15 mai 2023

Guerre d’Ukraine Jour 444: le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valery Zaloujni, éliminé


En raison de la situation opérationnelle compliquée sur le champ de bataille en Ukraine, le commandant en chef des forces armées ukrainiennes, Valery Zaloujni, ne sera pas en mesure de participer à la réunion du Comité militaire de l’OTAN mercredi [10 mai]“. L’amiral Rob Bauer, président du Comité militaire de l’OTAN, a déclaré cela à l’ouverture de la réunion des chefs de la défense de l’Alliance, rapporte un correspondant d’Ukrinform. En réalité, on est très tenté de penser que le Kremlin aurait répondu, dans la nuit du 7 au 8 mai, aux drones envoyés sur le Kremlin le 3 mai dernier, par l’élimination du général commandant l’armée ukrainienne. On est également sans nouvelles du général Sirski, qui commande à Bakhmout. Si, en revanche, l’on prend la déclaration de l’amiral Bauer au sens littéral, effectivement, on constate, que la “contre-offensive” ukrainienne tant attendue n’a toujours pas démarré. Les Ukrainiens sont-ils encore en mesure de l’entreprendre?
 

La commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale

Pour la deuxième année consécutive, la commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale a été mêlée à la Guerre d’Ukraine. Le président ukrainien Zelenski a décidé que l’Ukraine ne s’associerait plus à la commémoration du 9 mai mais célébrerait un « Jour de la mémoire et de la victoire sur le nazisme » le 8 mai et la Journée de l’Europe le 9 mai. Vladimir Poutine, lui, recevant les présidents du Turkmenistan, du Kazakhstan, Kirghizistan, du Tadjikistan, d’Ouzbekistan, de Biélorussie et le Premier ministre arménien, s’est efforcé de distinguer entre les « élites mondialistes occidentales » , contre lesquelles, dit-il, la Russie doit se défendre, et les peuples, dont il suppose qu’ils ne soutiennent pas l’effort de guerre de l’Ukraine. Il a présenté le peuple ukrainien lui-même comme pris en otage.  Une chose est certaine : dans au moins quelques dizaines de villes et bourgs ukrainiens, on a désobéi au président ukrainien en célébrant de manière traditionnelle la fin de la Seconde Guerre mondiale, en particulier en déposant des fleurs au monument de la victoire contre le fascisme.

Au passage, rappelons que la victoire de l’Armée Rouge n’a pas été seulement celle des Russes mais aussi des Ukrainiens – qui ont eu 1,6 millions d’hommes tués au combat. Rappelons aussi que l’Armée Rouge a perdu environ 9 millions d’hommes au combat – tandis que la Wehrmacht et ses alliés en perdaient près de 7 millions. On ignore souvent que 3,3 millions de prisonniers de guerre soviétiques sont, en plus des tués au combat, morts de famine ou de mauvais traitements ordonnés par le commandement de la Wehrmacht (sur les 5,7 millions de prisonniers faits au total). En effet, la guerre germano-soviétique a été voulue, non seulement par Hitler, mais par le commandement de la Wehrmacht, comme une « guerre d’extermination ».

La guerre germano-soviétique est la guerre la plus terrible de l’histoire. Et l’on regrette que les médias d’Europe de l’Ouest la traitent avec une telle légèreté, à l’occasion des commémorations. Il est tout à fait compréhensible de désapprouver l’attaque russe contre l’Ukraine en février 2022. Mais est-ce une raison pour instrumentaliser l’histoire de la Seconde Guerre mondiale en niant (1) ce que représente la mémoire de la guerre germano-soviétique pour les nations qui ont combattu dans l’Armée Rouge ; (2) le fait que l’Armée Rouge a subi 85% des pertes militaires des puissances alliées en Europe ; et que sans elle jamais la redoutable machine de guerre militaire allemande n’aurait été détruite ?   

La « contre-offensive ukrainienne ». « Opération Godot » ?

Cela fait des semaines que l’on parle de la « contre-offensive ukrainienne », d’un terme en fait inapproprié, puisque le front est largement stable depuis six mois. Il serait plus exact de parler d’une « offensive ». Elle se fait attendre. Au point que l’on est tenté de l’appeler « Opération Godot », du nom de la célèbre pièce de Samuel Beckett, dont les personnages attendent un certain « Godot » qui ne vient jamais.

Aura-t-elle jamais lieu ? Les jours qui passent détruisent en tout cas l’effet de surprise.  

Selon Jacques Frère, elle a déjà commencé !

Une thèse intéressante est celle de Jacques Frère, qui tient un excellent compte twitter pour suivre les opérations au jour le jour. Pour sa part, il pense que l’offensive ukrainienne a déjà commencé au moment où nous arrêtions notre bulletin précédent. Je relève un certain nombre de faits qu’il mentionne :

+ 3 mai – test des défenses russes dans la région de Zaporojie.

+4 mai, tentative de percée ukrainienne vers Seversk-Belogorovka.

+ 5 mai : tentative de percée à Ougledar.

+ accumulation de troupes dans la région de Zaporojie. Les autorités russes encouragent la population qui pourrait être directement visée par l’offensive ukrainienne de quitter leurs habitations pour se mettre à l’abri un peu plus à l’Est.

+ Dans la nuit du 6 ou 7 mai, une vingtaine de drones ont tenté de frapper la Crimée. Il y a eu, bien entendu, la tentative de frapper le Kremlin au moyens de drones tirés depuis le centre de Moscou. Et puis des drones envoyés sur les régions frontalières.

+  8 mai « Plusieurs frappes russes ces dernières 48h ont détruit des camps de mercenaires destinés à être engagés dans l’offensive otano-kiévienne (…) : dans le district de Belgorod-Dniester (région d’Odessa) ; près du village d’Ivanovka (région de Kharkov). »

+11 mai :  « Nous sommes au neuvième jour de l’offensive otano-kievienne et celle-ci peine à se développer ; énormément d’officiers supérieurs, de matériel, de stocks, de munitions, de réserves et de logistiques ont déjà été détruits par les frappes russes, et ce n’est pas fini ! » (De fait, le Ministère russe des Affaires étrangères a recensé une centaine de frappes de missiles ou de drones contre le dispositif de préparation ukrainien à une offensive).

Mais de quoi parle-t-on ? La liste que nous venons de dresser correspond plutôt à une série de tests des défenses russes sur une ligne de front qui fait 1000 kilomètres !

Se passe-t-il quelque chose de spécifique depuis le 10 mai ?

Il y a eu, le 11 mai, une poussée ukrainienne au nord de Bakhmout, essentiellement pour libérer une des routes d’approvisionnement des troupes ukrainiennes qui tiennent encore 2km² de la ville.

Dans Bakhmout même, le Groupe Wagner continue à progresser. Plus au sud, à Avdeïevka, l’armée russe continue à progresser.

L’offensive dont nous parlent médias et réseaux sociaux est cependant plutôt attendue entre Zaporojie et Ougledar. Et l’on se rappelle qu’au mois de septembre dernier l’armée ukrainienne avait profité de l’infériorité numérique des troupes russes dans la région de Kharkov et de Liman pour y regagner du terrain. Plusieurs sources d’informations couvrant le conflit du point de vue russe, mais de manière indépendante, ont fait état de mouvements de forces ukrainiennes vers Zaporojie au sud et Liman au nord. Le Ministère russe de la Défense a réagi de la manière suivante : « Les déclarations diffusées par des canaux de télégrammes individuels concernant des “percées de la défense” dans diverses sections de la ligne de contact ne sont pas vraies.

A 22h00 le 11 mai 2023, dans la direction de Kupyansk, il n’y a pas d’opérations actives. Le groupe de forces de Zapad a supprimé les actions de trois groupes ennemis de sabotage et de reconnaissance.

Dans la direction de Krasny Liman, le groupe de forces Tsentr a repoussé deux attaques de groupes tactiques de compagnies ennemies près de Kremennaya et Chervonaya Dibrova.

Dans la direction de Donetsk, trois tentatives de reconnaissance ennemies ont été déjouées et huit attaques de l’AFU contre des positions russes ont été repoussées avec succès.

Les unités d’assaut continuent de libérer la partie ouest d’Artyomovsk avec le soutien de l’aviation et de l’artillerie.

Les unités du groupe de forces Yug sont activement engagées dans le blocage d’Avdeevka et la capture de Maryinka.

La bataille est actuellement en cours pour repousser une attaque de l’unité AFU en direction de Maloilyinovka. L’armée et l’aviation d’assaut au sol, ainsi que l’artillerie sont au combat. L’ennemi subit des pertes importantes en hommes et en matériel.

Dans les directions de Zaporozhye et de Kherson, il n’y a pas d’opérations actives.

La situation générale dans la zone de l’opération militaire spéciale est sous contrôle »

C’est sans doute le site southfront.org, qui résume le mieux la situation : «.À la veille de la contre-attaque ukrainienne,[tant] attendue, l’analyse de toutes les sources disponibles nous permet de dire qu’elle est pour l’instant plutôt vouée à l’échec. Les redoutes défensives de l’armée russe protègent déjà suffisamment les positions prises par la Russie. Toutefois, il est également impossible de prétendre que les forces armées russes passeront à l’attaque après les succès défensifs, car malgré la supériorité numérique, les fortifications ukrainiennes sont trop solides et trop profondes. Leur prise d’assaut nécessite beaucoup de temps et de main-d’œuvre ». On le voit dans le cas de Bakhmout. (on trouvera sous ce lien une carte en vidéo qui retrace les progrès de l’armée russe et du bataillon Wagner à Bakhmout depuis le début février).

Où sont passés les généraux ukrainiens Zaloujni et Sirski ?

+ Hier 11 mai, toujours, les Britanniques ont annoncé avoir livré à l’Ukraine des missiles Storm Shadow (la version à portée 250 kilomètres). Est-ce un de ces missiles qui a touché une usine à Lougansk le 12 mai ?

+ On observe la multiplication des missions de reconnaissance d’avions de l’OTAN en mer noire, dans la région d’Odessa et jusqu’à proximité de la Crimée.

Alexandre N, analyste perspicace, que les lecteurs du Courrier des Stratèges connaissent bien désormais, me faisait remarquer vendredi 12 mai que l’on n’a pas de nouvelles du général Zaloujni, commandant en chef ukrainien qui a manqué une réunion de concertation avec l’OTAN ; ni du général Sirski, qui commande l’armée ukrainienne à Bakhmout. Des rumeurs ont circulé sur le fait que le général Zaloujni aurait été tué lors d’une frappe russe sur Pavlograd, dans la nuit du 7 au 8 mai. D’autres commentaires affirment que Zaloujni et Sirski seraient pris dans les affres d’une « contre-offensive » impossible à déployer et ne voudraient pas acter officiellement leur échec vis-à-vis de l’OTAN. En tout cas, pense Alexandre N., « ils sont perdus », réellement ou métaphoriquement. Et les Russes auraient, selon lui, bien tort de bouger – ou même de surréagir à la provocation ukrainienne sur le Kremlin – puisque le dispositif adverse s’enlise.

A moins que Zaloujni et Sirski aient été visés en représailles aux drones envoyés sur le Kremlin ?

Analyse globale décapante de Julian MacFarlane

J’avais commencé à synthétiser le sentiment que j’ai développé face « contre-offensive ukrainienne » quand j’ai trouvé cette analyse de Julian MacFarlane (que j’ai souvent cité, depuis février 2022, au même titre que Scott Ritter ou Douglas MacGregor – ces Américains lucides sont parmi les meilleurs analystes de la bataille d’Ukraine, de mon point de vue) qui dit les choses bien mieux que je ne les aurais formulées. Et puis un analyste américain qui critique intelligemment la politique de Washington est plus crédible que je ne saurais l’être en disant les mêmes choses. Extraits :

« ‘Le tacticien habile peut être comparé au shuai-jan. Le shuai-jan est un serpent que l’on trouve dans les montagnes Chung. Frappez sa tête et vous serez attaqué par sa queue ; frappez sa queue et vous serez attaqué par sa tête ; frappez son milieu et vous serez attaqué par la tête et la queue à la fois.’ Sun Tzu

Une erreur fréquente dans l’évaluation de l’armée russe moderne consiste à se référer à l’armée soviétique de la Seconde Guerre mondiale. Mais l’armée d’aujourd’hui n’est pas celle de Staline. C’est celle de Poutine, un spécialiste des arts martiaux, un tacticien et un stratège. Si vous voulez, un shuai-jan.

Pour comprendre la stratégie militaire russe moderne telle qu’elle est appliquée par Poutine et ses commandants, il faut se pencher sur le débat entre le Clausewitz russe – Alexander Andreïevich Svetchine – et le théoricien soviétique Mikhail N. Toukhatchevski dans les années 1920 et plus tard. Svetchine et Toukhatchevski ont tous deux reconnu que la révolution industrielle avait apporté un nouveau concept de guerre – la guerre totale, dans laquelle la technologie, la logistique et la capacité industrielle étaient aussi importantes que les troupes sur le terrain.

En Occident, Svetchine est décrit à tort comme un partisan de la guerre défensive et des guerres d’usure, par opposition au concept de Toukhatchevski de guerres d’anéantissement rapides, de choc et d’effroi, qui plaisent à l’esprit hollywoodien (…) de l’Occident.

Toukhatchevski a dénigré Svetchine en le qualifiant de vieux briscard tsariste. Staline les exécute tous les deux. Mais Svetchine a été réhabilité en 1956 et ses théories ont été réexaminées après la chute de l’Union soviétique. (…)

En Ukraine, le fantôme de Svetchine se moque de l’Occident. Poutine a lancé ‘l’Opération Militaire Spéciale’  par un assaut audacieux, quoique quelque peu coûteux, qui a détruit une grande partie de la mobilité des forces armées ukrainiennes, ainsi que du matériel essentiel. Une frappe rapide sur les points vitaux ». [L’auteur désigne ici la phase qui mène du 24 février au 30 mars 2022. Il partage le point de vue de Scott Ritter, selon lequel la marche russe sur Kiev était un leurre, sans intention de prendre la ville, mais pour fixer une partie de l’armée ukrainienne, détruire son matériel et pouvoir, pendant ce temps, conquérir les terres ukrainiennes au nord de la Crimée]

« Ensuite, lorsque les négociations d’Istanbul [fin mars 2022]ont échoué et que [Washington] a intensifié sa guerre hybride contre la Russie, Poutine a opté pour un jeu de terrain moins tape-à-l’œil – une longue guerre d’usure, qui a été couronnée de succès. Tactique mise à part, les Russes ont détruit l’équivalent de trois armées ukrainiennes depuis février 2022.

Ils sont désormais prêts à en détruire une quatrième si les Forces Armées Ukrainiennes lancent une contre-offensive. (…)

L’Occident regarde trop la télévision. Et cela inclut le Pentagone. C’est de l’hollywoodisme de pacotille. Cela n’a pas fonctionné en Corée. Au Viêt Nam. Ni au Moyen-Orient. Cela ne fonctionnera certainement pas aujourd’hui.

Comme l’écrit le capitaine Nicolas Fiore, le seul moyen pour les brigades de l’OTAN de vaincre les Groupes de Bataillons Tactiques russes serait une attaque rapide et dévastatrice utilisant une supériorité écrasante en termes de nombre et d’équipement. Cela suppose un combat ouvert, comme dans les steppes du Donbass, avec un avantage en matière de blindés et d’artillerie. (…)

L’Armée Ukrainienne préparerait 12 à 13 brigades de 4 000 à 6 000 hommes chacune, soit certainement moins de 100 000 hommes au total – mais supposons tout de même 100 000 hommes, avec les mercenaires. L’Ukraine s’attend à recevoir environ 140 chars des pays européens, dont 12 Challengers équipés de munitions à l’uranium appauvri. Ces blindés comprennent de nombreux Leopard 1 obsolètes. L’Ukraine ne dispose pas d’une force aérienne fonctionnelle, et ses systèmes de défense aérienne et de logistique sont fortement dégradés. Elle n’a pas non plus beaucoup de munitions et dispose d’un soutien douteux et en diminution rapide pour les hommes et le matériel.

Les Russes, en revanche, ont la supériorité aérienne et ont fortifié toutes les zones susceptibles d’être attaquées par les Forces Armées Ukrainiennes, et pas seulement les villes du Donbass. Par conséquent, même si les Ukrainiens essaient de contourner les grandes villes comme Marioupol et, en fait, tous les centres urbains, quelle que soit leur taille, pour éviter de s’enliser, cela ne leur sera pas d’une grande aide. Ils doivent toujours se déplacer principalement par la route et le rail, voire par les fleuves (…)

Les “fortifications” – ainsi appelées – sont diverses. Les versions russes (…) [représentent une ] protection active – principalement des pièges qui ralentissent et dirigent les forces attaquantes vers des zones où elles seront piégées et détruites.

Au début de l’Opération Militaire Spéciale, les Russes étaient en infériorité numérique. Cette situation s’est inversée : ils disposent d’une force de 300 000 réservistes réentraînés et de 100 000 volontaires, avec un bon soutien logistique. Ils disposent de bombardiers, de chasseurs et d’hélicoptères en grand nombre, ainsi que de centaines de chars T72, T90M et même Armata modernisés. Sans parler des nouveaux BMP3.

Ils ont de nouvelles armes – des drones, des bombes planantes, entre autres. Ils disposent de nouvelles armes (…) d’un système de surveillance en temps réel du champ de bataille et d’un système de guerre électronique, ainsi que d’une artillerie 10 fois plus performante. Chaque jour, ils font exploser les centres de commandement et les dépôts de l’Armée Ukrainienne. (…)

Pourtant, le secrétaire américain à la Défense Austin et le chef d’état-major Milley affirment qu’une offensive réussira (…). Cependant, il doit être évident, même en se penchant, que les États-Unis et l’OTAN ne fournissent pas ce qui est nécessaire pour une opération réussie (…)  parce que, bien sûr, ils ne peuvent pas le faire. Ils n’ont tout simplement pas les ressources nécessaires.

La seule conclusion raisonnable est que la “contre-offensive” est vouée à l’échec. C’est la rampe de sortie de l’Amérique. Une excuse pour sortir de l’embarras du dysfonctionnement militaire. (…)

D’une part, la Russie a fait preuve de retenue dans ses réactions aux provocations occidentales jusqu’à présent, mais cela peut changer. Les Russes ont envoyé un message lorsqu’ils ont utilisé les armes hypersoniques Kinjal contre un bunker de l’OTAN en Ukraine [dans la nuit du 7 au 8 mars près de Lvov]. Les gens se disputent pour savoir combien de membres de l’OTAN sont morts, si tant est qu’il y en ait eu, mais là n’est pas la question : le bunker était censé protéger contre les armes atomiques !

Les armes hypersoniques ont changé la donne car elles confèrent une immense puissance destructrice sans nécessiter d’ogives nucléaires, grâce à la force cinétique, d’où le terme d’armes “hit-to-kill” (frapper pour tuer).

La Russie peut utiliser ces armes en toute impunité. L’Occident est à des années d’en obtenir, et encore moins de se défendre contre elles. Écoutez-vous Londres ?

Tous les discours sur l’intervention de la Pologne, de la Roumanie ou de la 101e division aéroportée ne sont que de la propagande. La Russie n’utilise encore que 10 à 15 % de l’ensemble de ses moyens militaires, se préparant clairement à une guerre plus importante si nécessaire. Son armée est aujourd’hui beaucoup plus forte qu’elle ne l’était il y a un an, tout comme l’économie et l’industrie russes.

En revanche, l’OTAN et les États-Unis sont plus faibles et confrontés à d’immenses problèmes socio-économiques. Newsweek, qui n’est pas exactement un canard pro-russe, écrit : « Si l’Europe devait combattre la Russie, certains pays seraient à court de munitions en quelques jours ».

Les Russes, comme les Chinois, ont l’avantage de penser à long terme. Les Américains et les Européens souffrent d’une déficience cognitive. Apparemment, ils ne “pensent” pas du tout, mais plutôt “réagissent”, selon les récits des médias.

À la télévision, nous avons toujours besoin d’un grand méchant. Mais les gens se lassent de la même chose. L’année prochaine, la Russie sera encore diabolique. Poutine sera toujours le diable. Mais comme les Russes gagnent maintenant, ils ne s’intègrent plus à l’intrigue, ce qui fait d’eux des personnages de la dernière saison. Cette série doit être annulée.

Nous avons besoin d’une nouvelle série et d’un nouveau grand méchant, la Chine.

A moins qu’elle ne commence à gagner, elle aussi. Dans ce cas, nous envahirons à nouveau la  Grenade ».

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/05/13/guerre-dukraine-jour-444-le-general-zaloujni-elimine-en-represailles-aux-drones-sur-le-kremlin/

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