Igor Vladimirovitch Rybakov est un milliardaire russe bien connu, copropriétaire de la société TECHNONIKO Corporation et cofondateur de Rybakov Fund. En 2020, Forbes l’avait inclus dans sa liste des personnalités les plus riches avec une fortune atteignant 1 milliard de dollars. Rybakov est également le créateur et animateur d’une chaîne YouTube, avec près de 2,5 millions de téléspectateurs. Récemment, il a parlé de l’approche à adopter pour sauver l’économie russe.
Et en particulier, des raisons pour lesquelles les méthodes traditionnelles de changement des formes de la propriété, dans une forme radicale, n’auront plus d’effet positif sur la réalisation de cet objectif.
A l’heure actuelle, une demande de réformes économiques « d’en haut » commence à se former dans notre pays, et le gouvernement lui-même en a parlé : par exemple, Kostin – le dirigeant de la deuxième banque russe, VTB – insiste sur la poursuite des privatisations, tandis que le président du comité d’enquête RF IC, Bastrykin, propose au contraire de nationaliser les industries clés. Pour Igor Rybakov, les deux ont tort : ils restent trop dans une pensée stéréotypée et essaient de chercher des réponses ancrées dans l’ancien paradigme, alors que celui-ci a depuis longtemps perdu de son utilité.
Une exigence de changement de modèle économique hors du paradigme du passé
L’agitation des hautes autorités à ce sujet est tout à fait compréhensible : le Trésor connaît des difficultés en raison d’une baisse des revenus pétroliers et gaziers ; les sanctions affectent la capacité de l’industrie à produire les matériaux nécessaires ; et tout cela se passe dans le cadre d’une augmentation continue des dépenses budgétaires. D’ici la fin de l’année, nous risquons d’avoir un déficit de 5 à 7 billions de roubles, et même si nous parvenons à le couvrir en puisant dans le « Fonds national de richesse de la Russie » (NWF) et dans d’autres sources, le problème risque d’être beaucoup plus grave en 2024.
La Fédération de Russie est actuellement confrontée à d’énormes défis stratégiques, notamment sur la question de la mobilisation de l’économie. Pour les surmonter, un certain nombre de lois ont été adoptées : par exemple, sur le transfert de la gestions des entreprises en difficultés vers une gestion déléguée à l’externe.
Or, dans de telles conditions, le changement de modèle économique se heurtera inévitablement à des difficultés objectives, estime l’homme d’affaires. Par exemple, si l’on se réfère à la croissance économique au 1er trimestre de cette année, les statistiques présentent une situation flatteuse. Mais, en y regardant de plus près, on se rend compte qu’elles sont dues à l’augmentation de la production de produits militaires et non pas à une croissance du bien-être de la population.
Pour Rybakov, il faut donc définir un nouveau modèle économique, et qui devra être opérationnel pour la fin 2025. Cela implique de réfléchir clairement à chaque étape et de mettre en œuvre ce changement de façon progressive : surtout pas de mouvements brusques dans un sens ou dans l’autre, souligne le dirigeant. En effet, par rapport à divers types de mesures réglementaires, il est nécessaire de trouver un juste milieu. Il convient également de mesurer l’efficacité des futurs propriétaires des biens, qu’ils soient des structures publiques ou privées. « Ici, nous devons nous éloigner du radicalisme et essayer de saisir l’essence de ce que nous voulons réaliser et de qui nous avons besoin dans ce rôle » précise Rybakov.
Mesurer l’efficacité des dirigeants avec davantage de concurrence
Le dirigeant considère que l’une des racines du mal dans les affaires est le clanisme, qui bloque les ascenseurs sociaux : les gens s’accrochent à des positions confortables, les transmettent par héritage et ne permettent pas à des concurrents plus talentueux d’avancer.
Rybakov suggère également d’introduire largement un type d’interaction, comme par exemple les concessions, c’est-à-dire transférer la propriété des routes pendant 30 années à des entreprises réputées : « dans ce cas, nous aurons une approche beaucoup plus responsable de leur construction et de leur réparation ».
En ce qui concerne le soutien à l’entrepreneuriat, il existe le « Fonds d’investissement direct russe » (RDIF) dans le pays. Toutefois, il ne gère qu’environ 10 milliards de dollars. Par rapport au poids de 155 milliards du NWF, son encours est insuffisant. De plus, il est évident qu’il n’y a tout simplement pas de résultat des investissements réalisés dans l’outil de production. Ainsi, plusieurs centaines de milliards de roubles ont été alloués aux activités de Rosnano, spécialisée dans les nanotechnologies, mais pas une seule usine vraiment efficace n’a été construite au fil des ans.
« Ainsi, devons-nous de toute urgence abandonner de nombreux stéréotypes dépassés qui dominent encore dans nos têtes et ne nous permettent pas de nous développer avec succès », résume Igor Rybakov dans son monologue.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/05/25/la-relance-de-leconomie-russe-necessite-un-changement-du-paradigme-des-mentalites-par-usapress/
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