Hier soir, le Conseil Constitutionnel a, comme prévu, censuré les cavaliers législatifs que la loi sur la réforme des retraites avait intégré, réduisant pour ainsi dire le texte à une seule mesure impopulaire : le report de deux ans de l’âge de la retraite. La CFDT a demandé au Président de surseoir à la promulgation… et Macron, à 4 heures du matin, promulguait la loi, dans une logique d’humiliation et de triomphalisme totalement puérile. Face à cet exercice immature du pouvoir, tout entier tourné vers le désordre et l’exacerbation, pour ne pas dire l’exaspération des passions tristes, chaque citoyen a une question simple à se poser : cette volonté de toute puissance jusqu’à humilier l’autre correspond-elle ou non à sa conception de la démocratie ? Ceux qui conçoivent la démocratie autrement n’ont guère d’autre choix que de préparer une révolution. Légale et pacifique bien sûr (et nous suggérons ici comment), mais révolution quand même.
La réforme des retraites a été promulguée cette nuit
Donc, l’encre de la décision rendue par le Conseil Constitutionnel était encore humide que, en pleine nuit, Emmanuel Macron promulguait la loi… Pourtant, la CFDT, dont il aura besoin pour négocier sa mise en oeuvre (avec sa fameuse loi Travail), par la voix de son secrétaire général, le peu vindicatif Laurent Berger, avait demandé un sursis à exécution. Par une étrange mécanique psychologique proche de la perversion, consistant à prendre un plaisir manifeste à envenimer les situations plutôt qu’à les apaiser, Emmanuel Macron n’a fait ni une ni deux…
Le symbole de l’illibéralisme
Chacun peut avoir bien entendu, sa position sur la réforme des retraires « en soi », et sur la culpabilité de tous ceux qui ont fait élire Macron l’an dernier, en votant pour lui, dans la situation actuelle. Il n’en reste pas moins que cette affaire de questions sociales est sortie de son lit depuis plusieurs semaines, et devient le symbole d’une crise profonde, systémique, propre à la démocratie représentative.
Le problème qui se pose aux Français n’est plus de savoir s’ils sont pour ou contre la retraite à 64 ans, mais pour ou contre un régime où « la rue », « la foule », « la masse » n’a pas voix au chapitre, pour ou contre un système où même les élus sont baillônnés au profit d’un Président tout puissant. Rappelons-le, dans ce texte, seul le Sénat a voté. L’Assemblée Nationale n’a pas eu à se prononcer, par l’effet du 49-3 (et de la procédure accélérée) sur la retraite à 64 ans. La réforme des retraites n’a donc fait l’objet d’aucun soutien de la rue, ni d’aucun soutien de la part d’un élu au suffrage directe.
Certains diront (et lui-même l’a répété) : mais le Président est élu au suffrage universel ! C’est bien le problème : l’essentiel de ses électeurs, qui appelaient au « cordon sanitaire » il y a un an pour empêcher le Rassemblement National d’arriver au pouvoir, est désormais dans les rues pour dénoncer sa réforme. Quand on constate un tel divorce entre un élu et sa base, peut-on le laisser encore impunément invoquer la légitimité électorale dont il prétend bénéficier ?
Y a-t-il une autre riposte que la révolution ?
Lors de sa campagne électorale de 2017, Macron a publié un livre intitulé : « Révolution ».
On l’a oublié, mais, au fond, le premier à avoir appelé à changer de régime, par son titre provocateur (la provocation, déjà…) n’est autre qu’Emmanuel Macron. L’exemple vient d’en haut ! l’exemple est jupitérien ! L’exemple est prémonitoire !
Si l’on regarde les choses au-delà des passions, une lecture assez simple de la situation est possible, au fond. Elle repose sur l’idée que, par-delà la question des retraites, c’est le mode de décision publique qui pose désormais problème. Ces systèmes où des gens élus, parfois avec une compétence douteuse, verrouillent les pouvoirs alors même que les évolutions technologiques permettent de faire mieux, simplement, gratuitement, ce système-là est moribond.
Je l’ai expliqué dans cette vidéo consacrée à la démocratie liquide qui doit être, selon moi, l’avenir de la démocratie représentative :
Qu’est-ce que la démocratie liquide ?
Je n’ai aucun doute sur le fait que la démocratie liquide est l’évolution naturelle de la démocratie représentative.
Toute la question est de savoir comment parvenir au grand remplacement de notre obsolète démocratie représentative par la démocratie liquide, qui s’appuiera sur les ressources de la technologie numérique pour associer, sans usine à gaz, et de façon intelligente, les citoyens aux décisions. Sur ce point, une page, un chapitre, un livre, une encyclopédie, restent à écrire.
Il n’en demeure pas moins qu’une caste dépassée par le progrès technique s’accroche désormais à ses privilèges, et que notre devoir moral est de défendre, haut et fier, nos libertés naturelles face à la tyrannie.
La stratégie du boycott
Mais concrètement, me direz-vous ?
J’ai interrogé les membres du fil Telegram « Rester libre », qui est aussi le fil du Courrier. Vous pouvez y adhérer librement en cliquant sur ce lien.
Pour l’instant, voici les résultats du sondage que nous avons lancé :
A 15h, plus de 1.000 votants sur notre sondage
On le voit, l’essentiel de la protestation libertarienne est désormais tournée vers le boycott: des banques, des marques détenues par les membres de la caste proches de Macron…
Dans les jours qui viennent, nous approfondirons cette question…
Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/04/15/retraites-pouvons-nous-reagir-autrement-que-par-une-revolution/
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