25 avril 2023

Mayotte, ou l’imparfaite départementalisation du mensonge



Nos concitoyens de Mayotte, comme ceux des DOM-TOM, n’ayant pas atteint le degré de schizophrénie culturelle de l’Hexagone, restent, notamment, à la traîne des bobards macroniens.

Reconnaissables à une pigmentation souvent plus prononcée et à un accent généralement créole, nos frères d’outre-mer sont aussi caractérisés par d’étranges croyances : il pensent en général que, l’homme étant mortel, la promotion médiatique d’une grippe au rang de peste noire ne justifie pas le sabotage méthodique de l’économie et de la société.

Beaucoup d’entre eux croient aussi à l’existence de deux sexes complémentaires, fonctionnellement justifiés par la nécessité de procréer, et s’imaginent que la défécation serait le meilleur usage qu’on puisse faire d’un sphincter anal. En un mot : il leur manque cette subtilité hexagonale et transhumaine dont l’expression la plus achevée est la Macronie.

Quand, par exemple, Gérald « l’effort de bourrer le mou » Darmanin se met à singer Sarkozy mimant Le Pen père (parodie affublée du titre bantou « Wuambushu »), le pauvre élu-godillot mahorais de LREM est capable de le prendre au sérieux, ce qui l’amène à exprimer l’opinion finalement naturelle (quoique pas vraiment Charlie) de tout autochtone menacé d’invasion : « Il faut peut-être en tuer », lâche-t-il à propos des comoriens des îles voisines qui submergent Grande Terre.
Vérité au-delà des océans, Wuambushu dans l’Hexagone

Toute la bienpensance institutionnelle, le personnel fact-checkant de Marlène Schiappa au grand complet brûle bien entendu du besoin pratiquement physiologique d’appeler sur ce mécréant créole les foudres de l’antiracisme le plus punitif – seulement, il y a… un problème.

Non, décidément, ces Sapiens de facture classique n’ont pas forcément leur place dans la République des Faussaires. Ils ne comprennent pas qu’en Grande Faux-jetonnie macronienne, la xénophobie se consomme comme le porno chez les bourges : l’air de pas y toucher.

Bruno Le Maire, par exemple, n’oserait jamais faire de différence discriminatoire entre l’homme et le citoyen. Simplement – dans le cadre de cette même comédie du bipartisme2.0 qui explique aussi « Wuambushu » – il est « bien obligé de comprendre » que « les gens » (comprendre : les Gaulois réfractaires de la Zone tribale blanche) « aient l’impression » que leurs cotisations se barrent au Maghreb.

Une femme du monde n’affiche pas le prix de la pipe ! Et la vend, d’ailleurs, si cher qu’à ce prix-là, il vaut mieux prendre carrément l’amour.

Source : https://lecourrierdesstrateges.fr/2023/04/25/mayotte-ou-limparfaite-departementalisation-du-mensonge-par-modeste-schwartz/

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