04 mai 2023

L’attaque contre Poutine change la nature de l’Opération spéciale


La tentative d’attaquer par drones le Kremlin pour liquider Poutine suscitent de violentes réactions dans le monde russe. Un cap très dangereux vient d’être franchi. Nul doute que la réponse, sans doute très sévère, ne va pas tarder. Pour ceux qui connaissent un peu la société russe, et sa représentation politique, vouloir supprimer Poutine est une erreur. Car cela ne pourrait déboucher que sur un durcissement de la politique de la Fédération. Il ne faut pas oublier que le premier parti d’opposition est l’ancien parti communiste, avec une représentativité estimée à 30% des suffrages. L’opposant Alexeï Navalny ne pèse rien dans l’opinion des Russes. Il n’attire qu’une toute petite frange de la population. En fait, Poutine est accusé par les communistes et certains militaires d’être trop mou … Pour saisir cette réalité, nous reproduisons ici un article publié sur le site de langue espagnole, « Observatorio de la crisis », qui reprend la publication de « Daily Pravda », le média du Parti communiste de la Fédération de Russie.
 

Des drones (UAV) ont tenté d’attaquer le Kremlin quatre heures après que l’avion présidentiel a transporté Vladimir Poutine de Saint-Pétersbourg à Moscou. L’attaque contre le Kremlin est une tentative de décapitation des dirigeants et de l’armée à un point critique du conflit. Par conséquent, la nature de l’opération va changer radicalement.

La chaîne Telegram « Military » estime que le deuxième drone a été abattu par des armes cinétiques puis a pris feu dans le dôme de la tour du Kremlin, où se trouve le bureau de Poutine.

La Russie fait face à une tentative effrontée de décapiter ses dirigeants et sa force militaire …

Ces derniers jours, il y a eu des frappes de drones dans toute la Russie. Les gisements de pétrole brûlent et les aérodromes sont attaqués. L’attaque contre le Kremlin cadre bien avec l’objectif de faire pression avant une attaque des forces armées ukrainiennes, ainsi qu’à l’approche du défilé du 9 mai à Moscou.

Citant une source du bureau du président Vladymyr Zelensky, la chaîne Telegram « The Resident » a écrit que l’attaque a été personnellement supervisée par le chef du renseignement ukrainien (GUR), Kirill Budanov, et « était une opération symbolique destinée à démontrer les capacités du renseignement ukrainien ». Officiellement, cependant, Kiev va mentir et prétendra que « le Kremlin s’est attaqué lui-même » ! Selon « The Resident », une déclaration du président ukrainien a été préparée dans laquelle il déclarera qu’il s’agit d’une provocation russe. Apparemment, « l’administration Joe Biden a réagi durement et a exigé que Kiev cesse toute action sur le territoire russe ».

Le secrétaire de presse présidentiel ukrainien, Sergey Nikiforov, a déclaré qu’il n’avait aucune donnée sur l’incident. « Comme Volodymyr Zelensky l’a déclaré à plusieurs reprises, toutes les forces et tous les moyens disponibles sont déployés pour libérer nos propres territoires, et non pour attaquer ceux de quelqu’un d’autre », a-t-il déclaré à Reuters.

Zelensky était en visite en Finlande et il a été annoncé qu’il ne reviendrait pas en Ukraine pour le moment. 

Le défilé de la victoire contre les nazis aura lieu « qu’il pleuve ou qu’il vente »

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré que le défilé du 9 mai sur la Place Rouge aura lieu de toute façon. Il a averti que la Russie se réserve le droit de répondre à la tentative d’attaque contre le Kremlin, où et quand elle le jugera bon.

Le Kremlin considère la tentative d’attentat du régime de Kiev comme un acte terroriste planifié et comme une attaque contre le président russe à la veille du Jour de la Victoire, selon Peskov.

Le correspondant de guerre Alexander Kots a écrit sur Telegram qu’il « ne voit plus grand intérêt à frapper Bankova (ndlr l’Ukraine) ou tout autre bâtiment important ». Voici un extrait de ses propos qui en dit long : « Nous ne devons pas porter plainte contre ceux qui attaquent notre président, contre nos journalistes, contre ceux qui tuent chaque jour les citoyens du Donbass. Nous devons les détruire. L’ennemi le fait systématiquement sur notre territoire ».

Le président du parti « Russie juste », Sergueï Mironov, a souligné que cette attaque est un véritable casus belli. Mironov pense que « nous avons des armes pour frapper leurs bunkers. Il ne peut y avoir que trois options pour Zelensky et sa junte : répéter le sort d’Hitler, répéter le sort du terroriste Tchéchène Dudayev ou faire face à un tribunal international pour crimes de guerre et autres ».

Pour l’analyste politique Sergueï Markov, la provocation de Kiev pourrait changer le cours des événements : « La question est de savoir si Moscou sera capable d’éliminer n’importe quel dirigeant ukrainien. Ou si cela ne restera que des mots. Mais, en tout cas, la situation est en train de changer radicalement. Il y a une forte escalade ».

En attendant la contre-offensive ukrainienne

Une contre-offensive des forces ukrainiennes devrait avoir lieu très prochainement, estiment tous les analystes militaires.

On sait que Vladimir Poutine a promis de ne pas attenter à la vie de Zelensky. C’est ce qu’avait déclaré l’ancien Premier ministre israélien, Naftali Bennett. Toutefois, l’attentat à la bombe du Kremlin annule formellement cette promesse pour autant qu’elle ait été réellement faite.

Rappelons-nous que les attaques contre les infrastructures ukrainiennes ont commencé après le bombardement du pont de Crimée. La Fédération de Russie doit continuer de répondre aux attaques contre des installations situées au-delà de la « ligne rouge ». Il faut donc s’attendre à une réaction sévère. D’autant plus lorsque nous sommes confrontés à une tentative effrontée de décapiter les dirigeants russes et notre force militaire.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/05/04/lattaque-contre-poutine-change-la-nature-de-loperation-speciale-par-observatoriocrisis/

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