Après une longue bataille judiciaire, le ministère de la Santé a finalement publié l’audit de 205 pages qu’il avait commandé sur sa gestion du Covid-19 à la sortie du premier confinement. Condamné par le Tribunal administratif de Paris pour manque de transparence, le ministère a dû transmettre ce rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) au journal Le Parisien.
Il est important de souligner que l’État a initialement voulu cacher sa gestion catastrophique de la pandémie en ne publiant pas le rapport. L’ex-ministre de la Santé Olivier Véran et le directeur général de la santé Jérôme Salomon assuraient pourtant lors des conférences de presse consacrées au Covid-19 qu’ils ne cachaient rien.
Ce rapport, intitulé « Retour d’expérience du pilotage de la réponse à l’épidémie de Covid-19 par le ministère des solidarités et de la santé », avait été commandé en juin 2020 par Olivier Véran, alors ministre de la Santé. Il lui avait été remis cinq mois plus tard, en novembre 2020, mais seul un très petit nombre de personnes au sein de l’exécutif avaient pu en prendre connaissance.
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Le Parisien avait sollicité l’Igas en février 2021 pour obtenir ce rapport, mais en vain. Le journal avait alors déposé une requête devant le Tribunal administratif de Paris avec l’aide d’un cabinet d’avocats. Le 22 février 2023, le Tribunal a annulé la décision du ministère de ne pas transmettre ce rapport et a enjoint au ministre de la Santé de le transmettre dans un délai de 14 jours.
L’État a également été condamné à verser une somme de 2 000 euros au Parisien au titre des frais de justice.
Cet audit avait pour objectif d’identifier les réussites, les difficultés et les lacunes révélées par l’épidémie. Il décortique minutieusement l’organisation des services du ministère et du centre de crise sanitaire entre janvier 2020 et l’été de la même année. Pas moins de 375 personnes ont été interrogées dans le cadre de ce « retour d’expérience ».
Ce rapport met en lumière la gestion calamiteuse de la crise sanitaire par l’État qui a cherché à la dissimuler.
Il en ressort le constat d’une organisation de centre de crise sanitaire peu lisible et très mouvante, ainsi que d’un processus de décision fragmenté. Le centre de crise sanitaire s’est rapidement trouvé submergé et n’est pas parvenu à s’organiser de manière structurée et durable. Plusieurs défaillances ont été constatées, notamment l’oubli des seniors résidents dans les maisons de retraite (Ehpad) durant les premières semaines de la crise.
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