Tout cela passe bien entendu sous les radars. Mais le très complotiste et gauchiste rapport annuel sur le budget de l’État publié par la Cour des Comptes donne quelques précieuses indications sur la déroute du service public en cours (soigneusement niée par la caste et ses représentants, dont Macron, qui nous expliquent qu’ils guident le pays vers la joie). Par exemple, 10% des forces de l’ordre ont quitté leur corps en 2022 (année, il est vrai, suivant l’obligation vaccinale pour les gendarmes) dont une part seulement du fait des retraites. Le taux moyen de démission dans les entreprises en France est de 2,7% annuellement. Des policiers et des gendarmes qui démissionnent beaucoup plus que les autres salariés ? Tiens donc. Et pourtant, les mêmes ont bénéficié d’une hausse de salaire de près de 750 millions € entre 2016 et 2022, soit pas moins de 400€ de primes annuelles moyennes…
S’il fallait un seul chiffre pour illustrer la grave crise que la police et la gendarmerie traversent, il tient au chiffre des départs annuels dans ces corps, qui ont atteint un record en 2022, à la faveur de l’obligation vaccinale qui a conduit à maltraiter de nombreux gendarmes (les policiers y ont échappé).
La Cour des Comptes, dans son rapport annuel, en donne un résumé cinglant :
Le record du nombre de départs au sein de la police et de la gendarmerie a été battu en 2021, puis de nouveau dépassé en 2022, témoignant d’un phénomène de fond installé depuis la fin de la crise sanitaire. En 2021, la police nationale a connu 10 840 départs (+33 % en quatre ans) et la gendarmerie nationale 15 078 départs (+25 %). Cette situation est sous estimée depuis plusieurs années par les responsables de programme et rend de plus en plus difficile la réalisation des schémas d’emploi positifs, car la pression sur l’appareil de formation est croissante. Cour des Comptes, rapport annuel 2023
On y ajoutera les petits graphiques qui vont bien :
10.840 départs de la police nationale en 2022
15.078 départ dans la gendarmerie en 2022
On le voit, la gendarmerie, soumise à l’obligation vaccinal, a lourdement souffert des départs en 2022.
Quelle est la part des démissions « sèches » dans ces chiffres inquiétants ? Les services se montrent évidemment réticents à communiquer clairement sur ce sujet. Il n’en reste pas moins que… la Cour des Comptes livre un autre graphique instructif sur la situation dramatique que vivent nos forces de l’ordre.
Les départs « imprévus » dans la police et la gendarmerie
Ce graphique est intéressant car il montre la dérive du ras-le-bol sous Macron et Darmanin de façon limpide. Le P176 correspond aux effectifs de la police nationale. Le P152 correspond aux effectifs de la gendarmerie. En 2018, la gendarmerie avait surestimé les départs de près de 800 emplois. En 2019 et 2020, les effectifs étaient à peu près conformes aux estimations.
L’hémorragie a commencé doucement en 2020, avec 1.000 départs imprévus de policiers. En 2021, la gendarmerie a rejoint le malaise : cette année-là, près de 3.500 gendarmes et policiers ont quitté leur corps pour des motifs inconnus.
Ce chiffre de départs inconnus a littéralement explosé en 2022 : 3.000 gendarmes et 2.600 policiers sont partis sans qu’on ne sache exactement pourquoi, soit plus de 5.000 départs imprévus.
Une question d’argent ?
Comme le souligne astucieusement la Cour des Comptes, ces départs ne sont pourtant pas dus à des questions d’argent.
500 millions € de hausses de salaires en 2022, soit plus de 4%…
Comme le montre le tableau ci-dessus, le ministère de l’Intérieur (c’est-à-dire le contribuable) n’a pas été avare avec la maison Poulaga. Au total, ce sont 500 millions € de hausses de salaires qui sont intervenues sur une masse salariale initiale de 11 milliards €. Plus de 4% de hausse… voilà qui n’est pas négligeable par les temps qui courent. Preuve est donc faite que la démission n’est pas une question d’argent. On peut très bien augmenter les salaires et voir l’hémorragie continuer.
Un effondrement des candidatures
Dans ces constats accablants pour la déroute darmanino-macronienne dans la politique de sécurité intérieure, je ne résiste pas au plaisir de reprendre quelques phrases sur les perspectives de recrutement de la police et de la gendarmerie :
Le rapport de la Cour des Comptes sur les perspectives de recrutement
Ben voili voilou. Y a une crise, mais comme elle ne correspond pas au narratif présidentiel, on évite soigneusement d’en parler.
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/04/19/cataclysmique-vague-de-demissions-dans-la-police-et-la-gendarmerie/
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