29 avril 2023

Le divertissant spectacle de l’hôpital public étranglé par Macron, Véran et Braun


Pendant que les casseroles résonnent un peu partout en France, les âneries officielles continuent et portent leur venin toxique aux tréfonds d’un service public au bord de la rupture et de l’implosion. L’entrée en vigueur de la loi Rist début avril (votée en 2021 et retardée pour cause de COVID) fait déjà de nombreux dégâts dans les hôpitaux publics. Cette loi, qui fixe un plafond à la rémunération des médecins intérimaires, devrait accélérer les difficultés des structures hospitalières déjà aux abois. Comme d’habitude, l’idéologie de la morale et de l’organisation étatique, supposée corriger les défauts du marché, mène l’État à la ruine et pénalise lourdement les Français les plus éloignés des grands centres urbains. La morale des bobos, avec leurs certitudes fanatiques d’extrême centre sur ce qui est autorisé et sur ce qui ne l’est pas, fait plaisir aux bien-pensants, mais elle dégradera à tout-va la santé des Français. Mieux vaut mourir mal soigné parce que l’hôpital ferme faute de médecins, que vivre en bonne santé avec des médecins trop bien payés ! C’est le bon sens qui parle… et à bas l’horrible loi du marché.

On la connaît la ritournelle : à bas le profit, vive l’hôpital public désintéressé tout entier dévoué à la morale égalitaire et à l’idéologie d’une bureaucratie triomphante au nom du peuple ! C’est bien connu : l’hôpital ne sert pas à soigner, mais à éviter les profits, l’activité lucrative, l’enrichissement individuel.

Au nom de cette posture idéologique, Marisol Touraine, en 2016, avait déjà tenté d’imposer un plafond aux tarifs des intérimaires dans les hôpitaux (aujourd’hui fixé à 1.390€ par jour). Faute de sanctions contre les directeurs d’hôpitaux qui dépassaient ces plafonds pour recruter des médecins, au nom de l’horrible loi du marché, la députée (et rhumatologue) macronarde Stéphanie Rist a intégré, dans une proposition de loi déposée en 2020 et laborieusement adoptée en 2021, une disposition qui a le mérite de moraliser la situation : les comptables publics devront vérifier systématiquement la conformité des contrats d’intérim (et des tarifs journaliers) avec le plafond fixé par la loi. Ils seront également chargés de récupérer les sommes indûment versés aux accapareurs de biens du peuple qui se font payer au-delà de ces tarifs !

On doit à Olivier Véran d’avoir validé, lorsqu’il était ministre de la Santé, cette disposition qui confie, in fine, le recrutement des médecins aux comptables publics plutôt qu’aux directeurs d’hôpital ou au chef de service. Et on doit au ministre Braun de l’avoir confirmée. 

Le marché doit obéir aux lois morales

Les débats parlementaires autour de cette loi Rist avaient éclairé les heureuses intentions morales du législateur. Quelques extraits du rapport parlementaire présenté à l’Assemblée sur ce dispositif, en son temps, permettent de se rassurer sur la lutte saine, dans nos hôpitaux, contre les abus des méchants médecins qui cherchent à gagner de l’argent sur le dos des gentils patients et des merveilleux bureaucrates qui s’entassent dans les bureaux :

Et que fait-on, dans la macronie si morale, lorsque des dérives sont constatées ? On fait une loi pour interdire, ce qui permet de régler le problème. Nous sommes ici dans la droite ligne de la pensée bobo, parfois pas trés loin de la doctrine sociale de l’Eglise, où “les valeurs” doivent organiser le marché.

Fermer l’hôpital plutôt que trop payer les médecins

Cette loi caricaturale de la bêtise égalitariste, de l’idéologie toxique d’un service public désintéressé et déconnecté de la réalité, n’a pas tardé à produire ses effets. A l’annonce de l’entrée en vigueur de la loi, des médecins intérimaires ont plié bagage pour chercher fortune ailleurs.

C’est par exemple le cas de l’hôpital de Feurs, perdu dans le Forez, quelque part entre Roanne et Lyon. L’hôpita a dû fermer les urgences parce que cinq médecins intérimaires l’ont quitté avant l’entrée en vigueur de la loi. Nous voilà donc débarrassés de profiteurs qui, non contents d’habiter l’idyllique cité de Feurs, qui fait rêver la France entière, avaient en plus le toupet de demander un salaire trop élevé pour y exercer leurs fonctions. Pourtant, être médecin urgentiste, c’est bien connu, c’est une sinécure…

Voilà donc les bienfaits de la loi Rist : l’hôpital de Feurs ne paiera plus indument des accapareurs des biens du peuple. Accessoirement, les urgences ferment, accélérant la désertification médicale du Forez, mais qu’importe après tout ? La mission de l’hôpital n’est pas de soigner, mais de respecter les sacro-saints misérabilistes du service public. Mieux vaut mourir pauvre et digne que vivre riche et cupide.
Une concurrence démente pour recruter des intérimaires

Il suffit de parcourir les sites d’annonces d’emploi dans la santé pour comprendre l’absurdité de la visée idéologique qui a inspiré Véran et Rist. La concurrence y fait rage, chaque hôpital proposant des ponts d’or pour attirer des candidats.
Par exemple, l’hôpital de Saint-Jean-de-Maurienne propose un logement aux médecins, et vante les possibilités de sports de montagne que la région offre.

A Montmorency, une clinique met le paquet pour vanter le confort administratif du poste : un secrétariat prend tout en charge, et l’organisation est flexible.

On comprend dans cet ensemble hyper-concurrentiel que l’encadrement de la rémunération des intérimaires dans l’hôpitaux publics est un boulet mis au pied d’un nageur.
Vers la grande implosion de l’hôpital public

On le comprend ici, le problème de l’hôpital public ne tient pas ici à un problème de moyen financier, mais à un problème de morale. Les hôpitaux ont les moyens de bien payer leurs médecins, mais ils n’ont pas le droit de le faire parce que c’est choquant !

Dans cette logique paupériste, imposée par une gauche bien-pensante, le pire est possible.


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