Le commissaire européen, Thierry Breton, a rappelé, ce lundi matin, que l'Europe ne demandait pas à la France de mettre en œuvre la réforme des retraites.
L'Europe a-t-elle demandé à la France de faire sa réforme des retraites? C'est une question qui revient souvent sur le front de la contestation à la réforme portée par le gouvernement d'Elisabeth Borne et à laquelle a répondu, ce lundi matin sur Franceinfo, Thierry Breton, commissaire européen au marché intérieur.
"Je le rappelle à nouveau: Non, l'Europe ne demande rien à la France sur la réforme des retraites. D'ailleurs, si c'était le cas, il n'y aurait pas de disparité sur l'âge de départ à la retraite et on demanderait de s'aligner sur cette tendance à un départ au-delà de 65 ans. Mais c'est une décision qui est à prendre par les Etats et non pas par l'Europe".
Et Thierry Breton d'assurer que la France ne serait pas sanctionnée si Emmanuel Macron venait à retirer sa réforme. "L'Europe n'a pas à sanctionner la France sur ce plan-là, a encore précisé l'ancien ministre de l'Economie de Jean-Pierre Raffarin. Mais il faut voir les choses autrement : la France est le pays d'Europe qui a la dette la plus importante en valeur absolue. Et c'est avec cette dette que la France va sur les marchés pour se financer le plus activement. Ce sont plutôt les marchés qui sont à regarder".
\ud83d\udde3 Réforme des retraites : une réforme faite pour faire plaisir à l’Europe ? \u27a1\ufe0f "Absolument pas. L’Europe ne demande rien. Si c’était le cas, on n’aurait pas une disparité des départs d’âge à la retraite en Europe”, affirme le commissaire européen au Marche intérieur. pic.twitter.com/VWAFZ5Bzny
— franceinfo (@franceinfo) April 3, 2023
Et Thierry Breton d'ajouter. "La question à se poser, c'est comment rembourser cette dette? Comment faire face à tout ça quand on a la dette la plus importante? Effectivement, on a moins de marge de manœuvre".
En janvier dernier, l'ancien conseiller politique Alain Minc avait déjà évoqué les "vraies raisons" de la réforme des retraites et avait déjà regardé en direction des marchés. "Le marché c’est un être primaire. S’il voit qu’on a changé l’âge, il considérera que la France demeure un pays sérieux. Vous me direz que c’est idiot. Peut-être. Mais c’est comme ça. Et quand on est débiteur pour 3.000 milliards d’euros, on fait attention à ce que pense son créancier". Pour lui, c'est "une raison que le pouvoir n’ose pas dire, ou ne peut pas dire". "Le taux d’intérêt que nous payons est très proche de celui de l’Allemagne, ce qui est une bénédiction peut-être imméritée," avait-il encore évoqué.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.