions de morts en Europe, plus que les guerres de 14-18 et 39-45 réunies. La plupart sont décédés de pneumonies par surinfections, faute d’antibiotiques (encore une fois si les antibiotiques n’ont pas d’action directe sur les virus, ils « protègent des formes graves », quoi qu’en pense dame sécu).

LES CORONAVIRUS

Si les virus existent depuis que l’homme existe, les coronavirus existent depuis que les animaux existent. On en a été décrit plus de 5 000 variétés, dont 500 chez les chauves-souris.

Sur ces 5 000, sept peuvent contaminer l’humain. Quatre sont sources d’infections bénignes causant entre 15 % et 30 % des rhumes courants : les HCoV 229E, NL63, OC43 et HKU1. Trois variétés, d’apparition plus récente ont pu faire croire qu’ils pouvaient donner de graves affections, car très virulents : 

Le SRAS-Cov [SRAS : Syndrome respiratoire aigu sévère], venant de la civette palmiste (petit mammifère sauvage habituellement consommé par les Chinois), son réservoir d’origine était la chauve-souris. Il a été responsable d’une épidémie apparue en Chine, dans la région de Canton, en novembre 2002. 10 000 personnes ont été infectées dans le monde, avec 750 décès, la mortalité étant 10 fois supérieure à celle du SRAS-Cov-2.

Le MERS-Cov [MERS : Syndrome respiratoire du Moyen-Orient], à l’origine d’une épidémie apparue en Arabie saoudite en 2012, son réservoir étant le dromadaire, le germe étant transmis par la consommation du lait cru. Sa mortalité est de 35 %, avec près de 500 morts. Le virus circule toujours dans la région, mais n’a jamais pris de dimension pandémique.

Le SARS-Cov2, apparu en Chine du Nord à la fin de l’année 2019. Il se trouve que l’on sait depuis peu que c’est la seconde vraie pandémie à coronavirus, et non la première.

Grippe russe de 1889 :

Commencée en Sibérie, elle a diffusé dans le monde en passant par St Pétersbourg. Wiki parle de mortalité faible, alors que nous sommes dans le même ordre de grandeur que pour le Covid. En effet, 250 000 morts en Europe, 1 million dans le monde, mais avec 1,6 milliard d’habitants, à population égale cela aurait fait 5 millions de morts pour 8 milliards d’habitants, pas loin des 7 millions de morts actuels.

Ce n’est pas la seule similitude, c’est pourquoi je l’ai gardée pour la fin. En effet les troubles bien décrits par des dizaines de milliers de médecins sont différents de ceux de la grippe classique, et se rapprochent plus de notre dernière pandémie. La cible était également respiratoire, avec décès par pneumonie. Elle a touché également les personnes plus âgées, comme la covid, alors que les décès des grandes épidémies virales concernaient une population plus jeune : 56% des décès de la grippe espagnole avaient entre 20 et 40 ans.

En matière de contagiosité (R=2,1), de mortalité, de symptômes, d’âge de population touchée, des réinfections fréquentes, nous sommes en plein covid, or le virus a été classé H2N2. Le doute persistant, des études plus fines réalisées il y a 3 ans confirment le corona et non un virus de la grippe A, et il s’agit du type OC43, comme l’ont monté une équipe belge en 2005, et plus récemment une équipe danoise en 2020. Ce virus circule encore, et n’est plus pathogène.

Tuberculose et sida :

Je ne sais trop si ces maladies ont leur place ici, car ce sont des maladies chroniques n’évoluant pas par vagues, mais on ne peut les passer sous silence, car elles font partie des plus meurtrières.

Je ne m’étendrai pas sur le Sida, car plus ou moins stabilisé, mais avec quand même près de 40 millions de morts depuis le début, ce qui la place en bonne position dans le top 5. Par contre, plus insidieuse et plus inquiétante, est la tuberculose, qui a droit à la palme d’or, hors catégorie. En effet elle est aussi vieille que l’homme, baptisée phtisie sous Hippocrate, puis peste blanche. Bien qu’ayant diminué par 2 depuis 1990, l’épidémie reprend et elle tue encore aujourd’hui 1,5 million de personnes par an. Si on compare à la covid, elle tue en 5 ans autant que la covid en 3 ans, mais ce depuis plus de 2 000 ans ! Elle tue moins avec les antibiotiques, mais si on reporte sur 2 000 ans, à population identique, en cumul, on dépasse les 2 à 3 milliards de morts de tuberculose !

Aujourd’hui la tuberculose trouve un terrain très favorable avec le Sida. Un tuberculeux sur 6 est porteur du HIV, et 13% des décès chez les positifs, sont dus à la tuberculose. Ceci est dû à une diminution des défenses immunitaires. Trouvera-t-on le même terrain chez les vaccinés ? L’avenir répondra à cette question. Sachez enfin que cette tuberculose devrait inquiéter plus que nos épidémies passagères quand on voit le nombre de morts cumulés, mais aussi le fait qu’à ce jour, 500 000 personnes sont porteuses de germes résistant à tout antibiotique.

LEÇONS À TIRER DE L’HISTOIRE

Alors que l’observation du passé devrait servir de phare pour éclairer devant soi afin d’éviter les obstacles, on ne peut que déplorer comme le constatait déjà Confucius cinq siècles avant JC : « l’expérience est une lanterne que l’on porte sur le dos et qui n’éclaire jamais que le chemin parcouru ».

1)Aucune épidémie virale n’a jamais dépassé les 2-3 ans, ce qui m’a permis d’écrire il y a 18 mois que celle-ci ferait de même, quoi qu’on fasse, avec ou sans traitement et quel qu’il soit. J’ai persisté au fil des mois, y compris fin 2022 alors qu’on nous inquiétait encore avec de nouveau variants venant d’Afrique du Sud ou de Chine. La pandémie a bel et bien duré 3 ans, pas un jour de plus.

2) Nous n’avons fait aucun progrès en 130 ans, et avons abordé l’épidémie de 2019 avec les mêmes moyens que celles de 1889 ou de 1918. L’épidémie a été minimisée au début, puis exagérée.  

Les moyens matériels étaient les mêmes, le masque inventé par le français Charles Delorme en 1619 a peu évolué. On n’avait toujours pas assez de lits, et les patients n’ont pas été traités. Si avant c’était parce qu’il n’y avait rien, aujourd’hui c’est parce que l’on a interdit tout essai dès le premier jour, sans aucune étude. C’était une décision politique et non médicale. Rappelons que le vaccin n’est pas un traitement, il ne fait rien sur une maladie déclarée, il est censé empêcher d’attraper cette maladie et stopper l’épidémie. On doit constater l’échec, dommage mais plus ou moins prévisible pour ce type de virus, et celui qui prétend que l’on est sorti de cette pandémie grâce à lui est un menteur qui ne connaît pas l’histoire et l’évolution des virus. Même chose pour celui qui prétend que cela réduit les formes graves : par quel mécanisme peut-il traiter les complications, alors que déjà il ne dérange pas trop le virus. Expliquez-moi comment une spike plus ou moins modifiée, fabriquée par nous au lieu du virus, a plus de chance de traiter les complications dues à cette protéine que d’en créer.

3) On nous propose de revacciner chaque année, ignorant le constat suivant que je fais : le corona OC43 de 1889, aussi mortel que le Sars-Cov-2, est devenu bénin, causant des grippes ou rhumes saisonniers. Le H1N1 a fait 50 à 100 millions de morts en 1918, 700 000 en 1977, 280 000 en 2009, il est maintenant probablement passé dans les vecteurs de la grippe saisonnière, tout comme l’a fait le H3N2 de Hong Kong. N’est-il pas logique de penser que tous font de même, et dans ces conditions, vacciner contre un virus appartenant au passé est-il cohérent ? On a bien vu avec les variants omicron que c’était une bêtise. Ceci dit, on ne peut exclure l’émergence d’un nouveau virus, mais vacciner alors avec un vaccin dépassé, c’est comme vacciner contre la variole pour empêcher une épidémie de choléra.

4) L’histoire montre que la majorité des décès sont dus à des surinfections, du temps où les antibiotiques n’existaient pas. Maintenant qu’ils existent, et pourraient donc diminuer les formes graves et les décès, on les interdit, sauf une fois l’infection déclarée. Sait-on ce que c’est que la prévention ? Ce n’est pas pour rien que la moitié des patients hospitalisés, comme en chirurgie sont sous antibioprophylaxie, car traiter après est bien plus coûteux et dangereux, tout le monde sait cela. Les autorités poursuivent, encore aujourd’hui des médecins ayant mis leurs patients sous antibiotiques, au nom du risque d’antibiorésistance (geste qui n’est règlementé par aucune loi, n’en déplaise aux caisses et à l’Ordre). Il faut qu’on m’explique : s’il n’y a pas de germe, il n’y a pas de risque de résistance, et s’il y en a, le traitement est justifié. De plus cette résistance n’existe que dans les centres hospitaliers.

Quand on voit la résistance du bacille de la tuberculose, acquise malgré des traitements spécifiques et bien ciblés, la résistance est liée à la bactérie, pas à l’utilisation humaine.

Pour terminer, je suppose que cela ne vous a pas échappé : quasiment toutes les épidémies virales d’origine animale viennent d’Asie, particulièrement de Chine. Pourquoi ? Pour deux raisons : la faune et la culture. La faune, car les chauves-souris et toutes sortes de mammifères, comme les pangolins, civettes et autres variétés y pullulent, alors qu’elles sont rares chez nous. La culture, car ils sont friands de viandes crues ou de plats, on va dire exotiques. Il n’y a que là-bas que l’on consomme de la corne de rhinocéros, de la bave d’hirondelles, en passant par les pangolins, les chauves-souris ou la bile de tigre. Bon appétit.