Grâce aux subventions gouvernementales, Occidental Petroleum (Oxy) a fait le pari à un milliard de dollars sur l’utilisation d’un ensemble de ventilateurs installés sur des surface équivalentes à des courts de tennis pour aspirer le dioxyde de carbone de l’air.
Il faut noter que grâce aux subventions de la Loi sur la réduction de l’inflation de Biden, Occidental fait un grand pas dans la lutte contre le réchauffement climatique dans le but d’être conforme aux critères de sélection des investissements dans les entreprises exploitant des champs gaziers et pétroliers. Continental verdit ainsi son image.
À une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Midland, au Texas, dans le bassin du Permien saturé de pétrole, plus de 100 travailleurs sont occupés à aménager des routes et des conduites d’eau, se préparant à construire un complexe élaboré de ventilateurs. Le but est de propulser l’air dans des solution de soude afin de piéger le CO2. Lorsque les premiers ensembles commenceront à fonctionner en 2024, les ventilateurs aspireront d’énormes quantités de dioxyde de carbone dans l’air. Le CO2 sera injecté dans des couches géologiques profondes où il devrait rester pendant des siècles. L’élimination du CO2 de l’atmosphère à cette échelle n’a jamais été faite auparavant, et l’entreprise s’est positionnée avec d’abondantes incertitudes commerciales et scientifiques pour décrocher du gouvernement fédéral cette aide financière.
Les ventilateurs de l’usine extrairont jusqu’à 500 000 tonnes métriques de dioxyde de carbone de l’air chaque année, soit environ l’équivalent du rejet de ce gaz supposé délétère pour le climat de 111 000 voitures américaines en un an, selon l’Environmental Protection Agency (EPA). Il faut accorder une confiance aveugle à ces estimations présentées par Occidental.La société basée à Houston a déclaré qu’elle voulait construire jusqu’à 135 centrales d’ici 2035, en fonction des incitations publiques et de la demande de crédits de carbone.
Les ventilateurs aspirent l’air dans des réacteurs où la soude se lie au CO2 pour le séparer de l’air, créant finalement des pastilles. Les granules sont chauffées pour libérer du dioxyde de carbone pur, qui est comprimé pour être transporté par des pipelines et canalisé profondément sous terre. Airbus a déjà acheté à l’avance des crédits carbone d’Occidental couvrant 100000 tonnes métriques d’élimination de carbone par an sur une période de quatre ans. Combien un biréacteur long courrier dégage-t-il de CO2 par an, pas d’indication de l’entreprise mais ce point précis à certainement été pris en compte par l’administration ad hoc.
Économie floue de l’extraction du CO2. Le dossier d’Occidental pour l’obtention d’aides du gouvernement américain n’étant pas disponible il est néanmoins possible de se faire une idée de la face cachée de ce processus de capture du CO2. La soude est produite par électrolyse d’une solution concentrée de chlorure de sodium. La cuve d’électrolyse est scindée en deux parties par une membrane de Nafion qui laisse passer sélectivement les ions sodium vers la cathode pour produire de la soude et accessoirement de l’hydrogène tandis que les ions chlore se dirigent vers l’anode pour produire du chlore gazeux. La température de travail est proche de 120 °C, elle doit être régulée avec un groupe frigorifique imposant et l’intensité du courant peut atteindre plusieurs milliers d’ampères. La décomposition du carbonate de sodium après capture du CO2 est réalisée de manière optimale à une température de 850 °C. L’oxyde de sodium se réhydrate rapidement avec la vapeur d’eau de l’air pour former à nouveau de la soude qui piégera alors du CO2. Sur le papier tout est beau mais dans les faits ce processus consomme beaucoup d’énergie. Celle-ci est fourni avec des alternateurs entrainés par des turbines à gaz dégageant du CO2. On vit dans un monde enchanté.
Le plan d’Occidental est rendu possible grâce à des subventions qui couvriront 45 pour cent du coût. Il y a 278 millions de voitures aux États-Unis et 1,4 milliard dans le monde. Une fois opérationnels, les ventilateurs occupant une surface équivalente à un court de tennis ne captureront que le CO2 émis par 111000 voitures pour chaque unité. Occidental espère réaliser des profits en vendant des crédits d’impôt carbone à d’autres entreprises qui utilisent de l’énergie « impure », c’est-à-dire carbonée.
Alimenter les ventilateurs nécessite de l’énergie. Occidental, qui n’est pas à court d’idées étudie l’utilisation de mini-réacteurs nucléaires et l’utilisation de l’énergie des centrales au gaz naturel qui captent leur propre CO2. En 2019, Occidental a pris une participation dans Carbon Engineering, une start-up canadienne soutenue par Bill Gates, qui a développé le système pour capturer, purifier et compresser le CO2.
La Loi sur la réduction de l’inflation, adoptée par le président Biden l’an dernier, récompense les entreprises qui captent et stockent du CO2 atmosphérique par un crédit d’impôt de 180 $ par tonne métrique de CO2 atmosphérique contre 50 $ il y a encore quelques mois, du moins aux USA car le marché des droits carbone n’est pas encore généralisé. Les analystes ont déclaré que la capture du CO2 des cheminées de centrales électriques thermiques classiques nécessite beaucoup moins d’énergie et est donc moins chère. J’aimerais trouver une explication indubitable … En passant, il faut noter que les projets visant à capter les émissions de carbone obtiennent un nouvel élan malgré un bilan lamentable. Rien n’est exposé en ce qui concerne le bilan catastrophe de l’approche technique. Le documentaire du Wall Street Journal est clair:https://m.wsj.net/video/20210830/083121carboncapture/hls/manifest-hd-wifi.m3u8
Tout est beau tout est ESG-compatible, tout est vert et la planète sera sauvée ! Petra Nova, qui était autrefois considéré comme l’auteur du plus grand projet américain de captage des émissions de gaz carbonique d’une centrale au charbon, a fait l’objet d’une publicité considérable au Texas à la fin de 2016. Moins de quatre ans plus tard, le nouveau propriétaire NRG Energy Inc. a fermé le système de captage du carbone, qui a coûté 1 milliard de dollars non pas parce que la technologie ne fonctionnait pas, mais parce que l’utilisation finale prévue pour le carbone n’était plus économiquement viable. La centrale au charbon qui servit dans la mise au point de la technologie continue de produire de l’électricité et d’émettre du carbone … Plus de 80 % des efforts commerciaux de captage du carbone proposés dans le monde ont lamentablement échoué, principalement parce que la technologie n’a pas fonctionné comme prévu ou que les projets se sont avérés trop coûteux pour fonctionner, selon une étude réalisée en 2020 par des chercheurs de l’Université Carleton du Canada, l’Université de Californie à San Diego et d’autres institutions. Rien de tel que des subventions et l’achat obligatoire de crédits de carbone pour faire paraître des projets économiquement stupides viables aux yeux du public. Dans quelle mesure la Loi sur la réduction de l’inflation de M. Biden sera-t-elle gaspillée dans des cafouillages aussi évidents ? Soit dit en passant, la folie environnementale associée à l’achat obligatoire de crédits d’impôt sur le carbone contribue significativement à l’inflation que veut combattre le gouvernement américain.
En conclusion cette lubie de captage du CO2 ouvre la porte à toutes sortes d’arrangements pour non pas pomper ce gaz présent dans l’atmosphère en quantités relatives négligeables mais globalement inépuisables, 3000 milliards de tonnes au dessus de nos têtes et dix fois plus dans les océans (selon Christian Gérondeau et Français Gervais), pour pomper au sens propre les subventions gouvernementales et autres grosses arnaques. Nous préparons un monde meilleur, surtout pour les escrocs dont sont complices les écologistes !
Source : Mish Talk, 10 avril 2023
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.